La sardinerie a le moral, c'est incontestable. Les joueurs viennent faire un résultat pour le podium, tandis que les supporters ont affiché par banderole avoir la même ambition que lorsqu'ils montent à Paris. Va falloir les défendre chèrement, nos deux points d'avance.


A Sainté, on nous la fait pas. Pouvaient faire les malins, la saison passée, les marseillais. Avec Baup aux commandes, c'est toujours pareil : la première année tu flambes, la seconde tu flanches. Rigolez-bien, profitez du podium ; on vous fera coucou dans le rétro en 2014.


1- Le parcours

Nous y voilà en 2014. Et l'OM est bien dans le rétro - pour le moment, et pas de beaucoup. Pourtant, l'effondrement baupien n'a pas eu lieu. Même après sa série catastrophique d'octobre (5 défaites en autant de matches, toutes compet' confondues), le club sudiste n'a jamais pointé plus loin qu'à la sixième place en championnat.

Deux choses ont plombé le troisième semestre de l'homme à la casquette : le grand chelem à l'envers en Ligue des champions, et la difficulté à faire des coups dans les matches de prestige (défaites contre Paris, Monaco, Lille, Nantes et nul contre LOL - on est bien les seuls "gros" que l'OM ait battu...). Il n'empêche que le 7 décembre, quand Baup est éjecté, l'OM est quatrième et n'a pas dit adieu à ses ambitions- la continuité et la patience n'ont certes jamais été des vertus cardinales sur la Canebière.

Anigo revient alors en première ligne. Le spectacle est au rendez-vous : plus de trois buts sont marqués en moyenne lorsque l'OM joue. Pourtant, le bilan est juste correct : 3 victoires, 3 nuls et 1 défaite en championnat ; en coupe, deux éliminations au deuxième tour. En cas de défaite dimanche, la moyenne de points engrangés par Anigo tombera sous celle d'Elie Baup.

A quoi ça tient, le moral ? Des fois, on se le demande.



2- L’effectif

L’OM d’Anigo est assez intrigant – en tout cas beaucoup plus que l’inaltérable onze-type baupien. En effet, si l’on se base sur les cinq derniers matches de championnat, on peut identifier 2 schémas tactiques dont l’un est apparu à chaque fois sous des formes différentes !

Commençons par l’héritage casquettin : le 4-2-3-1. Employé à deux reprises sur la période étudiée, on n’épiloguera pas dessus : on connait, pour le pratiquer régulièrement à Sainté. Le 4-3-3 anigelien est quant à lui multiforme :
- Un milieu à trois avec sentinelle, qui appuie une ligne d’attaque avec un pivot axial et deux ailiers extrêmement mobiles
- Un milieu à trois avec sentinelle, avec Valbuena en soutien de deux attaquants (on n’est alors pas loin du 4-4-2 losange à la lilloise)
- Un hybride 4-3-3 / 4-2-3-1, avec Payet (!) dans un poste à droite à mi-chemin entre le milieu relayeur et l’ailier.

Audace ou bricolage ? Voilà qui rend compliqué une prédiction précise de la tronche des Sardines qu’on verra dimanche. Déblayons tout de même le terrain :

Dans les buts, Mandanda règne, Samba danse.

En défense, la hiérarchie dans l’axe est définie : N’Koulou et Mendes sont les premiers choix, Diawara le remplaçant de luxe. Sur les côtés, en revanche, l’OM est plus fragile. A gauche d’abord : Benjamin Mendy a évincé Jérémy Morel ; mais ce dernier étant blessé, Anigo n’a pas vraiment de remplaçant à disposition. Rod Fanni a dépanné récemment, mais lui-même déclare ne pas se sentir à l’aise. Il préfère la droite, bien qu’il ne soit plus le titulaire indiscutable qu’il a été.
Kassim Abdallah lui a pris sa place à l’automne, et ne lui a plus rendue. Mais il faut croire que le comorien n’a pas convaincu suffisamment : il a été échangé cet hiver avec Djadjédjé qui connaîtra sa première titularisation comme clupéidé dimanche, Fanni étant suspendu.

Quatre joueurs se partagent l’entrejeu. Romao est le pilier indiscutable, dans un milieu à 2 comme à 3, où il fait la sentinelle. Lemina, Imbula et Cheyrou sont en concurrence, sachant que le dernier s’est blessé dernièrement. Comme évoqué plus haut, Payet a été testé comme une sorte de relayeur aux côtés d’Imbula, avec Lemina sur le banc…

Devant, Gignac et Thauvin enchaînent les titularisations. Valbuena et Payet ont connu un peu de banc, tandis que Khelifa vient en complément. On notera qu’André Ayew est revenu d’une longue blessure, mais devrait être encore un peu juste pour prétendre à débuter le match dimanche.


L'équipe possible : Faites vos jeux avec ce qui vient d'être dit !



3– Souviens-toi la dernière fois

On se souviendra de la défaite au Vélodrome comme le match des mains litigieuses dans la surface. On se  rappellera notamment celle réclamée par les Verts mais non sifflée, qui lance le contre de l'ouverture du score marseillaise. Spéciale mention également à celle, sanctionnée malgré la colère des Sardines, qui donne un pénalty à Ghoulam - et son seul but en Vert.

Ce soir-là, Sainté a encore raté son entame de match - handicap devenu alors une mauvaise habitude. La soupe à la grimace était déjà de retour dans le Forez.