Le schéma de jeu utilisé par les Verts à Reims a surpris par le choix d'utiliser trois défenseurs centraux. Comme il y avait seulement deux milieux centraux, on a tendance à appeler ce schéma un 5-2-3 ou un 3-4-3.


Bien évidemment, c'est la même chose, la seule différence est entre le positionnement des latéraux : au niveau de la défense ou du milieu. Et en général c'est la différence entre une phase offensive et une offensive. Comme Reims a utilisé le même système, on a pu assister à une opposition assez atypique :


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La particularité de ces schémas reste dans l'importance des joueurs de couloir - chaque latéral se retrouve tout seul à occuper le couloir. A noter ainsi qu'après le but stephanois, Reims a changé de système pour passer en 4-2-3-1, donc avec deux joueurs dans chaque couloir. Le 5-2-3 stephanois s'est donc transformé dans un 5-4-1, les deux attaquants descendant au niveau des milieux pour défendre et s'assurer que les couloirs sont couverts.


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Comment attaquer en 3-4-3
Voilà pour la théorie, prenons une capture d'écran de la première période :


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Reims défend (donc en 5-2-3) et ASSE attaque, donc en 3-4-3. Normalement la première relance est à faire par les 3 défenseurs (qui s'écartent pour plus d'options). Mais comme les deux schémas sont tellement symétriques, il est très facile de faire du pressing et les 3 défenseurs peuvent être facilement embêtés par les trois attaquants.

Option 1
Pour aider ses défenseurs à s'en sortir et ne pas juste balancer le ballon, les milieux centraux doivent descendre - ce qui crée donc une équipe Verte coupée en deux, avec énormément des espaces au milieu. Une possibilité d'attaque dans cette situation et de profiter de ses espaces, par exemple un attaquant décroche pour pouvoir être trouvé entre la défense et le milieu adverse. Le 10 rémois, Charbonnier, l'a souvent fait, pendant que chez les Verts seulement Bahebeck l'a fait, assez rarement.

Option 2
Les trois attaquants restent dans la défense, ce qui oblige un latéral d'aider ses centraux, sinon la défense se retrouve à 3 contre 3 - en général on préfère avoir un surnombre en défense centrale. Mais si un latéral serre au centre, comme il n'y a pas un autre joueur de couloir, le latéral Vert se retrouve tout seul. On voit ainsi que KTC est pris dans son couloir (en haut), mais Polomat est complètement libre (en bas). Cette option a été la plus utilisée par les Verts pendant le match à Reims.

L'apport des latéraux
La performance des deux latéraux devient donc très importante pour le jeu offensif de l'équipe. Alors, quelques chiffres qui parlent d'eux-mêmes:

Sur la première période:
- Polomat: 37 ballons joués, 58% passes réussies
- KTC: 24 ballons joués, 71% passes réussies

Sur la deuxième période:
- Polomat: 23 ballons joués, 44% passes réussies
- Brison: 19 ballons joués, 88% passes réussies

Parmi nos joueurs de champs, Polomat a fini le match avec le pire pourcentage des passes réussies, 52%.

Pire encore, le type et l'endroit de ces passes. Pour Polomat, 2/5 passes réussies dans les derniers 30m, 9/20 au milieu du terrain, seulement 8 /27 passes réussies vers l'avant. Pour Brison, sur seulement une mi-temps, 3/5 dans les derniers 30m, 9/9 au milieu du terrain, 9/11 vers l'avant.

C'était une approche innovante de la part de Galtier et ça aurait pu être payante. Mais c'est une tactique qui dépend trop des performances des latéraux et sur le côté gauche on n'a pas été trop performants. L'entrée de Tabanou n'est pas relevante de ce point de vue, il est entré au moment du 5-4-1, avec donc deux joueurs dans chaque couloir.

Et le but dans tout ça?
Voilà la capture d'écran du coup franc dans la moitié adverse d'où tout est parti :


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On voit facilement le 5-2-3 rémois et le 3-4-3 stephanois (on ne voit pas Bayal dans l'image et KTC frappe le coup franc). Le latéral gauche adverse est au marquage d'un attaquant (Bahebeck), ce qui laisse Brison libre. Mais pas autant que Polomat, son latéral serre au centre comme dans la première image, ce qui lui laisse beaucoup de champs - ses coéquipiers n'ont pas joué sur lui, par contre.

Quant au but proprement dit, ça vient de la suite de plusieurs ballons balancés dans la surface, repoussés par les défenseurs ou le gardien, mais toujours récupérés par le bloc stephanois resté haut. Et un de ces ballons (Brison...) a fini par trouver un attaquant (Söderlund), remise pour Bahebeck et deuxième but en 4 jours pour lui. Je n'irai pas jusqu'à dire que c'était le résultat de la tactique mise en place, mais c'est quand-même venu de l'apport du latéral du seul côté qui a fonctionné dimanche dernier...