AR82/ ASSE 3-3 Lens
Un peu comme lors du match aller face aux Danois, les Verts bien en place et devant au score, subissent les conséquences de leur difficulté à se faire violence face à un adversaire qui se transcende.
Pour commencer ce résumé, il faut saluer Antoine Kombouaré et son équipe. Contrairement à la quasi-totalité des équipes qui sont venues à Geoffroy Guichard, Lens ne présente pas au public du Chaudron une énième variante de la carapace de dix défenseurs avec un sprinter laissé devant au cas où. C'est même par un renforcement de cette attitude volontariste et proactive que les Sang et Or ont bousculé le scénario d'une victoire qui semblait assurée pour les stéphanois.
Maîtrise
Reprenons au début. Sur le terrain, c'est 4141 contre 4141 (l'intégration de Nguémo et la pénurie de forces offensives semblent avoir initié un nouveau retour de balancier dans la résolution du dilemme Galettien permanent entre 4231 et 4141). Bien sûr, Sainté veut prendre le jeu à son compte, mais Lens ne le lui abandonne pas facilement. Ce sera l'occasion d'apprécier quelques phases de jeu direct où Ricky, parti à la limite du hors-jeu, ne parvient pas à se montrer décisif (2' et 5', par exemple).
Petit à petit au cours de la première période, les Verts étouffent leur adversaire malgré une faiblesse défensive côté gauche déjà observée lors des précédentes sorties. La permutation, dès le coup d'envoi, de Baysse et Perrin en charnière ne semble pas avoir eu un grand impact là-dessus. Si Lens fait passer une ou deux sueurs froides sur contre ou coup de pied arrêté (ce plat du pied non cadré de Valdivia à la 14'...), Saint-Etienne s'assure dès la fin du premier quart d'heure la maîtrise au milieu et trouve la faille grâce à une magnifique action individuelle de Landry Nguémo (18'). Mollo n'est pas loin de réaliser la même chose (23'), tandis que Ricky bute sur Riou après un bel enchaînement contrôle/frappe en pivot(35').
A la pause, Kombouaré change d'approche : entrée de Touzghar, qui réalisera un doublé, et milieu qui tourne pour bloquer la sentinelle stéphanoise, trop libre en première période. La recette est archi-connue, et pourtant elle fonctionne encore : tenez la sentinelle, et le 4141 stéphanois cale. L'ASSE est certes dangereuse en contre (Mollo, 53') ; Erding à peine entré profite même d'une grosse erreur de Kantari pour permettre à ses coéquipiers de doubler la mise (58') ; mais c'est bien Lens qui prend le match à son compte, récupère les ballons très vite et pousse sur le but de Ruffier.
Plouf
Les deux premiers buts lensois sont heureux (le pénalty est généreux, et peut-être y a-t-il une faute sur KTC à l'origine du premier), mais le troisième est superbe - et signé Chavarria, autre remplaçant offensif lancé dans la bataille en cours de jeu. En un gros quart d'heure, entre la 60' et la 77', Sainté a sombré sous l'envie de l'adversaire qui joue sa survie.
De son côté, Christophe Galtier, à court d'idées, a d'abord tenté l'offensive en faisant rentrer ASM pour Nguémo (74'), avant de chercher à éviter un naufrage plus grave après le troisième but lensois (79', Brison pour Mollo). Le spectacle offert par les stéphanois est étrange : la cohésion collective a disparu, bien que chacun des onze Verts semble vouloir au moins revenir au score. Ce sera chose faite à la 83', grâce à un Erding très inspiré à la finition.
A 3-3, les deux équipes hésitent, et finalement, se neutralisent. Ce nul à domicile contre l'avant-dernier de L1, pour décevant qu'il soit, a clairement plus tenu du match de coupe que de la routine du championnat. Si l'on devait en tirer une morale, ce serait celle-là, maintes fois vérifiée avec nos Verts ces dernières saisons : en coupe, la supériorité intrinsèque ne suffit pas ; il faut savoir se faire violence. A méditer avant d'affronter le Red Star.