En plein appel d’offres sur les droits de notre si spectaculaire Ligue 1, souvenons nous que 20% des 650 millions généreusement versés par la chaîne crispée sont distribués aux clubs en fonction du nombre de matchs décalés sur l’antenne de Canal + et Canal + Sport.
20% de 650 millions, ça nous fait 130 millions, que le père noël à moustache répartira dans les petits souliers des 20 clubs avec une générosité très orientée.
La preuve avec le classement des équipes en fonction du nombre de matchs décalés (classement sur les 20 premières journées de cette saison) qui laisse apparaître 5 grandes familles de clubs :
Le grupetto
Sans surprise, les plus mal lotis sont les clubs sans grade et/ou promus : Caen et Lorient, malgré un jeu salué par beaucoup n’ont ainsi été diffusés qu’à deux reprises, soit 7 fois moins que Lyon et Marseille.
A peine mieux servis, Sochaux ou Strasbourg ont eu droit (télé) à 3 misérables passages devant grégoire margrosthon ou christophe j’ose.
Les anonymes
Ils ne devancent le grupetto qu’à la grâce de derbies ou de très éphémères réussites sportives : Auxerre, Le Mans, Metz, Valenciennes mais aussi Lille (mal récompensé de ses 3 belles saisons) n’ont ainsi été diffusés que 4 fois.
Toulouse, aussi vite oublié qu’un tube de l’Eté sur TF1, a bénéficié de 5 diffusions
Le groupe des poursuivants
Les premiers grands noms apparaissent dans ce groupe, plutôt pour leur statut de chef d’œuvre en péril que pour la solidité de leurs performances. Ils sont accompagnés de clubs ayant fugacement endossé le rôle d’outsider voire d’empêcheur de tourner en Lyon.
Ainsi trouve-t-on Bordeaux et Monaco avec 6 diffusions, Nice, Rennes et Saint-Etienne (7 fois) et Lens (8 fois).
Les challengers
Diffusés 10 fois chacun, ils ont pris une longueur d’avance sur le gros de la troupe. Nancy tout d’abord, challenger émérite, a attiré, un peu tardivement à son goût, les caméras mais accueille désormais avec joie et chaque semaine le débonnaire Olivier Rouyer. Paris SG, s’il est tragique, sera toujours Paris aux yeux des diffuseurs jugeant que la gravité de sa situation recèle un potentiel d’audience dopé par les pulsions morbido-voyeuristes qui agitent le sup provincial qui sommeille dans chaque abonné.
Les Olym-Picsou
Diffusés 14 fois chacun en 20 journées Lyon et Marseille restent les gagnants du grand barnum médiatique. L’un en vertu de son statut de leader du football français (même l’écrire fait mal…) l’autre par la grâce de sa popularité hors norme, magré un palmarès presque aussi poussiéreux que le nôtre.
Moralité, à la notable (mais forcément éphémère) exception de Nancy, le PLM cher à l’avocat le plus pourri du foot français, même quand il déraille, bénéficie d’une rente à vie. C’est beau un monde qui joue.