Reconverti dans la viticulture, l'ancien défenseur des Crocodiles et des Verts Gilles Leclerc s'est confié avant le match qui opposera l'ASSE au Nîmes Olympique ce lundi soir dans le Chaudron.


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Né à Nîmes, tu as joué deux saisons avec les Crocodiles mais à dix ans d'intervalle !
Oui, c'est avec eux que j'ai découvert la première division à l'âge de 25 ans lors de la saison 1992-1993. Auparavant j'avais enchaîné les saisons en Ligue 2, à Alès, Strasbourg et Perpignan. Quand j'ai signé à Nîmes, j'avais plein d'espoir, j'étais très motivé à l'idée de jouer dans l'élite avec le club de ma région sous la houlette d'un entraîneur que j'avais eu à Alès, Léonce Lavagne. J'avais d'ailleurs démarré ma carrière de joueur professionnel en deuxième division dans mon club formateur, l'Olympique d'Alès en Cévennes. A l'époque je jouais avec Christophe Chaintreuil, un autre Gardois, qui jouera ensuite à l'ASSE et entraîne actuellement les U17 nationaux stéphanois. Je me souviens qu'on avait rencontré Saint-Etienne avec Alès la saison 1985-1986. Pour revenir à ma première période nîmoise, je dois dire que ça a été une vraie déception. Ce n'est vraiment pas un bon souvenir. On a été relégué en deuxième division. On avait des individualités mais elles ne jouaient pas pour le collectif. On avait de bons joueurs comme Philippe Vercruysse, José Luis Cucuffio et Laurent Blanc. Je connaissais déjà Laurent, on avait joué ensemble à Alès en jeunes. Il avait déjà d'énormes qualités. Je ne l'ai pas apprécié à sa juste valeur comme je l'aurais apprécié lors d'une saison normale. C'était une année vraiment compliquée, je n'ai pas pris de plaisir lors de cette première saison en D1 même si j'ai joué contre des grosses équipes comme l'OM, qui est devenu champion d'Europe, mais aussi le PSG de Canal Plus, le Monaco de Jürgen Klinsmann... Ma seconde période nîmoise, c'était dix ans plus tard, en National. J'ai joué à cette occasion la dernière saison de ma carrière dans le foot. J'ai retrouvé des valeurs de Nîmes qui étaient plus présentes. Le club était en difficulté mais il y avait un état d'esprit qui me correspondait. Le collectif est le plus important pour loi. C'est le maître-mot dans un sport d'équipe comme le football. Sans collectif, tu n'avances pas.

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Tu as joué cette ultime saison 2002-2003 aux côtés d'un petit jeune qui fera à son tour le bonheur de Saint-Etienne dix ans plus tard...
Oui, Renaud Cohade est d'ailleurs le dernier lien entre mon époque et l'époque actuelle. Coco avait 18 ans, j'en avais 36. C'était une passation, quoi ! J'avais joué avec son papa à Alès. C'est là que je me suis dit : "bon, à un moment il va peut-être falloir arrêter ! " (rires) C'est un super souvenir. Je me souviens que j'avais fait un match d'essai, on avait joué dans un petit village près de Nîmes. Je m'échauffe mais je ne connaissais personne, il y avait beaucoup de jeunes. A un moment donné, je vois son père sur le bord de la touche. Je lui dit : "Mais qu'est-ce que tu fais là, Didier ? Tu es supporter de Nîmes maintenant !? " C'est un Alésien, je le chambrais un peu. Il me dit : "Tu vas jouer avec mon fils tout à l'heure !" Énorme ! (rires) Je suis toujours en contact avec Renaud. Il a fait une très belle carrière. C'est une valeur sûre, un vrai pro. A 34 ans, il est toujours performant. Il est le capitaine d'une équipe messine qui va très probablement retrouver l'élite la saison prochaine. Il va connaître les joies d'une montée, c'est un peu ma spécialité car j'ai vécu trois accession en D1. Ce sont des moments à vivre dans une carrière, je suis content pour lui. Je pense qu'on va le revoir jouer en Ligue 1.

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Peux-tu nous rappeler le contexte de ton arrivée à Sainté ?
Robert Nouzaret cherchait un libero un peu expérimenté. Je sortais d'une bonne saison en D2 avec Valence. J'avais plusieurs propositions mais quand Saint-Etienne s'est manifesté, je n'ai pas réfléchi longtemps ! L'ASSE, c'est le club qui m'avait rêver quand j'étais gamin. J'avais neuf ans en 1976. J'ai suivi l'épopée des Verts, j'ai vibré comme tout le monde en regardant les exploits de cette équipe, je connais tous les joueurs de cette époque. J'étais contacté pas des bons petits clubs comme Lorient et Troyes. Mais Saint-Etienne, ça reste Saint-Etienne ! Ça a toujours été magique. Les supporters, le Chaudron... C'est beau, c'est bon ! Quand à 32 ans t'as l'opportunité de signer dans le club de tes rêves, tu n'hésites pas longtemps !

Que gardes-tu de tes 15 mois passés sous le maillot vert ?
Une osmose remarquable. On est pas mal de joueurs à être arrivé en même temps à Sainté lors de l'été 1998. Robert Nouzaret et Gérard Soler venaient aussi d'arriver. On était tous à l'hôtel, on a senti quelque chose. De suite on s'est tous bien entendus. Parmi les recrues il y avait quelques vieux briscards comme Kader Ferhaoui, Nestor Subiat mais aussi des jeunes comme Bertrand Fayolle et Adrien Ponsard. La mayonnaise a bien pris. Il y avait une entente, une osmose parfaite entre les anciens et les jeunes. C'était magique. On a senti dès les matches amicaux que quelque chose était en train de se passer. La préparation était assez longue, c'était pendant la Coupe du Monde, mais tout le monde était à l'écoute. J'ai beaucoup aimé jouer à Sainté car j'aime défendre les couleurs des clubs où il y a une âme. J'ai rarement connu quelque chose d'aussi fort qu'à l'ASSE même si j'ai eu aussi la chance de jouer dans d'autres clubs qui ne laissent pas indifférent comme Bastia, Nîmes ou Strasbourg. J'ai particulièrement apprécié la ferveur stéphanoise.

La magnifique saison 1998-1999 a mis un peu de temps à démarrer...
Oui, de mémoire on a démarré la saison par quatre matches nuls. On n'avançait pas beaucoup, on aurait pu douter, mais on ne s'est pas relâché. Je crois qu'on était treizième après quatre journées mais on ne s'est pas inquiété. Les résultats n'étaient pas encore là mais on était soudés. On a su attendre notre heure, on a été patient. Il fallait un peu de temps pour que ça se mette en place. On est progressivement monté en puissance et on s'est mis à enchaîner les bons résultats. On a entraîné dans notre sillage un public qui ne demandait qu'à vibrer. Il faut dire que le club sortait de trois saisons très difficiles. Lors de la première journée il y avait onze ou douze mille spectateurs. Beaucoup de clubs en D2 s'en satisferaient mais dans un grand stade comme Geoffroy, avec toute cette ferveur... L'affluence a monté progressivement, je pense que les supporters ont adhéré à notre état d'esprit. On avait un état d'esprit irréprochable, les gens nous ont soutenus. J'ai le souvenir qu'en une semaine il y a eu 90 000 supporters qui sont venus à Geoffroy-Guichard pour voir nos deux matches contre Gueugnon et celui contre Valence. Exceptionnel ! Cette saison-là, on a vécu des moments très forts, dans notre Chaudron bien sûr mais aussi à l'extérieur. On a joué au Parc contre le PSG en Coupe de la Ligue, on avait fait un très bon match mais Paris avait gagné 1-0, but de Mickaël Madar. On a battu le Red Star au Stade de France devant 48 000 spectateurs. On a vraiment été gâté ! Ça a certainement été ma saison la plus intense, la plus riche en émotions de mes 19 ans de carrière.

Penses-tu que le style offensif prôné par Robert Nouzaret a été vecteur d'émotions ?
C'est vrai qu'on prenait un maximum de risques, on jouait assez haut. On s'appuyait sur un pressing assez intense. On avait un milieu récupérateur de très bonne qualité. Comme on récupérait le ballon haut, on allait plus vite devant le but. On a mis beaucoup de buts, on en a pris aussi mais c'était plaisant. On ne jouait pas petit bras. On a pris des risques et on a été récompensé. Quand tu es entreprenant, offensif, c'est bien d'être récompensé. Parfois, quand t'es défenseur, tu n'aimes pas trop que ton équipe prenne trop de risque. Mais c'était très plaisant de jouer à Sainté à l'époque. Robert Nouzaret était joueur et il s'est inspiré de ses expériences africaines. Il y avait de l'ambiance dans les vestiaires, on mettait de la musique. Un jour c'étaient les Sénégalais, un jour c'étaient les Camerounais, un jour c'était Patrick Guillou qui mettait du Johnny... C'était la période "allumez le feu". On n'était pas timoré, il y avait une belle ambiance. Moi je ne mettais pas de musique mais je me régalais d'écouter celle des autres, chaque style. Il y en avait pour tous les goûts. Au stade aussi on ressentait une ambiance festive, dans l'euphorie de la Coupe du Monde remportée à la maison. Le public était prompt à s'enflammer et on lui a donné de nombreuses occasions de le faire. Cette communion avec les supporters, c'était magique !

Avec quels coéquipiers stéphanois avais-tu le plus d'affinités ?
Au niveau du jeu, bien sûr, j'avais bien aimé notre entente avec Lulu Mettomo. Je trouve qu'on était bien complémentaire, on s'entendait bien. Parfois on n'avait pas besoin de se parler. Les choses se faisaient naturellement, c'était super. Il y a des joueurs que je retrouvais comme Nestor Subiat, que j'avais connu dix ans auparavant à Strasbourg. C'est toujours sympa de retrouver des gars avec qui tu t'es bien entendu ! A Sainté j'ai aussi découvert des jeunes qui étaient super sympas comme Julien Sablé qui débutait. Il y avait aussi Patrick Guillou. Je ne vais pas tous les citer, il y avait vraiment une très bonne entente entre tous les membres du groupe. Après, c'est sûr que les résultats ont pu aider aussi ! (rires)

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En à peine plus d'un an sous le maillot vert, tu as pris dix cartons jaunes et un rouge. C'est toi qui as tout appris à Wahbi Khazri finalement ?
(Rires) Oui, c'est pour ça qu'il a pris cette sale habitude. Il faut dire aussi qu'il est passé comme moi par le Sporting Club de Bastia, ça explique peut-être aussi certaines choses ! J'ai croisé Wahbi récemment lors d'une dégustation de vin, dans l'école privée de sa fille, près du Cours Fauriel. Il est très sympa. J'ai pu parler cinq minutes avec lui quand il flambait, qu'il marquait but sur but.

Ça ce n'est pas toi qui lui as appris par contre !
Hé ho, j'ai eu marqué quelques buts quand même dans ma carrière et il ne t'aura pas échappé que je ne jouais pas au même poste que Wahbi Khazri ! (rires). Mais c'est vrai que je n'ai claqué qu'un seul pion sous le maillot vert. J'avais marqué à Geoffroy de la tête contre Le Mans sur un truc qu'on travaillait à l'entraînement. Je crois que c'est Marc Zanotti qui m'a fait la passe, à moins que ce soit Christophe Robert, qui avait un bon petit toucher de balle. Mais il me semble bien que c'était Marc. Je n'ai pas marqué un but fabuleux mais c'est super plaisant de marquer à Geoffroy-Guichard. En plus ce but était important car on avait gagné 1-0. Parfois tu marques des buts qui ne servent pas à grand chose, mais là on a gagné 1-0 et décroché trois points de plus. Je me souviens que j'avais marqué quelques jours avant mon 32e anniversaire et Le Progrès avait titré un truc du style "Gilles Leclerc se fait un petit cadeau".

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Tu as joué quatre matches de D1 avec les Verts dont deux en tant que capitaine ? Quels souvenirs en gardes-tu ?
Je suis fier d'avoir porté le brassard de capitaine des Verts. C'était une belle reconnaissance, une belle marque de confiance. Mais ce n'est hélas pas une période où j'étais dans les meilleures dispositions. J'avais des problèmes personnels donc je n'ai pas pu savourer ça à sa juste valeur. Jean-Guy Wallemme est venu, c'est logique, ce n'est pas un problème. C'est un très bon joueur. Malheureusement je n'ai pas pu savourer ce retour des Verts dans l'élite qui était sympa. Il y avait des joueurs extraordinaires qui me soutenaient. Je me souviens qu'Alex et Aloisio avaient été adorables avec moi, m'avaient encouragé. Mais j'avais des soucis qui ont forcément interféré dans mon rendement. Ça a été un grand regret mais c'était extraordinaire de porter le brassard. Je me souviens notamment de notre 3-3 le 15 août au Vélodrome, un match assez fou. A chaque fois on avait réussi à recoller au score. C'est d'ailleurs sur ce même score que s'est achevé mon dernier match sous le maillot vert, un mois plus tard, à domicile contre Le Havre. Je ne pouvais pas rester à Saint-Etienne, il fallait que je change d'air, je suis reparti à Valence.

Quels coéquipiers stéphanois t'ont le plus impressionné ?
Nos deux brésiliens, Alex et Aloisio. J'ai joué le fameux match contre Nancy où Alex a fait une entrée fracassante. Mais Aloisio était également impressionnant, dans un autre registre. Ils étaient vraiment complémentaires. Aloisio était vraiment une belle personne. Au tout début de saison comme Alex ne jouait pas, on a eu beaucoup de complicité. On était souvent sur le banc de touche, parfois ça resserre un peu les liens. C'était un joueur incroyable. Alex et Aloisio formaient un sacré duo. Je pense que c'est l'une des meilleures paires d'attaquants que l'ASSE ait connu depuis vingt ans. Ils étaient très performants, ils ne sont pas partis à Paris pour rien. On avait aussi de supers joueurs au milieu comme Stéphane Pédron et Tchiressoua Guel. Et que dire de Pape Sarr ! C'était un phénomène ! Moi je pensais qu'il allait faire une grosse carrière, qu'il allait tout casser. Je n'oublie pas non plus Lulu Mettomo. Il y avait aussi Lionel Potillon, un bon joueur avec un bel état d'esprit. On jouait, c'était plaisant. Les années Nouzaret, les supporters en ont eu pour leur argent en terme de spectacle. On n'était pas calculateurs. Il m'arrive de rencontrer de temps en temps lors de dégustations des supporters qui se remémorent avec émotion cette époque. On a pris du plaisir sur le terrain, ils en ont pris dans les tribunes. C'est agréable.

Tu as pris du plaisir avec les Verts, tu en donnes aujourd'hui autour de verres. C'est lorsque tu as pris un rouge avec Sainté lors du 3-3 (encore un !) aux Costières que l'idée t'est venue de te reconvertir dans le vin ?
Non ! (rires) Dès l'âge de 20 ou 21 ans, je savais que voulais être vigneron après ma carrière de footballeur. J'ai pensé assez tôt à ma reconversion. Ma carrière de footballeur aura quand même duré 19 ans mais elle aurait pu être bien plus courte. Une carrière de footballeur, c'est parfois éphémère. Cela ne m'intéressait pas de rester dans le foot. Le jeu m'intéresse mais pas tout ce qui a autour. Je n'ai pas de mérite à m'être reconverti dans le vin car je suis né entouré de vignes. Mon père était viticulteur, mon grand-père aussi. Le football a été ma vie pendant de nombreuses années mais j'ai la chance de pouvoir m'adonner à une autre passion. Je mesure la chance que j'ai d'exercer des métiers en rapport avec mes passions. J'ai fait beaucoup de régions viticoles quand j'étais joueur. Strasbourg, Perpignan, Bastia... Avec le recul, je regrette de ne pas avoir davantage profité du temps et de la notoriété que j'avais pour aller rencontrer les viticulteurs. J'en ai connu quelques uns, j'ai assisté à des dégustations, mais j'aurais dû être encore plus curieux quand j'étais ffotballeur. Pendant ma carrière de joueur, plutôt que d'acheter des apparts comme le font pas mal de joueurs, j'ai préféré acheter des terres viticoles dans mon village, à Saint-Victor-la-Coste. C'est mon père qui les travaillaient.

La-Coste, ton côté Crocodile !
Probablement ! (rires) Mon côté gardois en tout cas même si ce village est tout proche du Vaucluse.

As-tu appelé ton domaine Carmélisa en l'honneur de Carmelo Micciche et Bixente Lizarazu ?
Non, aucun rapport ! (rires) Ce nom vient d'une association de la racine du nom de ma compagne pour le rouge Carmin, et du prénom de mes deux filles Carla et Elisa.

Peux-tu nous présenter ce domaine et ton activité ?
Mon domaine est donc à Saint-Victor, je produis des côtes-du-rhône-villages. Du laudun, c'est une appellation. Je fais les trois couleurs : du blanc, du rouge, du rosé. Dans les côtes-du-rhône, on a beaucoup de cépages. C'est ce qui est intéressant, en fonction des années, chaque millésime est différents. Tous mes vins sont différents. Pour les rouges, je travaille de la syrah, du grenache, du carignan et du cinsault. On produit aussi de très beaux blancs.

A Limoges ?
Non, chez moi ! (rires) Quand je fais des dégustations, les blancs plaisent beaucoup même si dans la région stéphanoise, vous appréciez surtout le vin rouge par rapport aux magnifiques viandes, au bon fromage etc. En ce qui concerne les blancs, je travaille la roussane, le viognier, le clairette blanc et le grenache blanc. Tu l'auras compris, je ne m'ennuie pas. Je travaille 33 hectares. En ce moment je suis en pleine taille, je suis en retard, mais on est toujours en retard dans ce milieu-là. C'est ma treizième vinification, je prends beaucoup de plaisir. Je progresse, c'est un métier où on apprend en permanence. C'est hyper intéressant comme activité. Le côté commercial est également sympa car il me donne l'occasion de monter souvent sur Sainté ou en Haute-Loire. Je vais dans des coins qui sont fabuleux, je me régale. J'aime beaucoup parler de ma passion, de mon vin. J'ai une mise en bouteille dans une semaine. C'est plaisant, c'est varié. Un coup je suis dans les vignes, un coup je suis dans les foires, je fais des animations.

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En 2011, tu as lancé une cuvée verte !
Oui, ça m'a paru naturel de créer cette cuvée car l'ASSE est un club à part. C'est mon club de cœur. Ça m'a paru hyper logique de faire converger mes deux passions dans une bouteille. C'est la passion qui me guide et je pense que pense que mes produits s'en ressentent, en tout cas j'y mets tout mon coeur, ma façon de travailler, de voir les choses. Je ne suis pas en bio mais je ne désherbe pas, je traite très, très peu chimiquement. C'est un état d'esprit. Dans cette cuvée verte il n'y a pas qu'un hommage à Sainté, il y a aussi le côté bio, le côté respectueux de l'environnement. Mais c'est vrai que c'est un gros clin d'oeil à l'ASSE. D'ailleurs dans la contre-étiquette on me voit sous le maillot vert. Il faut aller jusqu'au bout de son histoire... Plus récemment, j'ai lancé une cuvée rouge, clin d'oeil à ma première période nîmoise, la photo date de la saison 1992-1993 qu'on a évoquée en début d'interview. J'ai fait cette cuvée avec un autre ancien joueur de Nîmes originaire du même village que moi, Patrick Cubaynes.

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Quittons le ballon de rouge pour revenir au ballon rond. Que t'inspirent les Verts cette saison ? Comment vois-tu le match qui arrive et la fin de championnat ?
Même si je n'ai plus trop l'occasion de voir les matches, je regarde évidemment avec attention les résultats et les résumés. Le derby perdu à domicile en toute fin de match a fait mal. Les Verts ont eu une période délicate mais ils sont dans la course à l'Europe, ils ont une belle carte à jouer vu le calendrier. J'espère qu'ils finiront quatrièmes ou cinquièmes, ils méritent d'être récompensés. J'ai vu que le match Saint-Etienne-Nîmes a été reporté à lundi soir, je trouve ça bizarre. Saint-Etienne a plus besoin de points que Nîmes, pour moi les Crocodiles sont déjà sauvés. Je serai donc plutôt vert que rouge lundi. Ce serait plus intéressant que Saint-Etienne gagne. Nîmes n'a plus grand chose à craindre ni à espérer. Je trouve qu'ils ont fait une super saison, l'objectif est déjà rempli. Il vaut mieux que ce soit Saint-Etienne qui prenne trois points. Cette équipe stéphanoise compte pas mal de joueurs expérimentés, confirmés. J'aimerais bien qu'il y ait un petit plus de jeunes formés au club qui ressortent.

Les Verts ont beaucoup de bouteille, du coup les jeunes riquent de finir à la cave ?

(Rires) La saison 1998-1999, il y avait un bon amalgame. Il y avait Julien Sablé, Pape Sarr, Jérémie Janot qui commençait à pointer, des garçons comme Bertrand Fayolle et Adrien Ponsard qui apportaient un vent de fraîcheur. Là je trouve qu'il y a trop de joueurs expérimentés et que ça manque de rythme. C'est ce que je ressens. Un collectif, c'est un tout, à mes yeux on a besoin de jeunes qui boostent, qui ne réfléchissent pas trop, qui apportent du dynamisme. L'ASSE a une bonne équipe cette saison mais je trouve que ça manque un peu de folie. Il y a de très bons jeunes à Saint-Etienne comme William Saliba. Même si sur certains matches ils sont en difficulté, il faut les remettre. J'ai vu que l'ASSE est bien représentée en équipe de France, des U16 jusqu'aux U20. Le club semble avoir une très belle génération de U19, des joueurs brillent en Gambardella. Il y a au moins quatre ou cinq garçons qui semblent très intéressants et prometteurs, j'espère que plusieurs joueurs du cru pourront jouer en équipe première.

Merci à Gilles pour sa disponibilité. Allez les verres !