Après une semaine compliquée marquée par deux prestations pénibles en L1, la première défaite de Claude Puel et l'élimination en Coupe d'Europe, les Verts ont réagi de la meilleure des manières en faisant leur match référence contre Nice en milieu de semaine. Une performance à confirmer dès ce dimanche contre Reims.
1- Le parcours
Après un début de saison de très bonne facture, sur la lancée de la saison dernière, les Rémois figurent toutefois à la 13ème place du classement avant d'affronter les Verts. La faute à un match en retard, il est vrai, mais aussi à quelques faiblesses dont les Stéphanois devront savoir profiter. Tout d'abord, c'est une équipe qui ne marque pas beaucoup. La pire attaque de L1 depuis le début de saison est, plus intéressant encore, particulièrement en panne ces derniers temps avec 2 buts lors des 5 dernières rencontres.
Plus généralement, c'est la dynamique générale des Champenois qui est à questionner. Car s'ils perdent toujours peu, leur marque de fabrique depuis leur retour dans l'élite, ils ne gagnent plus depuis quelques matchs. Ainsi, les 5 dernières rencontres ont donné un bilan famélique de 4 nuls et 1 défaite.
Pour autant, cette équipe présente aussi des atouts. Celui d'être une équipe difficilement maniable à domicile en est une, puisque les hommes de David Guion n'ont perdu qu'à deux reprises depuis la dernière visite stéphanoise en terre champenoise. Dont une seule fois depuis le début de saison (contre Dijon!), seule rencontre où le visiteur a été en mesure d'inscrire plus d'un but.
Car l'autre grande force rémoise, c'est sa défense. Meilleure défense du championnat avec 8 buts encaissés, ce total ne s'élève qu'à 3 buts à Auguste-Delaune, dont deux, donc, lors de la réception de Dijon. C'est donc une équipe qui offre des matchs fermés qui attend les Verts, puisqu'en moyenne, seul 1 but est inscrit lors de chaque rencontre à Delaune depuis le début de saison, toutes équipes confondues.
2- L’effectif
S'il a dû connaître quelques ajustements, l'effectif rémois reste globalement proche de son devancier de la saison dernière, et s'appuie sur les même ingrédients.
Dans les buts, la pépite Mendy a cédé sa place à la trouvaille Rajkovic tandis que Lemaître cire le banc. Devant eux, si le binôme d'Abdelhamid n'est plus là, la jeunesse fait le travail, et Disasi, n°4 la saison dernière a su gravir les échelons pour tenir la baraque. De leurs côtés, droit pour Foket et gauche pour Konan, les deux larrons sont toujours là. Et quand le second n'est pas là, Kamara fait le boulot tel une copie conforme de son titulaire. Le point fort de cette défense est toutefois aussi son point faible. En effet, si la continuité est une bonne chose, 3 des 4 garçons n'ont pas cédé leur place depuis le début de saison. Un manque de rotation qui pourrait faire mal quand Sissoko à droite ou Maresic dans l'axe seront amenés à apparaître enfin sur le terrain.
Au milieu aussi, peu de changements. La paire faite de Romao et de Chavalerin règne toujours presque sans partage sur ce secteur de jeu. Et avec réussite. Ce qui ne laisse que peu de place à Munetsi, le seul qui soit réellement entré dans la rotation à ce poste, Mbemba et Moreto Cassama subissant le même traitement que les deux défenseurs précédemment cités, un abonnement au banc, quand ce ne sont pas les tribunes. Finalement, seule la dernière place du triangle pointe haute est plus disputée. Capable d'évoluer un peu partout devant, Oudin s'y arrête régulièrement mais se partage le poste avec Dingomé. Plus étonnamment, contrairement à pas mal de ses compagnons de banc, le très jeune Mbuku a, en revanche, eu la chance de goûter également un peu plus au terrain. Et Cafaro a également pu avoir sa chance à ce poste, même si cela n'a pas été sa spécialité.
Devant, là encore, c'est plutôt la continuité qui prime, par rapport à la saison dernière mais également au sein même de cette saison. Ainsi, Dia qui s'était fait une place au soleil en fin de saison dernière est la pointe quasi incontestée cette saison et Doumbia n'est pas non plus mis en danger par la concurrence sur la gauche. Là encore, la seule concurrence concerne Oudin qui, quand il ne joue pas dans l'axe, prend la place à droite de Cafaro. En réalité, la seule concurrence qui existe dans cet effectif est donc celle, à distance, entre Cafaro et Dingomé, Oudin glissant selon le choix de David Guion. Pour le reste, Donis dans l'axe et Kutesa sur les côtés se contentent des miettes. Tout comme Suk, régulièrement entrée en jeu, dans l'axe également, mais privé de sa seule titularisation, contre Amiens dans la semaine. Nkada, lui, n'a pas la même chance que Mbuku et doit se contenter de très peu. Zeneli, quant à lui, seul joueur de l'effectif à instaurer une autre concurrence est blessé de longue date.
La compo probable : Peu d'absences à déplorer, et donc une équipe qui ne devrait pas beaucoup changer. Au-delà des blessures de Zeneli et Mbemba, seul Romao est en effet absent car suspendu. L'occasion, peut-être, d'utiliser l'option la plus sécurisante à la pointe haute du milieu
Rajkovic – Foket, Disasi, Abdelhamid, Kamara – Chavalerin, Munetsi – Oudin, Dingomé, Doumbia - Dia
3– Souviens-toi la dernière fois
Déjà évoqué plus haut, le dernier déplacement correspond à la dernière fois que Reims s'est incliné à deux reprises consécutivement à domicile. C'était en l'occurrence le premier acte. Qui marquait alors une fin de saison plus anonyme au sein d'un exercice de très belle facture pour les Champenois. Mais ce jour-là, sans écraser leur adversaire au score, les Verts avaient été tout simplement plus forts et avaient fait le job en marquant dans les deux mi-temps par Cabella puis grâce à un CSC d'un des rares joueurs partis à l'intersaison (Engels, Björn, pas Friedrich).
Plus généralement, les Verts aiment la Champagne. Depuis la remontée stéphanoise en L1, aucune confrontation n'a été perdue avec cet adversaire. Toutefois, malgré 4 succès à GG, Delaune nous est moins favorable puisque le bilan n'est que de 2 victoires contre 3 nuls.
4- Le joueur La paire à suivre
Si les supporters stéphanois ont déjà pu noter sur leurs petits carnets les noms de Oudin et Dia, évidemment intéressants parce que décisifs (et jeune pour le second), la vraie force de cette équipe réside dans sa capacité à tenir derrière. Et la charnière centrale n'y est pas pour rien.
D'un côté, on retrouve un vieux briscard qui avait déjà connu la L1, Abdelhamid. Et il n'est pas peu dire que sa première expérience dans l'élite avait été, au mieux, quelconque. Alors, quand le garçon, trentenaire, remettait les pieds en L1, on ne s'attendait pas à ce qu'il devienne le véritable capitaine de route de cette défense rémoise si sereine. Car si le talent était assez évidemment du côté d'Engels, le Marocain était quant à lui l'atout sérénité de cette défense. Et c'est toujours le cas cette saison où le roc est toujours présent et impressionne par sa capacité à diriger sa défense.
A côté de lui, c'est au contraire la jeunesse. Mais là, aussi, la patience a été de mise. Car Disasi ne débute pas au niveau professionnel. Le jeune homme avait déjà fait parler de lui en L2 lorsqu'il était la doublure de la paire Janvier-Abdelhamid. Mais la saison dernière avait été plus compliquée pour lui, relégué au 4ème range derrière l’international marocain et Engels, donc, mais aussi derrière le Malgache Thomas Fontaine. Les deux étant partis, il savait que c'était sa chance, et il a su la saisir avec brio, confirmant les promesses entrevues à l'échelon inférieur deux ans auparavant.
La saison dernière, les éléments défensifs étaient déjà en lumière et particulièrement Mendy, qui nous avait offert un but. Souhaitons que les compliments faits à ces deux garçons nous portent tout autant bonheur lors de cette rencontre.