Après avoir chuté contre un adversaire en méforme (nous parlons bien évidemment du trio Turpin-Bré-Abed), les Verts vont devoir récupérer les points perdus bêtement face à une opposition bien plus costaude. Contre toute attente, c'est en effet ce caractère, bien plus que le talent qui avait fait son récent succès, qui semble le mieux décrire Nice cette saison. Explications.

1- Le parcours

Bordeaux ne gagnait plus, il lui a fallu un coup de pouce inespéré pour changer la donne. Espérons que la roue tourne contre un adversaire dans une dynamique tout à fait opposée. En effet, les Niçois n'ont plus perdu depuis un mois et demi, soit six rencontres sans défaites. Dans le tas, on dénombre quatre victoires dont deux à domicile.

Pour autant, leurs performances ne font pas rêver. Ainsi, cette grosse période ne se traduit que par cinq buts en six matchs avec un milieu de terrain, Cyprien, pour meilleur buteur. Mais ce qui impressionne dans cette série, c'est bel et bien l'aspect défensif. Ainsi, aucun but n'a plus été encaissé depuis la dernière défaite subie contre Marseille.

Si elle s'accentue sur la période récente, cette tendance caractérise le début de saison des Aiglons dans son ensemble. Dernière attaque à égalité avec Guingamp, Nice a la 3ème défense, seulement devancée par Paris et Montpellier et largement devant nos Verts avec sept buts encaissés de moins. Toutefois, la première tendance semble encore plus lourde. En effet, il s'agit d'une des deux seuls équipes du top 10 de ce championnat (et la mieux classée) à avoir une différence de buts négative (-2). Il est à noter que cette statistique dépend tout particulièrement des résultats à l'Allianz Arena où l'OGCN pointe à -5 avec seulement cinq petits pions en huit matchs,

 

2- L’effectif

Ces caractéristiques de l'équipe de Patrick Vieira s'expliquent notamment à la lecture de l'effectif. Et tout d'abord par le passage assez rapide cette saison à une défense à cinq.

Une autre composante de cette efficacité défensive impressionnante malgré un début de saison difficile sur ce point tient au remplacement rapide de Cardinale par Benitez (près de la moitié des buts encaissés l'ont été lors des trois matchs du premier cité). Avec le changement de système, l'axe est particulièrement occupé avec Dante, Hérelle et Sarr. La triplette ne dispose en revanche pas vraiment de solutions de rechange, le seul ayant eu à officier dans ce rôle étant Jallet. Ce dernier est en effet globalement dégagé de ses obligations sur le côté droit, qui revient le plus souvent à la jeune recrue algérienne Atal. Burner, qui avait profité des blessures la saison dernière pour jouer n'est plus que le troisième choix. A gauche, Boscagli profite de l'absence de titulaire identifié à son poste pour remporter le plus souvent la mise même s'il est souvent mis en concurrence avec le remplaçant de la saison passée, Coly. Si Jallet a également dépanné de ce côté, on y a également retrouvé... Saint-Maximin (!).

La densité axiale expliquée plus haut tient aussi à un milieu composé de trois axiaux, en l'occurrence, un trio le plus souvent composé de Tameze, Cyprien et dans un rôle plus offensif, de Lees-Melou. Danilo, pourtant recrue phare du dernier mercato d'été niçois ne se dispute que la place de premier remplaçant avec Makengo, pourtant tricard la saison passée (il a déjà plus de temps de jeu cette saison). Enfin, Walter qui avait pourtant fait de bon début à son arrivée sur la Côte d'Azur a presque totalement disparu des radars, ne comptant que quelques rares apparitions en fin de match.

Devant, enfin, une autre explication à la tendance générale de cette équipe tient dans un duo composé de Saint-Maximin toujours trop peu influents dans les derniers gestes (3 buts, 2 passes décisives, ce qui serait honnête si ce n'était pas le Niçois le plus décisif) et d'un Balotelli méconnaissable (0 but et 1 passe décisive). Le tout jeune ex-vilain Maolida est par ailleurs un peu plus qu'un remplaçant puisqu'en plus de ses relativement nombreuses apparitions en pointe, il est l'ailier gauche privilégié lorsque l'impossibilité d'aligner une défense à cinq oblige Vieira à aligner trois attaquants. Derrière, en revanche, Srarfi ne semble pas satisfaire Vieira dans un rôle axial et se contente principalement d'entrée en jeu ou de jouer un peu à droite lorsque l'occasion se présente. Les jeunes Ganago et Diaby entrent plus ou moins régulièrement en jeu (7 fois pour le premier, 2 fois pour le second). Plutôt ailier, Sacko pâtit de ce nouveau système et son temps de jeu ne se différencie pas beaucoup des deux précédemment cités. Enfin, nous noterons l'infime temps de jeu du pauvre Le Bihan, miné par les blessures depuis plusieurs saisons.

La compo probable : Les Aiglons l'ont annoncé sur leur site officiel, de nombreux absents seront également à déplorer de leur côté même si la plupart sont habituellement remplaçants. Manqueront ainsi à l'appel Makengo, Cardinale, Jallet, Myziane, Hassen, Le Bihan, G. Lloris et, last but not least, Balotelli.

On peut donc parier sur le onze suivant : Benitez – Atal, Dante, Hérelle, Sarr, Boscagli – Tameze, Cyprien, Lees-Melou – Ganago, Saint-Maximin

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Après Bordeaux, c'est une autre de nos bêtes noires que nous affrontons ce week-end. En effet, la dernière rencontre a été à l'image des confrontations récentes. Alors même que le sorcier Gasset était déjà en place mais que nous étions encore malades, nous avions copieusement dominé des Niçois peu conquérants à l'image d'un Balotelli complètement éteint par Lacroix. Mais ce sont eux qui l'avaient emporté sur un coup-franc de Cyprien.

Il s'agit en effet d'une habitude puisque nous comptons cinq défaites sur les six dernières oppositions. Et sur les quatre dernières, trois d'entre elles se sont terminées sur le même score de 1-0 en faveur de Nice, le tout sans aucune maîtrise de la part de notre adversaire.

 

4- Le joueur à suivre

Les prêts en Ligue 2, ce ne sont pas toujours un gage de confiance de la part de l'équipe prêteuse. Et puis, parfois, ça se passe tellement bien que vous revenez dans votre club avec un meilleur statut que vous n'étiez parti. C'est le cas de Boscagli auteur d'une saison pleine à Nîmes la saison passée et qui part plutôt titulaire cette saison à Nice.

Son profil offensif correspond assez bien au schéma de jeu proposé par Vieira. Car c'est principalement dans ce registre que le garçon brille. Pourtant, si l'impression visuelle lui est favorable, les chiffres ne sont pas en sa faveur. Après une saison à 3 passes décisives, il n'en est qu'à 1 cette saison. Pis encore, ses stats sur les contres sont très moyennes : seulement 2,1 par match de moyenne (contre 3,6 pour Atal son pendant droit) et un piètre 10,5% de réussite dans l'exercice (contre 20% pour Atal).

Ajoutons à cela que son caractère offensif peut parfois laisser des espaces dans son dos et vous aurez compris, ce côté, qu'il devrait être le seul à tenir, pourrait bien s'avérer crucial dans ce match qui, pour le reste, s'annonce fermé.