Considérations sur un bout de tissu vert qui n'en finit pas de nous fasciner....

Les Verts viennent d'entrer sur la pelouse de Geoffroy-Guichard pour l'échauffement. L'homme, la cinquantaine, les applaudit. Il est moulé dans sa tunique verte au sponsor historique, ManuFrance. Le maillot en a vu d'autres : délavé, rapiécé, il a traversé les époques. Chargé de souvenirs et de symboles, il est sacré aux yeux de son propriétaire. Ce maillot, c'est Piazza, c'est les frères Revelli, c'est Rocheteau. C'est aussi Kiev, Liverpool, Glasgow. C'est encore aujourd'hui le sentiment d'appartenir à la même tribu verte, saison après saison, décennie après décennie.


Il a aussi applaudi l'entrée des Verts. Il a 30 ans et a revêtu son maillot sponsorisé par Casino. Celui des Moravcik, Cyprien, Despeyroux, Bell. Autre époque, moins glorieuse, sans titre, mais pas sans passion ni souvenirs ! Les deux demi-finales de Coupe de France, les quarts contre Marseille en 1993.... Il n'a pas connu les grandes heures de l'Epopée, mais peu importe : il affiche les couleurs de sa passion. Et ça fait des années que ça dure.


Maillot Adidas flambant neuf sur le dos, il a 10 ans et c'est les yeux écarquillés qu'il ne perd pas une miette de l'échauffement de Sablé, au nom duquel il a fait floquer sa toute nouvelle tunique. Pour lui l'ASSE, c'est le présent et rien d'autre, c'est Janot, c'est Feindouno, c'est Mazure. C'est aussi ce maillot-là, cette couleur-là, immuables. C'est le vert, et ce sera toujours le vert.

Signe de ralliement de générations de supporters, symbole d'un club pas comme les autres jusque dans ses couleurs, ce maillot, ce sont quelques centimètres carrés de fierté. Le vert est en nous. Sur nous, même. Définitivement.