A l'aube de la nouvelle saison, avant de repartir sur les terrains de France, de Navarre, d'Europe voire d'Asie mineure, il faut d'abord bien terminer l'exercice précédent. Les Poteaux d'Or constituent ainsi un excellent point final pour cette jolie saison. Buts, satisfactions, déceptions, déclarations, échecs, réussites: tout est dans le très attendu palmarès 2018-2019...

Trophée "Michel Platini" du Meilleur Joueur de la saison

1. Yann M'Vila (47%)
2. Stéphane Ruffier (22%)
3. Remy Cabella (13%)


A bien des égards, cette édition 2018-2019 des Poteaux d'Or aura brisé des lois immuables que l'on croyait gravées dans le marbre. Voir Loïc Perrin et Stéphane Ruffier se disputer le trophée du meilleur joueur en étant l'une des plus fidèles traditions depuis des années. Las: non seulement le premier ne monte même pas sur le podium mais le second termine... second!
C'est en effet Yann M'Vila, déjà fringant la saison dernière, que les Potonautes ont trouvé le plus performant dans l'équipe stéphanoise. Sa justesse technique, son calme rassurant et sa vision du jeu en ont fait l'homme de base du dispositif, celui que le coach Gasset avouait inscrire en premier sur ses feuilles de match.
Devant Ruffier donc, l'éternel dernier rempart, large vainqueur l'an passé, qui aura même vu M'Vila le supplanter en terme de temps de jeu (égalité sur le nombre de buts par contre) mais qui aura encore une fois assuré une grande performance cette saison.
Enfin, Remy Cabella, auteur d'un sprint final en apothéose décroche à nouveau la 3e place, sa régularité ayant été préférée à la flamboyance d'un Wahbi Khazri notamment... 

 

Trophée "ASSE-OM 1999" du meilleur Match de la saison
1. ASSE 2-1 Marseille (34%)
2. Caen 0-5 ASSE (21%)
3. ASSE 3-0 Bordeaux (12%)

 

Si l'an dernier, le choix était plus restreint que d'habitude (c'est ce qui arrive quand on ne joue qu'une demi-saison), il n'y avait que l'embarras du choix cette année pour désigner LA rencontre qui resterait dans les mémoires. Et c'est, comme assez souvent, une victoire face à un rival historique qui l'emporte assez largement. La réception d'un OM aux abois début janvier n'était pourtant pas le match le plus abouti de cette exercice 2018-19 mais son retournement de situation, son but victorieux aussi subit que tardif et la satisfaction d'enfoncer un ennemi notoire en même temps qu'un concurrent européen auront fait la différence.
Derrière, le carton 5-0 infligé à d'Ornano face au futur relégué caennais, un record vieux de 50 ans à l'extérieur, se hisse sans mal à la seconde place, la faute probablement à la modestie d'un adversaire ayant quand même recruté Malbranque et Vercoutre dans un passé proche.
Et c'est finalement ASSE-Bordeaux qui clôt la marche d'une très courte tête devant ses poursuivants. Difficile d'expliquer pourquoi ce 3-0 là fut préféré aux 3-0 face à Nice, Nantes ou Dijon. Il fallait sans doute bien en choisir un...

 

Trophée "Araujo Ilan" du plus beau but de la saison
1. Wahbi Khazri contre Marseille (48%)
2. Wahbi Khazri contre Guingamp (20%)
3. Remy Cabella contre Amiens (11%)

 

Cà alors, quelle surprise ! Un but de Wahbi Khazri remporte le trophée du plus beau but ! 
Bon, il faut dire que quand la moitié de la sélection vous concerne, vous avez des chances d'être élu. Le Tunisien n'aura peut-être étalé sa classe que pendant les 6 premiers mois de la saison mais il aura su marier l'utile à l'agréable: de sa volée victorieuse contre Guingamp dès la première journée (deuxième au classement) à son coup franc en pleine lucarne face à Nantes, sans oublier son enchaînement supersonique contre Monaco, le public de Geoffroy-Guichard s'est régalé à chaque touche de balle du meneur de jeu stéphanois. Mais c'est sa frappe de mule face à l'OM qui remporte largement les faveurs du public potonaute, celle-ci alliant la pureté de la trajectoire à la dramaturgie du contexte. Le genre de but qu'on n'oublie pas.
Remy Cabella peine à exister à sa désormais attitrée 3e place, même si son but tardif et décisif à Amiens gardera également une belle petite place dans nos coeurs...

Trophée "Pierre-Emerick Aubameyang" de la Meilleure Recrue de la saison
1. Wahbi Khazri (71%)
2. Timothée Kolodziejczak (29%)
3. Tous les autres (0%)


Khazri par ci, Khazri par là, mais il est partout ce Khazri !
Et pourtant, le mercato estival de l'ASSE ayant surtout consisté à prolonger les pépites dénichées contre toute attente à l'hiver précédent, ce trophée de la meilleure recrue se résuma à un duel Khazri-Kolodziejczak, les quatre autres recrues en lice obtenant un total cumulé de zéro vote, soit à peu près le nombre d'espoirs qu'ils avaient suscités en débarquant dans le Forez.
Tandis que Khazri, bien connu pour sa technique et son tempérament, avait déjà conquis Geoffroy-Guichard après une mi-temps à peine. Et sa première partie de saison, exceptionnelle tant au niveau du spectacle que des statistiques, lui permet sans suspense de remporter le trophée Aubameyang.
L'imprononçable Timothée Kolodziejczak, à défaut de décrocher le trophée, aura au moins gagné un diminitif (Kolo) et l'immense respect du peuple Vert par sa hargne, sa haine de la défaite, ses buts inscrits à l'arrache et ses interventions défensives aux petits oignons...

 

Trophée "Stade de France" du meilleur moment de la saison
1. Le retour des Verts en Europe, sans rien le devoir à personne (53%)
2. L'harmonie palpable entre les joueurs et avec leur entraîneur Jean-Louis Gasset (14%)
    La victoire en Coupe Gambardella, premier titre du club depuis 6 ans (14%)


Habituellement, les bons moments d'une saison se comptent sur les doigts de la main. du moins ceux qui sont partis pour rester dans les mémoires: une victoire éclatante, un but extraordinaire, un titre même !
Mais cette saison, si bonne soit-elle et même surement parce qu'elle l'était, aucun instant particulier ne s'est dégagé dans ce qui a ressemblé à une longue période de volupté de 9 mois. Et c'est sa conclusion orgasmique, le retour des Verts en Europe, qui a donc logiquement remporté la palme.
Il faut dire que cette fois, ce n'est pas l'hégémonie parisienne qui leur a permis de décrocher le sésame en reportant l'accessit à la 5e voire à la 6e place. Non non, les Verts ont décroché le ticket européen à la force de leur poignet (pour rester dans les métaphores graveleuses).
Alors quid des autres motifs de satisfaction de cette exercice 2018-19 ? Et bien l'excellente ambiance au sein du groupe vert et distillée par le coach Gasset le dispute au titre remporté par les U19 en Gambardella, le premier depuis 2013. Concrets ou évanescents, il est toujours difficile de hiérarchiser ses bons moments...


Trophée "Clément Turpin" des pires moments VAR de la saison
1. Bordeaux-ASSE (penalty VAR sur une main de Saliba et carton rouge annulé sur Sankharé) (31%)
2. Rennes-ASSE (VAR non demandée sur un penalty refusé à Hamouma pour hors-jeu imaginaire) (28%)
3. ASSE-Amiens (but de Kolodziejczak annulé par la VAR et VAR non demandée pour une faute sur Beric dans la surface) (16%)


"A nouveau réglement, nouveau trophée: telle est la règle des Poteaux d'Or" (article 12, alinéa 7)
Rien d'étonnant donc à ce que la VAR, auteur d'une entrée fracassante durant la Coupe du Monde et tout aussi contestée que les arbitres censés l'appliquer, ne se dévoile par l'intermédiaire d'un nouveau trophée baptisé du nom de son meilleur interprète.
Car oui, c'est bien Clément Turpin qui officiait au sifflet ce 5 décembre 2018, lorsque les Girondins de Bordeaux, à 12 puis 11 puis finalement 12 et même 13 (si l'on compte l'arbitre vidéo) l'emportaient 3-2 face à des Verts malchanceux, frustrés et révoltés. Un VAR-penalty pour une main involontaire de Saliba, un carton rouge annulé pour le Bordelais Sankharé et une défaite sur le fil pour gâcher la soirée.
Ni la pantalonade du Roazhon Park et son hors-jeu incroyable sur l'action du penalty pour Hamouma (lequel sera ensuite expulsé), ni le VAR-arbitrage à sens unique d'ASSE-Amiens (qui aura certainement privé l'ASSE de deux points décisifs pour la Champion's League) ne sont finalement parvenus à faire oublier le sentiment d'injustice vécu au Matmut Atlantique...

 

Trophée "Ipswich" du Match le plus pourri de la saison
1. ASSE 3-6 Dijon en Coupe de France (63%)
2. ASSE 1-2 Lyon (11%)
    Marseille 2-0 ASSE (11%)


Oscar Wilde écrivait en 1889: "Vivre est la plus belle des choses au monde". Le truc c'est qu'Oscar Wilde n'était pas à Geoffroy-Guichard le 23 janvier 2019. Et du coup sa phrase n'a plus aucun sens.
Ceux qui y étaient eux, ont compris très rapidement que vivre était un calvaire, surtout ces 6 minutes où Dijon passa de 2-1 à 5-1 en marquant sur chaque occasion. Au final, un record à l'envers pour l'ASSE qui n'avait pas encaissé autant de buts à domicile depuis la présidence de René Coty.
Preuve de l'étendue du traumatisme, même le Derby, pourtant perdu à la dernière seconde n'aura pas pu faire mieux que la seconde place, se permettant même l'affront de la partager avec la traditionnelle déroute insipide au Vélodrome.
Il y aurait de quoi se flinguer purement et simplement, même si, toujours selon Oscar Wilde "Seul l'amour peut garder vivant". Comme quoi, il disait pas que des conneries, l'Irlandais...

 

Trophée "Jean-Michel Aulas" de la plus belle tête à claque de la saison
1. Evance Richard (Préfet de la Loire) pour son rôle dans "Faudra jouer lundi, y'a barbecue dimanche" (24%)
2. Ole Selnaes pour son rôle dans "Les tribulations d'un Norvégien en Chine" (19%)
3. Bernard Lions pour son rôle dans "L'Évangile selon Saint-Bernard" (18%)


C'est une fin de cycle, la fin d'une histoire, la fin d'une aventure...
Pour la première fois dans l'histoire des Poteaux d'Or, JEAN-MICHEL AULAS NE MONTE MÊME PAS SUR LE PODIUM DU TROPHÉE ÉPONYME ! Oui vous avez bien lu. Détrôné par plus méchant, plus bête et plus énervant que lui, notre bon JMA ne se classe que 4e et tire sa révérence, sans doute usé par l'année de trop.
Car les concurrents étaient nombreux cette saison. Et féroces ! En premier lieu, le nouveau champion des têtes à claques: le Préfet de la Loire. Vous aviez aimé Fabienne Buccio et Fabien Sudry ? Alors vous adorerez Évence Richard, son zèle, son acharnement aveugle, son culot également, que ce soit dans ses déclarations ou dans ses décisions. Son opération "Match ASSE-Nîmes le lundi pour laisser les forces de l'ordre se reposer après une manif de gilets jaunes le samedi" restera dans les an(n)ales.
Ole Selnaes et son départ prématuré et pas du tout pécunier pour l'extrême-orient durant le mercato d'hiver, arrive juste derrière. Pas sûr cependant que cette seconde place comble les ambitions dévorantes de ce jeune homme qui ne rêvait que de China Ping An Chinese Super League.
Enfin, Bernard Lions, le Kent Brockman du Forez, correspondant de l'Équipe, fidèle serviteur d'un autre Bernard et pourfendeur de l'ASSE devant l'Éternel, décroche de haute lutte une 3e place aussi espérée que méritée. Encore deux ou trois articles critiquant gratuitement le coach, le gardien ou l'attaquant vedette et tu l'auras ton trophée Nanard !

 

Trophée "Laurent Paganelli" du petit jeune le plus prometteur
1. William Saliba (88%)
2. Arnaud Nordin (8%)
3. Charles Abi (2%)

 

Ce n'est pas faute d'avoir proposé un nombre conséquent de lauréats potentiels mais que pouvaient-ils donc faire face à William Saliba ?
Pas mieux que Kamano, Tavares, Rodelin, Dossevi ou Saint-Maximin: rester muets et s'incliner. Le natif de Bondy, formé à l'ASSE, a déjà disputé 19 matches dont 16 en tant que titulaire et décroché son premier titre avec la Gambardella à tout juste 18 ans. Mais surtout, avant même sa précocité, son calme, sa technique et son culot en font d'ores et déjà l'un des meilleurs si ce n'est le meilleur défenseur français de son âge. Un potentiel indéniable, évalué à plusieurs dizaines de millions d'Euros et à 88% des votes des potonautes.
Forcément, Arnaud Nordin, pour sa première saison pleine, et Charles Ab, son compère U19, ont du mal à exister sur le podium. Quant aux pauvres Lamine Ghezali et Kenny Rocha-Santos, pas grand monde ne semble croire en eux...


Trophée "Miklos Molnar" du plus gros bide de la saison
1. Yannis Salibur (28%)
2. Loïs Diony (25%)
3. Assane Diousse (23%)


Alors attention, on se mouille bien la nuque maintenant parce que passer de Saliba à Salibur, c'est comme être réveillé d'un doux rêve par un seau d'eau froide. Dernier arrivé du mercato estival en provenance de Guingamp, l'ailier franco-congolais aura longtemps traîné sa carcasse hors de forme le long de la ligne de but, distillant de jolis centres brossés et tentant de nombreuses frappes écrasées. S'il n'a pas vraiment été le pire joueur de l'effectif, ses statistiques faméliques (1 but en 23 matches), son manque d'explosivité et surtout sa comparaison avec le rendement de Khazri et Cabella, l'ont fait apparaître sous un jour rhédibitoire. En attendait-on trop de lui ?
L'exact inverse de Loïs Diony, fier lauréat du trophée Miklos Molnar la saison dernière. Son début de saison prometteur est finalement retombé comme un soufflé mais l'ananas préféré des Verts cumulait deux défauts majeurs pour l'emporter: ses stats (7 buts) et le fait que plus personne n'attendait rien de lui.
Enfin, Assane Diousse aura vraiment personnalisé la notion de gâchis. Lui qui était l'un des rares motifs d'espoirs de la saison dernière n'aura disputé qu'une dizaine de bouts de matches cette saison, tous gâchés par une coupable nonchalance et des placements approximatifs. Tu nous as déçus, Assane, déçus déçus déçus...

 

Trophée "Steed Malbranque" de la plus mauvaise blague de la saison
1. L'annonce de la retraite de Jean-Louis Gasset une fois l'Europe retrouvée (43%)
2. Les piteux 3 points pris (sur 24) contre les équipes du Top 5 (16%)
3. Les Coupes nationales, encore une fois bazardées (15%)


On reconnait les bonnes saisons quand le pire évènement à en retenir n'est jamais finalement que la fin de la fête. Avec une avance très confortable, à défaut d'être ingrate, les Potonautes ont ainsi célébré l'annonce de la retraite de leur coach adoré, Jean-Louis Gasset. Si cette fois, les choses se sont faites dans les règles, après l'assurance d'avoir atteint l'objectif fixé (coucou Galtier), il n'en reste pas moins un sentiment assez important de gâchis pour conclure cette saison du renouveau. Qui sait ce qu'aurait pu donner ce groupe de copains soudé autour de leur mentor devant le défi européen ?
Les autres motifs de non-satisfaction tristement comiques n'ont pas vraiment su trouver grâce aux yeux des votants. Sans doute parce qu'ils ne constituent finalement que les énièmes répétitions de gimmicks bien connus dans le Forez: qui peut citer une saison des Verts sans coupe nationale lâchée ni syndrôme de la flippette face à un adversaire trop bien classé ?
Même le départ en catimini d'Ole Selnaes et les reports de match ubuesques n'auront pu attrister plus les Potonautes que la retraite de Mr Gasset. Si cà ce n'est pas un signe que le Peuple Vert est unique...

 


Trophée "Corentin Tolisso" de l'ennemi qui nous veut du bien
1. Jordan Ferri pour son combo glissade+tentative de dégagement au poing qui offre l'égalisation à Remy Cabella (ASSE-Nîmes) (42%)
2. Fodé Ballo-Touré pour son splendide balai avec effet rétro droit dans ses propres buts (Monaco-ASSE) (31%)
3. Toute la défense de Toulouse de la victoire des Verts 3-2 au Stadium (Toulouse-ASSE) (15%)

 

La lutte a été serrée, très serrée jusqu'au bout dans ce mano a mano entre le CSC hautement technique et la boufonnade emprunte de mauvais esprit et puis finalement... Jordan Ferri a fait la différence !
Il faut dire que son enchaînement glissade + tentative de dégagement du poing + but égalisateur était vraiment de toute beauté. Risquer le carton rouge pour rattraper sa bourde et se manger au final un but et un carton jaune, on est sur une très belle performance au challenge Tolisso. Jordan Ferri devient d'ailleurs à ce titre, à l'instar de son ex-président JMA, le second non-stéphanois à décrocher deux trophées différents aux Poteaux d'Or, lui qui avait obtenu haut la main le trophée "Tête à claques" en 2016 après son attentat sur Beric. Qui mieux qu'un Lyonnais peut succéder à un Lyonnais ?
Fodé Ballo-Touré ne se voit donc récompensé que d'une seconde place malgré son geste technique de haute volée pour égaliser en faveur de l'ASSE à Monaco. On t'oubliera jamais, Fodé, respect à toi pour la suite de ta carrière (en Belgique ou en Écosse).
Enfin, et parce que Poteaux-Carrés est aussi là pour récompenser le beau jeu collectif, c'est toute l'équipe de Toulouse qui décroche la 3e place, après sa prestation extraordinaire au Stadium. Il faut dire que parvenir à offrir des buts à Loïs Diony ET Yannis Salibur dans le même match, c'est le genre de joga mochito qui ne peut être passé sous silence.


Toute l'équipe de Poteaux-Carrés.com remercie les personnes qui ont fait leur devoir potonaute en participant par leur vote à cette édition 2018-2019 des Poteaux d'Or.