Retour de l'EECN spécial UEFA, qui vous dit tout ce que vous vous êtes toujours demandé à propos du très célèbre FK Qarabag Agdam.
On peut difficilement présenter le prochain adversaire sans parler un peu histoire et géopolitique – en résumé, ne vous inquiétez pas.
La région d’origine du FK Qarabaq Agdam s’appelle en français le Haut-Karabakh. Après avoir été (entre autres) sous les dominations perses et mongoles, la région est intégrée par l’Empire Russe au début du XIXè siècle. A la faveur du succès de la célèbre Révolution en deux temps de 1917, les deux nouvelles républiques démocratiques d’Azerbaïdjan et d’Arménie s’écharpent pour annexer le Haut-Karabagh, avec massacres, intervention internationale, tout ça tout ça. Staline tranche en 1921: le Haut-Karabagh, pourtant essentiellement peuplé d’arméniens, est rattaché à l’Azerbaïdjan. Pause de fer.
Vient la fin des années 80 : l’URSS se délite à vue d’œil. En 1988, le Haut-Karabagh décide de faire sécession, l’Azerbaïdjan n’apprécie guère et le sang coule à nouveau. 1991, c’est l’indépendance pour toutes les anciennes républiques soviétiques : l’Arménie revient explicitement dans le jeu. S’ensuivent massacres, interventions internationales, tout ça tout ça. Cessez-le-feu en 1994, et toujours pas de résolution durable vingt ans plus tard. Le Haut-Karabagh se considère indépendant, quasiment personne ne le reconnaît, et tout le monde reste sur les dents.
1- L’Europe ne leur fait pas peur
Pourquoi un tel détour ? Parce que le FK Qarabag Agdam est marqué par cette histoire troublée. Agdam souffre de lourds bombardements, et n’est plus aujourd’hui qu’une ville fantôme. Le club s’exile côté azéri, et rejoint la capitale Bakou. Le coach de l’époque, par ailleurs militaire azéri, meurt durant la guerre. Aujourd’hui encore, l’équipe porte le noir au lieu du bleu et du blanc, ses couleurs traditionnelles.
Et côté sportif ? Créé en 1951, le club intègre logiquement le championnat azéri dès sa création en 1992 et remporte les premiers titres de son histoire dès la saison suivante avec un doublé coupe/championnat. Dommage, les équipes du pays ne sont pas alors intégrées aux compétitions de l’UEFA – ce n’est que partie remise. Outsider récurrent du championnat, Qarabaq vit sa onzième saison européenne depuis 1996. Mais c’est en 2008 qu’a lieu le grand tournant pour le club : l’arrivée du coach Gurban Gurbanov. Sous sa direction, l’équipe remporte la coupe pour sa première saison, se qualifie tous les ans (sauf une fois) pour l’Europe, et décroche à nouveau le titre cette année.
Couronné de succès sur le plan national, le club obtient également de bons résultats sur le continent sous la direction de Gourbanov: 34 matches, seulement 7 défaites, et des croupières taillées à Rosenborg, au Wisla Cracovie et à Twente. Les deux seules équipes étrangères à avoir gagné à Bakou sur les cinq dernières saisons sont le Borussia Dortmund et l’Eintracht Francfort. Pour autant, c’est pour la première fois de son histoire que le FK Qarabag Agdam va intégrer une phase de poules.
2- Le titre de champion a été bien digéré
Si l’on regarde le classement de l’élite azérie, Qarabag semble en petite forme, avec seulement 5 points en 4 matches. Sauf que le premier match, brillamment remporté 3-0, a été perdu sur tapis vert à cause d’une stupide erreur : trop d’étrangers sur la pelouse, les règles d’Azerbaïdjan étant bien plus contraignantes que les nôtres à ce sujet. Il faut plutôt voir que sur le terrain, toutes compétitions confondues, les hommes de Gurbanov ont gagné 5 matches, concédé 4 nuls et perdu une seule fois, à Salzburg en Ligue des Champions. L’élimination s’est d’ailleurs jouée à peu de chose (victoire 2-1 à la maison, défaite 2-0 en Autriche).
La dynamique est donc très bonne : la large victoire 3-0 ce week-end confirme que les Azerbaïdjanais sont en forme.
3- L'effectif :
Vous vous demandez bien qui joue là bas, pas vrai ? S'il y a de l'exotique, du nom imprononçable ? Soyez sans crainte, vous n'allez pas être déçu ! Il faut savoir que, comme nous, deux systèmes sont utilisés par l'entraîneur, Gurban Gurbanov : le 433 à l’extérieur et le 4231 à domicile. Voilà pour plus de clarté. Du moins, un début d'éclairage. Passons à la revue d'effectif.
Le club azéri dispose de trois gardiens : Ibrahim Sehic, Farhad Veliev, Osman Umarov. C'est le premier de la liste qui est le titulaire. L'international bosnien de 26 ans y évolue depuis plusieurs saisons maintenant.
Devant, Badavi Guseynov (axe gauche) et Tarlan Quliyev (axe droit) devraient former la charnière centrale. Mais, Maksym Medvedev – qui joue aussi à droite - peut évoluer à la place du second. Une défense un peu remaniée suite au départ du capitaine de l'équipe locale et de la nationale d’Azerbaïdjan, Rashad Sadygov, début août.
Sur les côtés, l'Albanais Ansi Agolli semble le titulaire incontestable à gauche, à droite figure Medvedev le plus souvent.
Devant la paire de récupérateurs est composée de Gara Garayev et le Brésilien Richard qui est plutôt milieu gauche de formation. Le profil offensif de ce duo, donc. En complément, le club peut compter sur Namig Asif Yusifov, Haji Ahmadov et Vugar Nadyrov. Les deux derniers rentrent régulièrement en jeu, selon l'évolution du score.
Le quatuor offensif est animé principalement par deux Brésiliens : Chumbinho et Reynaldo, tout deux milieux offensifs. Le second prend néanmoins la pointe de l'attaque à chaque fois et avec succès, l'ancien d'Anderlecht est régulièrement buteur : déjà 5 buts cette saison en 9 rencontres. Les autres membres du Quartet, qui orchestre le tout, sont : Danilo – un autre Brésilien, ailier gauche -, Leroy George – Surinamo-hollandais, ailier droit. Un dernier membre, Muarem Muarem, fait office de meneur de jeu de l'équipe de temps en temps, il affiche nettement moins de temps de jeu, en revanche, que les autres sus-cités.
Equipe possible : Sehic, Agolli-Guseynov-Quliyev-Medvedev, Richard-Garayev, Danilo-Chumbinho-Leroy George, Reynaldo
Olaf & Naar