Vous avez déjà joué au jeu des synonymes ?
Vous allez voir, c’est vachement rigolo.
Tiens par exemple, dirigeant. Ben comme synonyme on trouve par exemple leader, gouvernant, responsable, meneur, chef.
C’est rigolo non ? Si c’est rigolo un peu. Non ? En fait le truc c’est qu’en vrai c’est rigolo. Mais là, bizarrement, ça donne envie de pleurer. Sais pas pourquoi.
Là c’est juste, que bon voilà quoi.
Bon, évacuons tout malentendu. Les Verts sont nuls, archi nuls. Déprimants, archi déprimants. Sportivement ce qu’on a vu mercredi soir était aussi pathétique que ce qu’on vit un soir d’hiver contre Monaco il y a près de deux ans. Physiquement à la rue, moralement à la ramasse, techniquement à la peine. Même un tout petit Metz a trouvé les moyens de s’imposer à GG. Individuellement, à l’exception peut-être de Hamouma, Nordin ou Youssouf, personne n’est au niveau sur ce début de saison. Et le coach, désespérément accroché à la tactique et au management de son prédécesseur, continue contre vents et branlées à titulariser les intouchables et à abandonner le milieu de terrain à l’adversaire.
Le constat fait mal, et il fait consensus.
Evacuons le donc, puisque il n’y a pas débat.
Evacuons, évacuons, vous en avez de bonnes ! L’inquiétude s’est bien installée, elle ne sera pas si simple à déloger. Elle est bien à Sainté, elle connaît bien les lieux il faut dire. Elle sait le chemin pour venir.
Et puis elle retrouve rapidement ses marques. Faut dire que son dernier séjour est récent. Elle avait adoré Sainté en hiver. Et là, histoire de changer elle s’est dit, tiens, si j’essayais l’automne, les jours sont plus longs, les nuits plus courtes, voire blanches pour certains, c’est cool, je vais faire mon gras. Et puis si le cœur –frédéric- m’en dit, je prolongerai mon séjour tout l’hiver.
Alors avant d’imaginer l’évacuer, l’inquiétude, il en faudra des discours musclés, des prises de conscience, des séances toniques, des remises en forme, des éléctrochocs, des décisions fermes et irrévocables, et des arbitres honnêtes.
Tiens puisqu’on en cause. J’ai longtemps, très longtemps rejeté en bloc les accusations de partialité du corps arbitral. Entre le délit d’incompétence et le crime de corruption organisée, j’ai toujours, dans mes analyses post enflage arbitral, privilégié le premier. Peut-être pour préserver ma passion, qui s’éteindrait aussitôt si le principe d’une corruption organisée était avéré.
En même temps, s’il y avait de la corruption dans le monde du sport, dans le monde tout court (à sa perte), ça se saurait non ?
[Silence gêné]
Mais aujourd’hui, au lendemain d’un match où nos Petits Verts façon Grand Bleu ont visité les profondeurs, je m’interroge, et j’énumère : le pénalty imaginaire à Lille, celui refusé à Bob toujours à Lille, l’attentat non sanctionné sur Palencia à Marseille, les deux buts refusés et le pénal oublié contre Toulouse, le pénal oublié hier soir sur Nordin. Ca va continuer longtemps cette immonde fumisterie ? Pis avant le VAR, on pouvait leur laisser le bénéfice du doute, aux Sars, aux Millot, aux Turpin. La vitesse du jeu, les joueurs qui te masquent l’action, tout ça, tout ça…. Déjà, la vitesse de jeu, s’agissant du nôtre… bon mais passons. Mais là, les cent ralentis que le branquignole dans son camion s’est paluchés, ils ont bien tous montré que Bamba glissait tout seul, que Gradel avait escaladé Cabaye, que le crampon messin s’était essuyé sur le crâne de Nordin. Plus d’excuse de vitesse ou de joueur qui masque. C’est plus de l’erreur qui est humaine ou de l’incompétence. Mais alors c’est quoi sinon le fait d’arbitres de petite VARtu ?
L’an dernier, face à pareil enchaînement, Frédéric avait mis le paquet dans les médias pour dénoncer l’insupportable cumul de décisions contraires. Mais après l’avoir mis, il l’a fait, poussé dehors par la médiocrité des deux clowns. Plus de Directeur Sportif. Plus de direction sportive du coup. Plus de communication pour dire qu’on ne se laissera pas faire, pour gagner au moins la bataille de l’opinion. Pas de communication pour éteindre l’incendie sportif non plus, pour juste donner l’illusion qu’on maîtrise, qu’on tient solidement les rennes, qu’on dirige.
Pour communiquer faudrait déjà réfléchir au message qu’on veut faire passer. Et ensuite décider qui le portera, le message. Cela demande de travailler un peu, et de s’entendre. Et si la rengaine trop entendue des kops exigeant une équipe digne de son public fait son retour, personne n’est dupe. Pour l’instant elle est juste digne de ses dirigeants. Et comme on le sait tous, c’est toujours par la tête que le poisson pourrit.
Pas de vision, pas de projet, pas d’autorité, pas de continuité. Pas de Dirigeants.
On a beau être habitué, ça fait toujours aussi mal depuis quinze ans que ça dure.
Putain, quinze ans !