Décidément, il sera dit que cette saison sera difficile jusqu'au bout. Alors que l'on semblait voir le bout du tunnel avec une équipe ne perdant plus et un jeu plutôt convaincant, 3 défaites viennent de s'enchaîner et, contrairement aux deux précédentes, la dernière, dans le derby, sonne comme un coup de massue. Il serait clairement de bon ton de rebondir de suite pour ne pas s'enfoncer dans une crise dont il serait difficile de prévoir l'issue.
1- Le parcours
Les Niçois doivent s'estimer heureux de nous voir dans leurs rétroviseurs. Sinon, le gros flop de la saison, ce serait eux. Avec 26 points et plus de défaites (8) que de victoires (7), on est loin du rêve vendu par l'arrivée d'Ineos mais plus à un niveau qui pourrait même être le nôtre si nous avions eu un poil plus de réussite lors de quelques rencontres.
Et si Vieira a pu être pointé du doigt comme le problème, on ne peut pas dire qu'Ursea ait franchement redressé la barre. Ainsi, lors des 15 dernières rencontres, toutes compétitions confondues (5 pour Vieira, 10 pour Ursea), les Nissarts ne comptent que 2 victoires pour 3 nuls et 10 défaites ! Même en championnat, le bilan n'est guère plus flatteur avec 9 points lors des 11 dernières rencontres, soit autant, sur la même période, que des Verts plombés par 6 matchs nuls malgré moins de défaites.
La tendance est d'autant plus similaire que les Aiglons ont marqué 9 buts et en ont encaissé 18 sur leurs 11 derniers matchs soit 1 et 2 de moins que des Stéphanois plus prolifiques mais moins solides derrière. Une tendance qui se joue d'ailleurs sur un seul match. Pas de bol, c'est le dernier, où les Niçois l'emportaient pour la première fois depuis la mi-décembre tandis que les Verts subissaient une gifle. Avant cela, donc, l'ASSE sortait de 10 matchs avec plus de points (9 vs. 6), plus de buts marqués (10 vs. 8) et moins de buts encaissés (15 vs. 18). En espérant que ce renversement de tendance ne soit que passager...
Notons enfin qu'avec 8 points, Nice est la 18ème équipe à domicile avec 8 points en 10 matchs, derrière les Verts et surtout avec moins de points, donc, que ceux pris par les Stéphanois à l'extérieur depuis le début de saison (9). Surtout la tendance est très mauvaise avec 2 points et 5 défaites lors des 7 dernières réceptions des Azuréens.
2- L’effectif
Quoiqu'à une échelle moindre, Nice illustre bien, malgré un bel effectif sur le papier, un problème que connaît aussi Sainté, le manque de continuité avec une équipe assez changeante et un onze type qui peine à se dessiner. La preuve en est les multiples schémas tactiques utilisés cette saison (13 fois la défense à 5, 8 fois la défense à 4, par exemple).
Dans les buts, cela dit, pas d'incertitude, Benitez est et restera le numéro devant l'''espèce de bidon'' (dixit Anto) Cardinale. Devant lui, en revanche, c'est le parfait exemple de l'incertitude et de la difficulté de ressortir un titulaire. Enfin, si, mais avec 9 titularisations, Dante n'a pas tant joué, la faute à ces maudits croisés. Un autre défenseur doit s'imposer, une pas vieille connaissance, Saliba, mais il vient tout juste d'arriver. Ce qui fait que le paysage actuel de la défense, c'est l'ancien latéral gauche du PSG N'Soki (11 titularisations) qui devance à peine Bambu et Daniliuc (9 titularisations) et pas de tant que ça Pelmard (7 titularisations). Notons tout de même que depuis l'arrivée de Saliba, c'est le tout jeune Daniliuc qui réalise sa première saison pro qui semble prendre le dessus sur Bambu et Pelmard pour être le troisième homme de l'axe. Notons que cela semble être le lot des Danilo milieux de terrain de jouer en défense centrale. Même si pour le Brésilien de Nice, cela ressemble plutôt à ne pas beaucoup jouer. Et si à gauche, la situation est simplifiée par le replacement de N'Soki dans l'axe, qui libère la place à Kamara, à droite, le duel entre l'international suisse Lotomba et l'international algérien Atal fait rage. Enfin, plus trop tant le système à 5 avec piston mis en place par Ursea correspond au second et laisse le premier sur la touche.
Dans l'entrejeu, certes, un trio se détache, composé de Schneiderlin, Lees-Melou et Thuram. Mais il donne une mauvaise lecture de la tendance qui donne deux joueurs qui enchaînent, Reine-Adélaïde et surtout, plus étonnement après ses difficultés à s'imposer sur la Côte d'Azur, Boudaoui, profitant toutefois des absences des deux premiers cités qui ne se sont assis chacun qu'une seule fois sur le banc cette saison. Notons la présence du jeune Trouillet à de nombreuses reprises sur le banc, sans pour le moment trouver un temps de jeu conséquent.
Les grands perdants du changement de système sont les offensifs de côté. Plusieurs d'entre eux peuvent, certes, jouer dans l'axe, mais cela renforce la concurrence. Et à ce petit jeu-là, Gouiri sort du lot, accompagné, ces derniers temps, soit par Dolberg, soit par Rony Lopes. C'est donc Claude-Maurice qui perd au jeu de la concurrence, devant se contenter d'entrées en jeu. A une échelle moindre, c'est la même chose pour Maolida et Ndoye, de toute façon peu utilisés dès le début de saison. Enfin, nous ne sommes pas le seul club à avoir fait débuter un joueur de moins de 18 ans, puisque Ben Seghir, 17 ans, a fait sa première (et pour le moment, seule) apparition en L1 en novembre dernier.
La compo probable : Si ce n'est pas une hécatombe, Nice connaît quelques absences importantes. En plus de Dante, blessé de longue date et Danilo, sur le départ, Atal, Rony Lopes et Schneiderlin sont indisponibles :
Benitez – Lotomba, Daniliuc, Saliba, N'Soki, Kamara – Reine-Adélaïde, Boudaoui, Lees-Melou – Gouiri, Dolberg
3– Souviens-toi la dernière fois
Se mettre dans la merde tout seul, synonyme : ASSE – OGCN, 18 octobre 2020. Une relance au poing de Moulin, pas de pressing au second ballon et une frappe de Lees-Melou à 20 mètres et c'est 0-1. Un défenseur qui dévie vers l'attaquant adverse seul devant le but vide alors que son gardien venait de lui crier ''Laisse !'' et c'est 0-2. Ensuite, c'est un match plutôt équilibré. Et même une seconde période plutôt dominée, ponctuée d'un espoir revenu quand Aouchiche réduisait l'écart. Puis la punition sur un contre dans le temps additionnel.
Pas de bol parce que, Nice, c'est souvent la loi des séries. Depuis 2012, c'est d'abord 6 matchs sans défaite dont des victoires à GG 4-0 puis 5-0. Puis 4 défaites à partir du festival de Ben Arfa. Et après une courte alternance, on restait sur 3 matchs sans défaite dont deux victoires probantes à domicile. La dernière, c'était tout simplement le meilleur match des Verts lors de la (déjà) pénible saison passée, 4-1, tout en maîtrise avec des Bouanga et Hamouma des grands jours. Notons que ce score est aussi celui de l'amical de l'été contre les mêmes Nissarts.
Ça, c'est pour l'exemple à suivre. Helas, cela fait beaucoup de GG et peu d'Allianz Riviera. Car depuis 2013, Sainté coince en terre azuréenne avec 2 nuls et 3 défaites. La dernière fois, c'était un 1-1 frustrant, après avoir ouvert le score par Diony ayant bien suivi après la frappe de Selnaes sur le poteau, puis avoir été en supériorité numérique suite à l'exclusion d'Hérelle qui avait fauché Beric partant se présenter seul face à Benitez. Et puis, en quelques minutes, le match bascule, Salibur est exclu et finalement, un pénalty très généreux est accordé à Saint-Maximin, que Cyprien transforme, freinant des Verts dans la course à la Ligue de Champions (que cela paraît loin aujourd'hui).
4- Les joueurs à suivre
Ce ne sera pas très original, mais il s'agit de la paire d'attaque. Deux joueurs au talent indéniable mais moins en forme en ce moment.
D'un côté, Kasper Dolberg, auteur d'une saison à 11 buts en 23 matchs l'année dernière. Et depuis ? Et bien plus Kasper que Dolberg, soit une saison poussive marquée par un arrêt causé par le covid-19, ponctuée par seulement 3 buts, dont 1 penalty. Surtout, depuis son doublé de la deuxième journée, ce ne sont qu'un but et une passe décisive. La dernière, toutefois, lors du dernier match contre Lens. Alors, rebond ou courte éclaircie dans une saison compliquée ?
La question ne se pose pas pour Amine Gouiri. Parti pour nous épater avec 4 buts et 3 passes décisives après 11 rencontres (dont un penalty, toutefois), mais surtout en impressionnant en Coupe d'Europe où il inscrivait un but par rencontre lors des 4 premières journées, le jeune ex-vilain marque clairement le pas. Depuis décembre dernier, ce ne sont plus que 2 buts, dont 1 penalty, en 8 rencontres de L1. Et finalement, comme son compère de l'attaque, avec un doublé lors de sa première journée, le début de saison cache des statistiques pas si incroyables.
Au final, c'est donc une paire offensive qui ne pèse que 5 buts (dont 2 pénaltys) et 4 passes décisives qui porte l'OGC Nice. Et qui illustre donc parfaitement les difficultés offensives de la 14ème attaque de L1, la 16ème depuis ces 2 premières journées bénites. Gageons qu'elle ne sera pas relancée par nos propres errances défensives...