C’est une honte, un scandale, une abomination ! Que dis-je une abomination, c’est une humiliation !

Les Lensois nous ont encore (edmond) rossé dimanche soir. Car après le pénible 3 partout de la saison dernière, en bons crétins que nous sommes, nous avons gentiment tendu l’autre joue.

 


On aurait pu espérer que les Verts aient grandi. Que forts de l’expérience de la saison dernière, Roussey  mais aussi Ilan, Dabo, Sall, Janot, Landrin, Perrin, Dernis, Feindouno, tous présents à l’époque, sachent gérer 2 buts d’avance à ½ heure de la fin du match face à des Lensois dans le doute, lâchés par leur public, et usés par leur 3e match en 7 jours.

 

Non, les Verts n’ont pas grandi. Ils continuent à revêtir ce costume de l’amuseur de galerie. Celui qui se plaît à égayer ce morne championnat par quelques retournements de situation à la papa, celui qui relance l’adversaire en déroute, celui qui, à lui seul, justifie les 600 millions de Canal, celui qui systématiquement trébuche au moment de monter sur le podium.

 

La défaite d’hier est un douloureux rappel à l’ordre aux rêveurs que nous sommes : non les Verts ne sont pas prêts à changer de dimension, non les Verts n’ont pas gommé leurs faiblesses d’hier en changeant les hommes.

 

 

Qui ne saute pas ne gagne pas…

 

Au rayon des carences endémiques, cette incapacité évidente à gérer les coups de pieds arrêtés tant défensifs qu’offensifs. Dans ce domaine, l’ombre de Piquionne, premier rempart défensif sur corner et seul attaquant réellement dangereux de la tête, plane encore. Plus que le ballon sur leur front, les chiffres donnent sans doute mal à la tête à nos joueurs : 5e but encaissé (sur 12) sur corner ou coup franc hier, mais aucun de nos 14 buts marqués sur ces phases dont même Daniel Lauclair sait qu’elles sont primordiales dans le foot moderne.

 

Si aux chiffres secs vous préférez l’illustration, rappelez vous qu’outre le but de Coulibaly sur lequel les Verts oublient de sauter, Dindane était déjà bien seul pour mettre sa tête arrêtée miraculeusement par Janot en première période. Et devant qui se souvient avoir vu les Verts une fois dangereux sur les 8 corners obtenus contre Auxerre ?

 

 

L’esprit fantôme

 

Mais peut-on s’étonner de notre inefficacité sur ces phases arrêtées qui relèvent du duel, du combat, de la volonté de passer au dessus de l’adversaire quand la discipline, le mental et l’esprit guerrier restent à l’état de déclarations d’intention ?

 

C’est l’autre manque évident apparu hier comme l’an dernier : cette faculté de se surpasser, d’aller chercher un match comme une place d’honneur au classement. Personne sur le terrain comme sur le banc ne sait remettre à flot le bateau qui tangue dangereusement. Ni Roussey par son coaching, ni les supposés tauliers sur le terrain ne savent amener la sérénité qui éviterait à l’équipe de dévisser quand elle mène, et la rage qui lui permettrait de renverser les situations compromises.

 

On évitera, une fois la douleur passée de trop s’en étonner, quand on sait qu’au coup d’envoi dimanche soir, seul Tavlaridis et Gigliotti ne portaient pas le maillot vert la saison dernière. Comment nos jeunes bleus d’aujourd’hui (Payet, Matuidi, Gigliotti…) pourraient-ils afficher plus de calme et d’expérience que nos vieux Verts d’hier (Camara, Hognon, Sablé…) ?

 

 

Alors au-delà des polémiques sur le coaching, on pourra surtout se demander si l’équipe a réellement été renforcée cet été. Ou au moins si elle l’a été judicieusement…

 

Et ce match, finalement, ne nous rend-il pas à notre triste condition de club moyen, avec ses forces mais aussi ses coupables faiblesses, et son putain de destin de ventre mou ?