Pour les Parisiens, c'est trop loin. Pour les Stéphanois, c'est fatigant. Pour les Ch'tis, c'est possible : un petit compte rendu de Sedan-ASSE, vu du parcage.
C'est toujours ce même frisson qui parcoure l'échine quand on arrive à l'extérieur aux abords d'une arène "étrangère" : on se sent vite en pays de connaissance. "Papa, encore deux Stéphanois, là . On dirait qu'il y a plus de Stéphanois que de Sedanais !" Le ton est donné par ce gamin de Sedan entendu alors que Verderage et moi mastiquions notre saucisse/mayo (pour VDR) et merguez/moutarde (pour moi). Bah oui, c'est comme ça un déplacement de Sainté. Des Verts partout en ville, en groupes, en binomes, en familles, en "monomes"... Des blacks, des blancs, des beurs, des airs avenants, des airs patibulaires. Une cohésion sociale à elle seule cette équipée de supp verts !
Flash back. VDR se pointe chez moi en Manufrance 76'. Ca promet de bons moments. 2 h 30 de route et lacets plus loin, VDR, passager, n'a toujours pas vomi. C'est à désespérer... Sedan. Ville sympatoche, harcelée en ce samedi par une sorte de fête agricole et un marché. Ajoutons le match, ca fait du monde dehors. Mais finalement peu dans le stade.
Dans le parcage, un bon et vénérable millier de supp. Et ça commence comme dans le rêve que tout supporter vert imagine vivre quand il est loin de ses bases : deux minutes et hop, un but pour nous ! La folie embrase le parcage. Speedpop, qui nous a rejoint (Eh ! les nordistes ! ), entame une farandole à trois. Au passage, il récupère un drapeau. On est comme ça dans le parcage : on fait monter les drapeau gratos. Qui qu''en veut, ben... il le prend. Voici donc Speedy confronté au maniement de couleurs. Devant la tête, ca fait évantail. Que du bonheur !
Mais vlatipa que quatre minutes plus tard, Noro sort un tir de fou; 1-1. On fait la gueule. Mais putain, on le savait qu'il fallait pas le laisser approcher ! Stupeur d'une minute, le kop se remet à chanter. Ca ne s'arrêtera pas, ou presque. Mille occasions de but plus tard, mi-temps. Nico Marin vient nous saluer. Sympa.
2ème mi-temps. Ca part en couille. Je compte cinq grosses occases pour Sedan, avant ce qui devait arriver et qui est arrivé. 2-1. Là , ca casse l'ambiance. Puis Sainté se remet enfin à jouer, les chants repartent, on tape des mains plus fort au rythme des occasions et des corners qui s'enchaînent. Pas le temps de s'ennuyer, d'autant que Bilos, un fois rentré, fout le feu. Péno !!!!!
C'est à ce moment que survint le drame. "Ivre de n'en plus pouvoir" et de craindre que le sol se dérobe en cas de ratage, VDR se cale sur le siège . Le drapeau de Speedy sert alors le voile noir. Il ne veut pas voir Féfé tirer. Tant pis. Pascal frappe côté droit sans lui. Speedy m'agrippe aviaire, VDR se relève incrédule et nous rejoint dans un sautillement frénétique éperdu. On tient le nul. On souffrira jusqu'au bout. "Putain de merde de ballons perdus bêtement ! " ai-je du vociférer.
2-2. Le parcage peut lacher sa joie et saluer Jéré et Juju. Respect. Ce nul satisfait tout le monde dans la tribune (y a qu'Hasek pour faire la fine bouche, mais c'est logique, c'est le boss). Quelques Sedanais nous applaudissent avant de quitter les tribunes, applaudissement rendus. On a entendu que les Verts. Mais au milieu du parcage, difficile d'entendre autre chose. Oué, en déplacement, y a que du vert.