Après une longue absence, la Ligue 1 est enfin de retour. Et pour nous, cela redémarre sous les mêmes auspices que 2018 avait terminé : face à une équipe qui a accumulé les résultats négatifs et se retrouve, logiquement, tout au fond du classement. Alors, même résultat ?
1- Le parcours
Commençons tout de suite par les choses qui fâchent : pour une équipe qui ne carbure pas du tout, Guingamp reste sur quatre matchs sans défaites toutes compétitions confondues, dont évidemment cette victoire surprise au Parc mais également une victoire chez une autre équipe en proie aux doutes : Monaco. Le tout au milieu d'un nul qualificatif au tour précédent de Coupe de la Ligue, à Nice, et d'une victoire à l'extérieur au Roudourou (!) contre la modeste équipe de Pontivy en Coupe de France. L'énumération de ces résultats n'est pas gratuite. Vous l'aurez remarqué, toutes ces victoires ont en effet été arrachée à l'extérieur (ou presque).
Les bilans généraux et à domicile sont, eux, évidemment plus négatifs pour les Bretons. Car au total ce ne sont que 2 victoires qui sont venues ponctuer leur saison. Et cette victoire, plus tôt dans la saison était déjà à l'extérieur. Ainsi, à défaut d'y être la plus mauvaise équipe, Guingamp n'a donc toujours pas gagné au Roudourou en Ligue 1 cette saison et n'y a obtenu que 3 matchs nuls.
Par ailleurs, les Costarmoricains sont à la fois la plus mauvaise défense, derrière Dijon, ce qui si vous vous souvenez du dernier match de championnat devrait vous soulager, et deuxième plus mauvaise attaque, seulement suivi par Nice ce qui, si vous avez suivi la confrontation contre ces derniers et le récent match de Coupe de la Ligue des protégés du président de la FFF, devrait vous convaincre que notre seule crainte réside dans les penalties.
Reste un doute. Regain de forme ou simple bouffée d'air pas frais sorti du coc(h)on breton ?
2- L’effectif
Le passage à une défense à 5 ayant rapidement été oublié, c'est une système en 4-2-3-1 qui est majoritairement utilisé avec, le plus souvent, un n°10 très offensif, plus deuxième attaquant que milieu de terrain.
Dans les buts, alors qu'il avait fait fort impression et était le chouchou du public, Johnsson s'est fait voler sa place de titulaire par ce sacré Caillard de Marc-Aurèle. Sa prestation au Parc cette semaine pourrait toutefois de nouveau semer le doute dans la tête du nouveau coach guingampais Jocelyn Gourvennec. Autre poste à doute, celui de latéral droit. Si Ikoko était le titulaire indiscutable, ces derniers temps la concurrence avec Eboa Eboa s'est faite un peu plus sérieuse. Même si l'on peut imaginer qu'Ikoko est toujours devant, l'arrivée de l'international suèdois Larsson (bon, derrière l'Amiénois Krafth dans la hiérarchie) brouille encore un peu plus les pistes, et relègue surtout très loin le jeune Traoré. Le reste de la défense est bien plus stable avec une charnière Kerbrat-Sorbon désormais retrouvée, après une présence importante d'Eboa Eboa en début de saison et un Rebocho intouchable à gauche. Tabanou ne ramasse que les miettes, et même pas sur le côté, mais dans l'axe, et à l'époque où les Bretons jouaient avec 3 axiaux. Autant dire une saison encore plus galère que la précédente pour l'ancien Vert. Au final, son temps de jeu dépasse à peine celui du jeune axial Koita, présent seulement pour dépanner. On notera enfin l'arrivée de Djilobodji. Si le recrutement d'un joueur de ce calibre laisse à supposer qu'il est destiné à être titulaire à la place, probablement, du vieillissant Sorbon, son cas offre peu de certitudes.
Au milieu, les joueurs passent et Didot reste le phare breton imperturbable au milieu de la tempête. A ses côtés c'est en revanche assez mouvant entre Blas (8 titus), Deaux (6 titus), Phiri (5 titus) et Fofana (4 titus). Au vu de ses absences récurrentes, le second peut tout de même s'affirmer comme un titulaire régulier lorsqu'il y est physiquement prêt. Ou pouvait tant l'arrivée de Ndong semble, au moins à moyen terme, devoir trancher la question. Merghem, tout juste arrivé de Châteauroux, en plus d'être probablement trop juste pour nous affronter, ne vient lui probablement qu'en tant que pari pour l'avenir, et ne semble pas devoir rentrer à court terme dans la rotation.
Enfin, le quatuor offensif est assez mouvant, que ce soit en termes de joueurs ou de positions. Ainsi à droite ce sont Coco et Blas qui se sont principalement partagé le poste, avec un avantage pour le premier, un des offensifs les plus fixes dans leur positionnement. Dans le rôle de soutien, Rodelin part avec un léger avantage sur Benezet qui part également avec un léger désavantage sur Thuram à gauche, ce dernier partant légèrement derrière Roux dans l'axe, malgré son absence pour blessure. Vous n'avez rien suivi ? C'est normal. Pour résumer, Coco et Thuram prennent le plus souvent les côtés et Rodelin évolue en soutien d'un Roux de retour de blessure, Benezet jouant les pompiers de service. Si, même schématisée, la situation n'est pas simple, l'arrivée de Mendy bouleverse encore un peu les choses. Sa présence pour suppléer Roux devrait en effet libérer Thuram de ce rôle, et donc limiter Benezet à une lutte avec Rodelin pour soutenir la pointe. Combat qui n'aura de toute façon peut-être pas lieu ce week-end puisque Benezet est incertain. Enfin, N'Gbakoto sur les ailes, sert lui clairement de remplaçant en cours de match plus qu'autre chose (et pas vraiment de super-sub, avec 0 but et 0 passe décisive). Julan, qui rentrait dans le même profil dans l'axe, vient tout juste d'être prêté en Ligue 2.
La compo probable : En plus de Benezet, Coco et Ikoko sont incertains. Ajoutons à cela Ndong et Djilobodji dont on ne sait s'ils seront prêts à reprendre immédiatement la compétition et les doutes dans les duels entre gardiens et latéraux droits remplaçants, la liste des hésitations sur la prochaine composition sont légions
Johnsson – Larsson, Kerbrat, Sorbon, Rebocho – Didot, Deaux – Blas, Rodelin, Thuram – Roux
3– Souviens-toi la dernière fois
L'été dernier, nous accueillions une équipe guingampaise pas encore en crise, puisqu'il s'agissait du premier match de la saison. Et nous ne l'emportions finalement pas si facilement, ne reprenant l'avantage qu'à 10 minutes de la fin grâce au premier but de Diony sous nos couleurs, après que celui-ci avait déjà délivré la passe décisive vers Khazri sur le premier but. Si nous soulignions la faiblesse offensive des Bretons et le besoin de se méfier des penalties, cette confrontation peut servir d'exemple puisque c'est effectivement sur penalty que Thuram avait remis son équipe sur les rails.
Plus généralement, si les Costarmoricains nous réussissent plutôt bien depuis leur retour en Ligue 1, on notera que c'est principalement le cas à Geoffroy-Guichard, où les 6 confrontations ont tourné à notre avantage. Au Roudourou, les résultats sont plus mitigés avec 2 victoires, 1 nul et 2 défaites, dont l'une, douloureuse lors du dernier déplacement en date, avec moins de 30% de possession, une exclusion de Söderlund et un but de la victoire guingampaise aussi difficile à digérer qu'un Kouign Aman puisque marqué par Briand à la 94ème.
4- Le joueur à suivre
Ce n'est pas le genre de la maison de ne s'arrêter que sur les joueurs qui marquent, mais force est de constater ici que le véritable danger s’appellera Marcus Thuram.
Dans une équipe qui marque aussi peu, avoir l'un de ses joueurs dans le top 15 des meilleurs buteurs (en sachant que le PSG truste déjà 3 places) est une belle performance. C'en est d'autant plus une que le fils de Lilian représente pile 50% des buts marqués par son équipe. En l'absence possible de Benezet, deuxième meilleur buteur du club avec 3 buts, les espoirs guingampais de marquer reposeront grandement sur ses épaules.
Mais il ne sait pas faire que cela. Pas toujours aligné en pointe, il brille également par ses déplacements et l'impact qu'il met dans son jeu.
Toutefois, dans une équipe qui marque peu, et étant le meilleur buteur, cela se traduit peu par des buts offerts à ses équipiers, puisqu'il culmine à une seule passe décisive. Pis encore, cela débouche contre toute attente assez rarement sur des buts. Car nous l'avons déjà souligné par deux fois, mais la statistique est particulièrement flagrante ici, Thuram n'a même pas marqué 50% de ses buts dans le jeu. Ce ne sont au total que 3 petits buts qui sont venus ponctuer son activité sur les terrains, les autres étant des penalties transformés.
Et si, une fois de plus, notre principale menace était l'arbitre, Karim Abed qui fut, de triste mémoire, l'un des deux arbitres dans le car VAR de Bordeaux il y a à peine plus d'un mois ?