Avant de retrouver les Verts pour le dernier match de l'année à Geoffroy-Guichard, le latéral angevin Yoann Andreu a répondu pendant une heure aux questions des potonautes. 


Natif de Bourg-en-Bresse, rêvais-tu de l'ASSE ou de l'OL quand tu étais enfant ? (Stéphanois)

Saint-Etienne et Lyon m'avaient approché étant jeune. Mon père soutenait les Verts et moi j'avais vraiment envie d'aller à l'ASSE, surtout que la formation marchait bien là-bas. Quand j'étais à Valence, le club était en ligue 2 et avait fait faillite. Marseille aussi était venu aux renseignements, comme Monaco mais ces deux villes étaient loin de chez moi. Les Verts ça m'attirait et en plus ça me permettait de ne pas trop m'éloigner de ma famille. J'ai rejoint le centre de formation en 2005.

Mon pote Sofien qui a joué en poussin avec toi à Valence disait de toi que t'étais pas le meilleur, mais certainement celui qui ne lâchait jamais rien, tu confirmes ? (greenju)

C'est vrai. Je n'étais pas forcément le plus doué ou le plus talentueux. Mais avec le caractère et le travail, j'ai eu une progression assez régulière tout au long de ces années. C'est ce qui m'a permis de réussir. Au centre de formation, on m'avait dit la même chose de Loïc Perrin. Ce n'était pas le plus impressionnant mais son travail a payé. C'est devenu l'un des tauliers de Saint-Etienne, son joueur symbole.

A l'époque, avais-tu un joueur à qui tu voulais ressembler ? (Platoche)

A Valence, j'étais déjà latéral. En club et en sélection, à l'époque, un joueur marchait très fort à ce poste : Willy Sagnol, entraîneur de Bordeaux désormais. Il s'est révélé de manière très importante dans ses équipes. Ça m'a donné envie. Je savais en plus qu'il avait un rapport particulier avec Saint-Etienne. C'est quelqu'un dont je voulais me rapprocher du niveau.

Aujourd'hui, quelle est la référence à ton poste ? (José)

Je pense à Philippe Lahm et Daniel Alvès, ils survolent ce poste de latéral.

Que retiens-tu de tes vertes années ? (Greenju)

Je retiens des rencontres sportives mais aussi humaines qui m'ont permis de mûrir et de m'épanouir. Je retiens le plaisir d'avoir progressé étape par étape, d'avoir franchi des paliers. C'était aussi une fierté. Sainté m'a fait gagner en maturité tant dans le foot que dans la vie de tous les jours. Quand on passe par Saint-Etienne, on dit souvent que ça forme un joueur mais aussi un homme. Et je retiens bien sûr la ferveur qui entoure les Verts, l'ambiance à Geoffroy-Guichard notamment.

Comment ressentais-tu cette ambiance ? (Sempre Sainté)

J'ai vécu ça intensément, c'est exceptionnel. Quand j'étais au centre de formation et que je venais voir les matches, parfois je regardais plus l'ambiance que la rencontre. C'est vraiment énorme ! Quand on joue dans ce club, dans ce stade qui est pratiquement rempli à chaque match, c'est d'abord impressionnant et après on arrive à profiter un maximum de ces moments. En plus, je l'ai connu en Coupe d'Europe contre Valence ou en derby contre Lyon. On ne s'entendait même pas sur le terrain ! C'était vraiment quelque chose de fantastique, surtout pour le jeune joueur que j'étais à l'époque.

Avais-tu des liens privilégiés avec des groupes de supporters ? (Sempre Sainté)

Non, pas forcément. Après, je m'entendais bien avec tout le monde. J'avais une bonne image, celle d'un jeune qui sortait du centre et qui mouillait le maillot. Je me souviens d'un match au cours duquel j'étais sorti et les supporters avaient crié mon nom. Ça m'avait fait très plaisir ! Je me rappelle les veilles de matchs, aussi, les groupes de supporters qui étaient présents et qui préparaient les tifos. C'est un énorme travail et c'est vachement agréable à voir.

As-tu des regrets quand tu repenses à ta période stéphanoise ? (Max)

Oui et non. J'ai le sentiment d'avoir beaucoup travaillé et beaucoup donné. Je suis arrivé par la grande porte en coupe d'Europe et j'ai connu mes premières titularisations en L1. J'ai le sentiment d'être parti par la petite porte, je n'ai pas été épargné par les blessures qui me sont tombées dessus d'un coup. Le sentiment aussi, que je mangeais mon pain noir, que ça ne s'arrêtait pas. Ça a freiné ma progression de façon assez nette. Je n'ai pas été le plus chanceux.

Pensais-tu avoir le niveau à l'époque pour continuer l'aventure en vert ? (Max)

Je pense que oui. J'avais démontré le potentiel que je pouvais avoir en coupe d'Europe. Ce n'était pas gagné d'avance. A l'époque, c'était Alain Perrin puis Christophe Galtier a repris l'équipe. J'avais la confiance du coach, une très bonne relation avec lui. Le sentiment que j'ai, c'est d'avoir répondu présent et le regret que j'ai, c'est de ne pas avoir pu rendre la confiance que Christophe Galtier et les dirigeants m'avaient donné à cause de ces blessures.

Qu'est ce qui n'a pas fonctionné à l'époque selon toi, entre de très bons matchs en Europe et des largesses incompréhensibles en L1 ? (Max)

A l'époque, Sainté avait deux visages. On a vécu une belle aventure en Coupe d'Europe mais on a galéré en championnat. Le club était en train de se pérenniser en Ligue 1, la Coupe d'Europe est arrivée. Je ne sais pas si le club et l'effectif étaient préparés à mener de front plusieurs compétitions. On voit cette année que c'est difficile pour tous les clubs européens de jouer sur tous les tableaux. La coupe d'Europe demande beaucoup d'énergie, on le voit avec le Bordeaux actuel. Saint-Etienne a appris de ses expériences, ça se voit. Les joueurs sont mieux préparés.

Quel est le secret de l'ASSE pour former et faire signer des contrats pro quasi exclusivement à des latéraux ? (Parasar)

Je ne pense pas qu'il y ait un secret ! C'est vrai qu'ils en ont sorti pas mal. Mais ils ont aussi sorti de très bons attaquants, comme Rivière et Gomis, mais aussi des milieux de terrain comme Josuha Guilavogui. Peut-être qu'à un moment, le club péchait dans ce domaine, je ne sais pas…

Comptes tu monter un club des latéraux de l'ASSE avec Clavelloux, Ferri, Gros, Deguerville, Cuervo, Dabo, Ghoulam, Polomat, Dabo et compagnie ? (Parasar)

Ah non, on n'a pas ce projet en tête ! (rires)

Quel joueur du centre de formation voyais-tu signer pro et faire une belle carrière mais n'a pas réussi à le faire ? (poteau gauche)


Je pense au milieu de terrain Amine Linganzi. Ses débuts avaient été tonitruants dans le groupe professionnel. Après, il a été stoppé par les blessures et n'a pas été conservé. Il avait pourtant selon moi le plus gros potentiel physique, technique et mental pour réussir au plus haut niveau. Après avoir pas mal bourlingué et galéré en Angleterre, il joue désormais en National, à Fréjus-Saint-Raphaël.

Es-tu encore en contact avec des joueurs que tu as côtoyé au centre de formation ou ensuite avec les pros ? (Stéphanois)

Avec la distance, c'est un peu compliqué. Mais ça reste toujours un plaisir de revoir mes anciens coéquipiers stéphanois. Pendant un certain moment, j'avais Jessy. Loïc de temps à autre. Tout le monde est un peu concentré dans sa vie. J'avais des affinités particulières avec Dimitri Payet avec qui je suis toujours en contact. Pareil avec Paulo Machado, on s'entendait très bien tous les deux. Parmi ceux qui n'ont pas percé, je pourrais aussi citer Hugo Vidal dont j'ai toujours des nouvelles par les réseaux sociaux.

Tu l'as d'abord connu comme adjoint d'Alain Perrin puis comme numéro 1. Quelles étaient tes relations avec Christophe Galtier ? (le matru)

Elles étaient très bonnes. Je me rappelle qu'il m'avait un peu lancé dans le grand bain. Il avait été très pédagogue avec moi pour mon premier match en pro contre Nice. Ensuite, il venait, me parlait beaucoup pour me pousser à continuer, à être régulier. Même dans les temps où j'ai eu plus de difficultés, il était là, il était derrière moi à m'encourager. J'avais d'excellentes relations avec Christophe Galtier. Il a parfaitement géré le passage d'adjoint à numéro un. Il a vraiment ça en lui. A la base c'est juste un intérim qu'il devait faire suite au licenciement d'Alain Perrin. Mais on a vu qu'il a redonné beaucoup de confiance au groupe, il arrive à concerner autant les titulaires que les remplaçants, à inculquer une certaine mentalité, un état d'esprit, une solidarité. Christophe Galtier, c'est quelqu'un qui aime la gagne. Il arrive à faire passer des messages, à faire passer des valeurs et pour un coach c'est déjà beaucoup.

Dans l'effectif actuel de l'ASSE, seuls trois joueurs ont évolué à tes côtés : Jessy Moulin, Moustapha Bayal Sall et Loïc Perrin. Quels souvenirs gardes-tu de ces joueurs ? (Poteau Gauche)

Jessy, c'était un peu le boute-en-train du groupe, toujours de bonne humeur. C'est un vrai bosseur. C'est vrai qu'on ne le voit pas trop jouer. Avec Stéphane Ruffier qui est impérial, et qui affiche un niveau parmi les meilleurs gardiens français, ce n'est pas facile pour Jessy de s'imposer, mais c'est quelqu'un qui a beaucoup de talent. Saint-Étienne peut compter sur lui à chaque fois qu'il est fait appel à lui. Lors de sa première titularisation en Coupe d'Europe, j'étais content pour lui.

Mouss, quand on le voit, on pense tout de suite à la puissance qu'il dégage, mais au-delà de ça, c'est quelqu'un de très sympathique, vraiment quelqu'un de gentil. Je me rappelle, il se faisait taquiner deux ou trois fois dans le vestiaire, mais pour l'énerver, il en faut beaucoup. On a l'impression qu'il est brutal, mais au fond, c'est vraiment quelqu'un de très gentil.

Loïc, il a vraiment un fort mental parce qu'il a connu, comme moi, beaucoup, beaucoup de blessures. Il a réussi à revenir et Christophe Galtier l'a relancé assez rapidement et maintenant il affiche un niveau international, un très haut niveau. C'est très bien, et puis c'est quelqu'un qui ne parle pas tant que ça, mais quand il parle, on l'écoute. C'est vrai qu'il force le respect, et c'est très appréciable pour Saint-Étienne d'avoir un tel joueur.

Penses-tu que Loïc Perrin à le niveau de l'équipe de France et qu'il devrait faire l'Euro à la place d'un des titulaires ? (cedric 26)

Il y a pas mal de concurrence à son poste en équipe de France, mais je pense qu'il peut faire partie de ce groupe et, puis, pourquoi pas s'imposer à un moment donné. La concurrence est quand même rude, il y a des spécialistes qui sont assez bons en club et qui évoluent dans de grands championnats européens. Mais je pense qu'il est dans le bon wagon et qu'il sera opportuniste et ça ne sera que du plus pour lui. C'est fort possible qu'il soit dans le groupe pour l'Euro.

Comme Loïc, ta carrière a été perturbée par de graves blessures lors de la saison 2009-2010, tu as eu une pubalgie. La saison suivante, tu as été opéré au ménisque suite à ta blessure contre Saint-Priest, tu as ensuite eu une lésion musculaire à la cuisse. A l'intersaison tu t'es ensuite fait les croisés en amical contre Istres. Physiquement, tu te sens comment aujourd'hui ? Comment as-tu fait pour retrouver un tel niveau ? (Sempre Sainté, Aloisio)

A l'époque, il y avait pas mal de blessés dans l'effectif. J'ai commencé à jouer sous infiltration, et, à un moment donné, je ne pouvais plus, j'ai eu du repos, mais c'est revenu et j'ai dû me faire opérer. En 2011, j'avais fait une très bonne préparation, et au match amical je me blesse à la dernière minute du match. Quelque chose d'incroyable et un souvenir assez dur. Aujourd'hui, je me sens vraiment, vraiment bien, à l'image de ma saison. J'ai joué tous les matches de la 1ère à la 90ème minutes, j'enchaîne les matches, je ne me pose pas de questions. C'est agréable. Quand on est blessé, on sait combien c'est agréable de pouvoir jouer tous les matches, de les enchaîner sans pépin physique.

Comment as-tu fait pour retrouver ton niveau ? As-tu toujours cru en ton étoile ? As-tu failli tout abandonner ? (Olaf)

Pour être honnête, c'est vrai qu'après Saint-Étienne, j'ai failli arrêter complètement le foot. C'était tellement dur mentalement et physiquement, les opérations, les douleurs, et puis on est à l'écart du groupe. On vient tous les jours, mais on est quand même un peu à l'écart du groupe. Je voulais vraiment arrêter. C'est ma compagne, ma fille, ma famille qui m'ont aidé, qui m'ont dit « Allez, encore une saison ». Je suis parti en D2 belge, pour me refaire une santé en gros, pour reprendre goût au football et reprendre du plaisir.

Comment t'es-tu un jour retrouvé à Mouscron ? Peux-tu nous raconter cette histoire belge ? (Parasar)

Christophe Galtier voulait bien que je fasse la préparation avec Saint-Étienne, des matches amicaux. Je me rappelle d'un match amical à Lens, où je joue une mi-temps, et, à l'époque, c'est François Vitali du LOSC qui m'approche et qui me fait part du projet de Mouscron qui voulait bien me relancer. Le projet c'était de monter de D2 en D1 belge. J'étais vraiment intéressé par ça et je me suis lancé. Ça s'est bien passé : au final je commençais à reprendre des sensations, à enchaîner les matches. Je suis tombé sur un coach, Arnaud Dos Santos, qui faisait vraiment attention à mon état physique, qui n'hésitait pas à me mettre parfois au repos. Il m'a relancé tout doucement et au final c'était une bonne chose.

Tu as vécu deux belles années avec le Gazelec Ajaccio sous la houlette de Thierry Laurey, un ancien Vert… Est-ce le coach qui t'a le plus marqué dans ta carrière ? Celui qui t'a fait le plus progresser ? (Platoche)

Thierry Laurey un très bon coach, tactiquement, il est vraiment au point. C'est un compétiteur, et il arrive à transmettre cela à son groupe, à l'image de Christophe Galtier. Mais le coach stéphanois actuel est pour moi sans doute le meilleur cooach que j'ai connu. Thierry Laurey, qui, à l'époque était recruteur à Saint-Étienne et qui est ensuite parti après un an, reste un très bon coach et on voit ce qu'il fait avec le Gazelec. Il arrive à redresser la barre, il fait deux montées. Mais c'est Christophe Galtier qui m'a fait le plus progresser.

Lors de ta seconde saison en Corse, tu as évolué avec un certain Kévin Mayi. As-tu apprécié de jouer à ces côtés ? Penses-tu qu'il a les qualités pour s'imposer en L1 ?(José)

Oui, c'est vrai que je l'avais déjà côtoyé à Saint-Étienne. C'est un très bon mec, et, en plus, un très très bon joueur qui apporte de la percussion. Je pense qu'il peut arriver à s'imposer en prenant un peu de maturité et de confiance. Il pourra faire de très bonnes choses en Ligue 1.

Je crois que ton départ du Gazelec n'a pas été du tout apprécié en Corse. Peux-tu nous dire pourquoi et donner ta version des faits ? (Stéphanois)

En fait, je sortais de 2 saisons avec le club du Gazelec, et j'arrivais en fin de contrat. J'avais des propositions en Ligue 1. Moi, j'avais l'ambition de revenir en Ligue 1, de confirmer mes débuts, de pérenniser mon avenir aussi en Ligue 1. Après, Ajaccio, je ne me retrouvais pas dans le projet, j'avais l'impression que c'était une année de plus pour eux, ils prévoyaient peut-être déjà, l'an prochain de repartir en Ligue 2. Il n'y avait aucune prolongation de faite au niveau de l'effectif. On ne savait pas trop les ambitions, on était un peu dans le flou, c'était vraiment ça. A côté j'ai eu des propositions vraiment concrètes et des projets sportifs qui m'ont incité clairement à partir. Ils ont repris en juin avec 12 ou 13 joueurs et la plupart ont prolongé fin juin, mais je voulais avoir quelque chose, comme je disais, de concret. Après, qu'ils m'en veuillent, c'est compréhensible. J'ai vécu deux superbes années au Gazélec, et jamais je ne dirai de mal de ce club. C'est un peu ce club qui m'a relancé, mais j'ai vécu de manière particulière, quand je suis rentré au Gazélec et que j'ai vu cette banderole, les insultes et sifflets, parce que j'ai quand même participé à l'intégralité des ces deux saisons de la montée en ligue 2 et en Ligue 1. C'est vrai qu'ils ont la mémoire courte. Je ne vais pas leur en vouloir, mais je passe à autre chose et j'espère qu'eux l'ont fait aussi.

Cet été, tu quittes le promu avec qui tu obtiens la montée pour rejoindre un autre promu. Assez atypique, non ? Qu'est-ce qui a motivé ta décision ? (Olaf)

Quand on regarde bien, le Gazelec était encore en CFA en 2011 ou en 2012 donc c'était un club assez amateur. Quand on compare, Angers est un club qui depuis 4 ou 5 ans était dans le gros wagon en Ligue 2 et qui a l'ambition de monter. Le projet est mieux structuré, mieux amené. Nous, on était un peu la surprise au niveau du Gazelec. Angers a de l'ambition depuis longtemps et était mieux préparé. Ce sont deux promus mais l'approche n'est pas la même.

Avais-tu d'autres propositions ? (cedric 26)

J'avais Bastia mais c'est vrai que c'était très particulier de partir d'Ajaccio pour Bastia… Nice aussi s'est intéressé à moi mais c'est avec le fils du coach Puel, c'était aussi une situation assez particulière. Après, j'ai eu le manager du club d'Angers, Olivier Pickeu et puis le coach Stéphane Moulin. C'était vraiment clair dans leur tête et ils savaient déjà ce qu'ils voulaient faire. Pour eux ce n'est pas une surprise de faire une bonne saison actuellement, même s'ils ne s'attendaient peut-être pas à ce qu'on soit les dauphins du PSG après 18 journées.

Au SCO, tu as retrouvé un certain Abdel Bouhazama, que tu avais eu comme entraîneur à Sainté en U18. A-t-il eu une influence sur ta signature à Angers ? Lui a-t-on demandé conseil ? (Stéphanois)

Moi, je n'ai pas échangé avec lui quand j'avais des contacts avec Angers mais forcément quand je suis arrivé, on s'est retrouvé et il m'a fait part qu'on lui avait demandé des renseignements sur moi. Moi, ça m'a fait plaisir parce que c'est quelqu'un avec qui j'avais de très bons contacts. Il avait répondu favorablement et je l'ai remercié pour ma venue à Angers. Ici aussi, ils se renseignent sur l'état d'esprit des joueurs qu'ils font signer.

Yoann, Angers est une ville sympa, non ? Connais tu le Cercle Rouge très bon bar à vins natures à côté du cinoche Art & Essai "Les 400 coups" ? (Guinnesstime)

(Rires) Non, je ne connais pas le Cercle Rouge mais Angers, c'est une très belle ville, très dynamique et à taille humaine, pas trop grande, pas trop petite. C'est parfait, ça me convient très bien. Je suis avec ma famille, ma femme et ma fille et on s'y plaît bien. C'est vrai que je suis assez souvent en famille et je préfère inviter des amis autour d'un verre plutôt que sortir.

La caillette en Drôme- Ardèche, les ravioles de Romans, la râpée de Sainté, la charcuterie corse… A Angers y'a quoi comme bon petit plat ? (cedric26)

(Rires) C'est vrai qu'à chaque fois que je change de région, il y a beaucoup de spécialités qui font le bonheur de ma petite famille. A Angers, il y a de très bons chocolats. Au-delà des spécialités culinaires, j'apprécie la fameuse douceur angevine. Le climat est sympa et ici il fait bon vivre. Au niveau culinaire, ce n'est pas tant des plats qui me viennent à l'esprit mais des bons petits vins comme les coteaux-du-layon. La région est reconnue pour ses vins.

Quelle était l'ambition du SCO en début de saison ? Aviez-vous un objectif de points à atteindre à la trêve ? (cedric26)

Non, on n'avait pas d'objectifs de points à la trêve. Tant qu'il ne sera pas acquis, on aura toujours le maintien en tête. On avait des joueurs qui avaient connu la Ligue 1 mais pas beaucoup. On ne savait pas trop comment le groupe allait réagir et allait évoluer dans ce championnat. Plus on avance, plus on a envie de prendre des points. C'est vrai qu'on s'est fixé un objectif de 30 points à la trêve avant notre série de matches importants (Lille, Lyon, Paris).

Comme vous avez déjà dépassé cet objectif, on te suggère de lever le pied dimanche à Geoffroy-Guichard ! (José)

Ah mais on n'est jamais rassasié, hein ! (rires) Comme on dit au SCO, c'est la dalle angevine. On fait un pied de nez à la douceur angevine. On a encore faim et on veut faire une bonne prestation à Saint-Etienne. Après, c'est vrai qu'on s'attend à un match difficile dans le Chaudron. On a atteint notre objectif, maintenant on va essayer d'aller voir un peu plus loin parce qu'on est tous des compétiteurs.

Le SCO étant le dauphin du QSG après 18 journées, vos ambitions ont-elles été revues à la hausse ? Objectif Ligue des champions, Yo ? (Poteau droit)

Hou là, ce serait trop présomptueux de penser à la Ligue des Champions maintenant. On sait que ça va vite dans le foot. Dans le championnat actuel, il n'y a pas beaucoup d'écarts entre le deuxième et le premier relégable, hein ?

12 points quand même ! (Poteau gauche)

Après 18 journées, c'est pas énorme, faut faire attention. L'objectif sera revu peut-être quand le maintien sera acquis. Pour l'instant, on a 31 points et on sait que le maintien se joue à 42 points environ. Une fois ces 42 points acquis, on pourra revoir les ambitions à la hausse.

Tu as pas mal bourlingué entre Sainté, la Belgique, Ajaccio, et maintenant Angers. Aspires-tu à te fixer un peu ? (Parasar)

C'est vrai que j'ai pas mal voyagé. J'ai connu, à Saint-Etienne, pas mal de blessures donc j'ai vraiment envie, dans ma tête, de progresser, de rattraper le temps perdu et on verra où ça me mène. Actuellement, je suis à Angers, après, j'ai du mal à me projeter très loin. Dans le foot, de par mon expérience personnelle, je sais que ça va très, très vite donc j'essaye d'être assez réaliste, de faire match après match. On va déjà voir, cette saison, ce que ça donne. On verra après.

Quelles sont tes ambitions personnelles ? Vises-tu l'équipe de France ? (Sempre Sainté)

L'équipe de France, c'est quelque chose qui fait rêver mais il faut aussi savoir être réaliste. Avoir de l'ambition, c'est bien mais il ne faut pas non plus être prétentieux. Je fais étape par étape : Gazélec, Ligue 2, maintenant en Ligue 1, j'essaye d'être régulier et puis j'essaye d'aller un peu plus loin à chaque fois. Arriver jusqu'aux Bleus ça ferait mon bonheur mais sauter des marches aussi hautes, ce n'est pas facile quand même.

Quel est le joueur qui t'impressionne le plus à Angers ? (cedric26)

Romain Thomas. C'est un joueur atypique, qui me plait et en plus c'est vraiment un bon pote. Que ça soit dans la vie ou sur le terrain, c'est très agréable d'être à ses côtés. En plus, on est associé, il est défenseur central gauche et je suis latéral gauche. Avec sa vision du jeu et sa qualité technique, c'est un leader naturel. J'espère qu'Il va prendre un peu plus confiance en lui et en ses capacités pour passer un palier au-dessus.

Que penses-tu de Cheikh N'Doye ? Es-tu surpris de le voir percer sur le tard dans l'élite (marée verte)

C'est vrai que c'est surprenant car il va avoir bientôt 30 ans. Je pense qu'on ne l'attendait pas forcément là aujourd'hui. Il a été très décisif pour nous sur les matches de la phase aller du championnat. Mais finalement son ascension n'est pas si surprenante car c'est un gros bosseur. C'est quelqu'un qui va mettre beaucoup d'impact physique et qui va récupérer énormément de ballons, qui va avoir un abattage énorme au milieu du terrain et un gros gros volume de jeu. Ce n'est pas forcément une surprise, le travail finit par payer. Il faut dire qu'il a vraiment des capacités physiques au-dessus de la moyenne.

Quel joueur stéphanois aimerais-tu voir rejoindre l'effectif d'Angers ? (cedric26)

Le joueur actuel que je prendrais, ce serait... ce serait... Fabien Lemoine ! Je l'ai côtoyé pendant que j'étais là-bas aussi. Il est très, très important. J'aime bien ce type de joueur, un peu discret mais très important pour le collectif. A Saint-Etienne, c'est un peu lui quand même qui est à la baguette.

Si tu étais directeur sportif à l'ASSE et que tu n'avais pas de problème de budget, quel(s) joueur(s) de l'effectif du SCO achèterais-tu ? (bastien03)

Une bonne pioche pour Sainté ? (Il hésite)... J'aurais pu dire Romain Thomas mais je vais citer Thomas Mangani. Sur les phases arrêtées, c'est vrai qu'il a une patte gauche qui est très bonne. C'est quelqu'un qui aime le jeu, Saint-Étienne aime faire le jeu, je pense qu'il apporterait un plus à cette équipe. Même s'il y a déjà un très bon milieu, Thomas pourrait jouer à Saint-Étienne.

Le poste de latéral semble être une des faiblesses de l'ASSE cette saison. Tu penses que t'aurais le niveau pour nous mener sur le toit de l'Europe ? (Olaf)

Le toit de l'Europe ? Tu es ambitieux Olaf ! Le niveau, je pense l'avoir affiché à l'époque, à Saint-Étienne, en Coupe d'Europe, contre Bruges et Valence . Mais c'est vrai que le toit de l'Europe, c'est à dire la Ligue des Champions, c'est autre chose quand même. Il n'y a pratiquement que des internationaux qui prennent part à cette Coupe. Ce n'est pas facile. Après, prétendre avoir le niveau, sur quelques matches, pourquoi pas ? Sur du long terme, c'est autre chose. Ça doit s'acquérir, mais, oui, c'est autre chose.

Penses-tu avoir un meilleur niveau que certains de nos latéraux ? (lematru)

Sans me sous-estimer ni surestimer les latéraux stéphanois, je pense qu'ils ont de très bons latéraux. Je pense à Pierre-Yves Polomat qui était au centre de formation avec moi et que j'ai connu à Saint-Étienne. Je pense que c'est un très bon joueur et quelqu'un qui va acquérir de l'expérience. Il va s'avérer important par la suite. Mais après, le niveau, entre eux et moi, c'est assez compliqué de le donner, je ne me sens pas forcément plus haut ou en-dessous d'eux.

Ton président accepterait-il un échange avec Benoît Assou-Ekotto ? (lematru)

Il faut lui demander, je ne sais pas. C'est vrai qu'on fait une très bonne saison à Angers. Assou-Ekotto, je ne sais pas quelle est sa cote de popularité à Saint-Étienne, mais vu ta question je la devine un petit peu… Mais il vient d'arriver, il lui faut un petit temps d'adaptation, même si dans ces clubs on n'en laisse pas beaucoup. Mais, comme je dis, ça va très vite dans le foot et il va peut-être vous bluffer par la suite.

Aimerais-tu un jour revenir à l'ASSE en tant que joueur ? (bastien03, marée verte)

C'est sûr que c'est quelque chose qui peut être dans un coin de ma tête, mais, à l'heure d'aujourd'hui, je suis vraiment concentré sur le projet d'Angers. Après, il y a goût d’inachevé pour moi à Saint-Étienne, forécement. J'aurais voulu montrer beaucoup plus de choses ou faire beaucoup plus, mais voilà, j'ai eu des blessures. De là à faire de ça un objectif ou être obnubilé par le projet à Saint-Étienne, non, pas du tout, ce n'est pas mon genre et puis je suis vraiment concentré avec Angers pour le moment.

Que t'inspire le parcours de l'ASSE cette saison ? (José)

Je pense que l'ASSE reste une équipe très, très solide. Ils sont dans le bon wagon, ils ne sont pas loin des places du podium et je pense qu'avec la Coupe d'Europe, leur qualification, ils avaient un moment un peu compliqué. C'est un parcours .....Ils peuvent espérer mieux en championnat et encore plus avec leur attaquant Beric. Son absence leur fait un peu de mal. C'est vrai qu'ils ont cherché pendant assez longtemps un vrai buteur et je pensais qu'ils l'avaient trouvé. Son absence remet un peu les choses comme avant. Les Verts sont très solides et dans l'animation offensive, peut-être qu'ils ont un peu plus de mal, mais ça reste une équipe très difficile à jouer.

Ton avis sur le tirage au sort des 16e. Les Verts peuvent se qualifier en 8e comme à ton époque ? (Aloisio)

Oui, je pense que c'est très jouable contre le FC Bâle. Il faut que le club croie en ses chances. J'imagine que les Verts vont jouer le coup à fond, que Christophe Galtier va faire comme à chaque fois, jouer pour la gagne. Je crois vraiment à un beau parcours de Saint-Étienne en Coupe d'Europe. J'aimerais bien pour les supporters, pour le public, que les Verts fassent un beau parcours.

Quel style de joueur te pose le plus de problèmes pour protéger ton couloir ? Qui précisément est arrivé à te faire tourner en bourrique ? Quel attaquant est si pénible que tu aimerais le casser Andreu ? (Parasar)

Casser Andreu ? (Rires) J'essaie de m'adapter à chaque type de joueur. Entre un puissant athlétique ou un petit vif, je n'ai pas de préférence. Je suis assez vif donc ça m'aide beaucoup pour défendre. A Angers on a quand même fait 11 clean sheets, il n'y a pas forcément beaucoup d'attaques qui nous ont fait tourner en bourrique.

Romain Hamouma est-il l'attaquant stéphanois que tu redoutes le plus ? (José)

Pas forcément. Romain Hamouma et Kevin Monnet-Paquet sont des joueurs qui aiment bien percuter. Je sais que Nolan Roux aime bien décrocher et avoir le ballon. Il arrive à faire quelques appels en profondeur, il prend beaucoup d'espaces. Je pense c'est l'animation offensive collective qui peut nous mettre en difficulté plus qu'un joueur en particulier.

On peut compter sur toi pour que Romain Hamouma obtienne son 7e penalty depuis 2014-2015 en L1 ? (Aloisio)

(Rires ) J'espère qu'on ne va pas compter sur moi ! Mais c'est vrai qu'on connaît cette statistique. Romain Hamouma arrive à se créer beaucoup de penalties. Je vais mettre en garde mes coéquipiers, perso je vais faire attention et on va essayer de ne pas tomber dans le panneau.

A défaut de l'accrocher dans la surface, t'as le droit de lui faire une passe décisive comme tu l'as fait récemment à Gelson Fernandes ! (Poteau gauche)

(Rires) C'était un peu malgré moi, je voulais dégager le ballon… De là à faire ça à Saint-Étienne… C'est vrai que j'apprécie beaucoup le club, mais je n'enfilerai pas le maillot vert pour ce match-là !

Jouant désormais comme toi au poste de latéral, ton ancien coéquipier stéphanois Julien Cétout se découvre cette saison des talents de buteur, il a déjà claqué 6 pions cette saison. Peux-tu nous promettre de ne pas l'imiter ce dimanche, toi qui n'as jamais fait trembler les filets depuis le début de ta carrière ? (Poteau droit)

Contrairement à Julien, je me retrouve rarement en position favorable. Les causes, c'est qu'on a un jeu peut-être un peu plus défensif à Angers. On joue peut-être par à-coups et je suis un peu moins dans des situations favorables, mais j'essaie. A l'entraînement, ça marche, mais en match, pas encore ! Ça serait un comble que je fasse ça dans le Chaudron, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver ! (Rires)

 

Merci à Yoann pour sa disponibilité et aux potonautes Stéphanois, Denis77 et Naar pour la retranscription.