Après un week-end parfait où nos concurrents directs perdaient des points pendant que nous acquérions la victoire dans un vrai match référence, nous pouvons voir la vie en rose et regarder les postulants à la Ligue de Champions dans le blanc des yeux. Il faudra toutefois pour cela confirmer face à Bordeaux et éviter de voir rouge.


1- Le parcours

En ce moment Bordeaux est dans le rouge. Sur les 6 dernières rencontres, les Girondins n'ont pas récolté la moindre victoire, ce qui les range au niveau d'équipes telles que Caen, Dijon ou Guingamp. Cette période se caractérise toutefois par deux éléments. D'une part, peu de buts inscrits lors de leurs rencontres avec une attaque en panne (3 buts, 18ème attaque), mais une défense qui reste relativement imperméable (6 buts, 8ème défense, devant les Verts, 8 buts encaissés). D'autre part, ce qui retient l’œil, ce sont les nombreux matchs nuls. Ainsi, ce sont pas moins de 4 matchs nuls consécutifs dont sortent les Bordelais.

Si ces premiers constats nuancent déjà la passe difficile, on remarquera également que le programme récent avait notamment mis Paris et Lyon au programme du club au scapulaire, et ce pour ne finalement subir aucune défaite. D'autre part, si le bilan est plutôt terne en L1, les Bordelais ont récemment repris du poil de la bête en Europa League après un début catastrophique. D'abord en accrochant le nul contre le Zenit Saint-Petersbourg, ensuite en battant le Slavia Prague, leur seule victoire depuis près de deux mois.

On notera enfin que la tendance globale bordelaise est valable de façon à peu près égale à domicile et à l'extérieur, si bien qu'ils restent sur trois matchs sans victoires chez eux et que depuis le début de la saison, les résultats y sont très moyens avec 3 victoires en 8 matchs (contre 6 pour l'ASSE, par exemple). Enfin, on sait qu'il est difficile d'enchaîner deux résultats positifs à domicile, or ils restent sur un match nul ce week-end contre le leader qatari.

 

2- L’effectif

Malgré le changement d'entraîneur, c'est globalement sous le sceau de la continuité que s'exprime cette équipe, dans un immuable 4-3-3.

Dans les buts, Costil couve pour le moment le jeune Poussin qui reste au chaud sur le banc. Devant lui, c'est presque la défense de la seconde moitié de saison passée qu'il retrouve. Ainsi, l'axe est toujours occupé par la surprenante paire Koundé-Pablo (il est quand même à noter qu'il y a un an, le premier jouait encore chez les jeunes et le second était un tricard en prêt au Brésil), et le côté gauche par le non moins surprenant Poundjé, qui avait pourtant été mis à l'écart à l'été 2017. Le côté droit fait lui la part belle à Sergi Palencia, jeune arrivée en provenance du Barça B, ce seul changement étant la conséquence de la longue absence pour blessure de Sabaly. Ce dernier récupère d'ailleurs beaucoup de temps de jeu depuis son retour, mais principalement sur le côté gauche. Le peu de rotation étant de mise à ces postes, les autres remplaçants ont en revanche du mal à trouver leur place. Ainsi, la dernière titularisation en championnat de l'un d'entre eux remonte à la dernière victoire bordelaise en L1, il y a deux mois. C'était alors le défenseur central Jovanovic qui disputait son seul match dans l'élite de la saison. La situation est similaire pour l'arrière-droit Gajic, sauf que cette unique apparition remonte au mois d’août. La polyvalence de Sabaly n'aidant pas, les latéraux sont globalement touchés par ce manque de temps de jeu puisque Pellenard n'est lui jamais apparu cette saison. Le seul qui a pu tirer un peu son épingle du jeu fut Lewczuk, tantôt dans l'axe, tantôt côté droit. Mais il a disparu des radars depuis un certain temps.

Au milieu, on retrouve également un trio connu puisque après avoir connu un second acte 2017-18 parfois compliqué, Lerager, Sankharé et Otavio retrouvent un statut de titulaires quasiment indiscutables (respectivement 11, 11 et 10 titularisations). Le seul milieu venant parfois bouleverser cette hiérarchie, c'est le vétéran tchèque Plasil (36 ans), tout de même titulaire à 8 reprises au milieu de ses cadets, et repoussant de plus en plus Lerager sur le banc ces derniers temps, en L1 tout du moins. En revanche, alors qu'il avait été très présent en début de saison, le jeune Tchouaméni ne compte plus qu'une apparition en L1 depuis la fin du mois de septembre, se contentant de l'Europa League. La situation est encore bien plus critique pour le jeune croate Basic, débauché à l'Hajduk Split cet été et qui ne compte pas la moindre titularisation et de très rares entrées en jeu, et, pire encore, pour Vada. Celui qui avait comptabilisé jusqu'à 25 titularisations en championnat il y a deux saisons ne joue quasiment plus, ne comptant que deux courtes entrées en jeu en L1, et comptabilisant finalement plus de temps en réserve que chez les pros.

C'est finalement à l'avant que les changements ont été les plus profonds. Ainsi, seul reste Kamano, devenu véritable leader d'attaque des Girondins. Dans l'axe, c'est Briand qui s'est imposé. Sur la droite, la situation ressemble fort à celle que l'on retrouve au milieu avec Lerager et Plasil, celle d'un joueur, Kalu, qui s'était imposé en début de saison mais qui subit de plus en plus la concurrence de Karamoh au point de perdre quelque peu sa place ces dernières semaines. C'est toutefois le seul poste où existe une véritable concurrence. Dans l'axe, Cornelius n'arrive pas à être plus qu'un remplaçant. Quant à De Préville, il est récemment réapparu de façon sporadique mais ne semble plus en mesure de pouvoir revendiquer grand chose dans cette équipe. Enfin de façon encore plus nette que Tchouaméni, Youssouf a perdu sa place une fois que l'équipe type bordelaise s'est réellement dessinée. Quant à Mendy, absent sur blessure depuis le début de saison, l'embouteillage devant lui risque de toute façon de lui compliquer la tâche vers un retour.

La compo probable : Vous l'aurez compris, Bédouet n'est pas trop adepte du turn-over, et avec un groupe où ne pourraient manquer que le remplaçant Lewczuk et Karamoh sorti sur blessure contre Paris, ça ne devrait pas l'encourager à l'être particulièrement plus. Même si les deux jours de repos en moins pourraient quelque peu changer la donne.

Costil – Sabaly, Koundé, Pablo, Poundjé – Lerager, Otavio, Sankharé – Kalu, Briand, Kamano

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Les dernières confrontations sont à l'opposé du parcours actuel des Girondins, c'est-à-dire assez peu encourageantes. La dernière constitue probablement le match où s'est perdue la qualification pour l'Europa League. Alors que Cabella avait le ballon de l'égalisation salvatrice à 2-2 dans les pieds sur un deuxième penalty à une minute de la fin du temps réglementaire, un raté et un dernier but bordelais en toute fin de match scellaient presque le sort de notre saison, celui d'une cruelle 7ème place à une différence de buts près de ces adversaires du jour.

La précédente confrontation, la dernière au Matmut-Atlantique, n'avait pas été plus joyeuse. Dans la période noire de la saison dernière, Costil et les poteaux avaient fait le show pendant que notre défense prenait l'eau et, malgré une relative domination, nous nous inclinions alors sévèrement, 3-0.

Mais il s'agit en réalité d'une tendance plus lourde, celle d'une difficulté à faire un résultat contre Bordeaux depuis désormais près de 6 ans. Sur cette période, on ne dénombre que deux victoires, dont une seule à l'extérieur, un large succès 4-1 en 2016 grâce à des buteurs inattendus, dont les fraîches recrues Tannane et Söderlund, le tout contre six nuls et six défaites.

 

4- Le joueur à suivre

Une fois n'est pas coutume, vous n'aurez pas un joueur à suivre tout le match car c'est d'un supersub que l'on va parler. Pourtant, me direz-vous, deux buts et une passe décisive en 10 apparitions en L1 (soit 413') pour un avant-centre, ça n'a pas de quoi émerveiller les foules. Pour autant, les entrées de Cornelius sont souvent très précieuses.

En effet, pour Cornelius, il est coutume d'apporter du poids à l'attaque bordelaise lorsqu'il apparaît. Il est tout à la fois capable de tirer profit de sa grande taille et de son physique imposant pour remporter de nombreux duels et pour soigner sa conservation de balle, notamment dos au but, mais il est également précieux dans le jeu en déviation. Ainsi, si cela peut paraître surprenant pour son poste, c'est un véritable atout dans sa capacité, non à marquer, mais à permettre à son équipe de jouer haut.

Et les médias bordelais ne s'y trompent pas : l'international danois est définitivement plus leur Beric que leur Mitroglou.