Retour en six captures d’écran sur l’action qui a fait basculer le derby : l’ouverture du score.
Le football est un jeu simple ; vingt-deux hommes courent après un ballon pendant quatre-vingt dix minutes et, à la fin, il n’y a que dix secondes qui comptent vraiment - Gary Lineker ne nous en voudra pas de détourner son célèbre aphorisme, puisqu’il ne lira jamais cet article.
Bref, revenons à nos moutons. La mi-temps approche, et tout va bien dans ce derby. Le plan de jeu des Verts fonctionne bien ; ils se sont même créés des opportunités très franches – notamment celle de Vincent le Maudit détournée par Beric. Et puis voilà la 41’.
A priori, tout va bien. Le bloc est bien en place : le 4141 saute aux yeux (Selnaes et KMP sont hors-cadre mais à leur poste), de même que la consigne de ne déclencher le pressing qu’à la ligne médiane.
Là, le premier souci apparaît. D’abord embarqué sur sa droite par les lyonnais, le bloc stéphanois ne coulisse pas très bien vers la gauche. Notamment, Nordin aurait pu s’occuper de Tolisso (hors-cadre, le long de la ligne de touche). Ainsi, le possesseur du ballon n’aurait eu aucune solution de passe ; et s’il avait choisi d’avancer balle au pied, il se serait vite retrouvé face à Veretout. Erreur de jeunesse ?
Tolisso a largement le temps de jauger la situation ; Monnet-Paquet décide de sortir le presser. Un latéral de métier ne l’aurait peut-être pas fait : aussi loin du but de Ruffier, face à un adversaire arrêté, il n’y a pas urgence ; et puis Nordin (on le voit) peut revenir à sa place normale.
Fékir sent le bon coup, et s’engouffre dans le dos du latexpérimental stéphanois. Il n’y a pourtant rien de particulièrement exceptionnel : la plupart des attaquants auraient fait le même appel. Par contre, Selnaes qui est encore au marquage, ne sent rien venir, et regarde ailleurs. Pourquoi ? Impossible de le deviner ; sans doute qu’il a l’habitude de prendre toujours le temps de jauger le panorama global d’une situation, ce qui est nécessaire à son poste habituel.
Cet instant d’inattention est décisif. Regardez le timer : il s’est à peine passé une seconde, et pourtant Fékir a fait la différence et se retrouve seul. Selnaes et KMP ont l’habitude de jouer avec des coéquipiers derrière eux ; s’ils avaient joué au milieu, Fékir aurait vite été attrapé par Polomat ou par Perrin. Mais là, il n’y a personne.
Pourtant, à la fin de course de Fékir, rien n’est encore définitivement joué : le surnombre n’est même pas là où jouera l’international français ! Darder est pris par Pajot, tandis que Malcuit se retrouve à couvrir Valbuena.
Après le mauvais coulissement de Nordin, la sortie prématurée de KMP et le moment d’inattention de Selnaes, c’est donc parce que Darder prend Pajot à défaut grâce à son appel que LOL fait la différence.
Moralité : avec un latéral gauche et un central de métier, il est peu probable que cette action n'ait abouti à un but, ni même à un décalage...