Les volutes européennes parties en fumée, notre petite entreprise qui flirte avec la crise, va se concentrer sur son cœur de marché : le championnat.
Dans la Foulée de ce match, on se laisserait bien aller à imaginer que les vertiges de l’amour continental auraient pu se prolonger au-delà de Brême. En particulier si l’équipe ne vivait pas toujours sur la ligne blanche en Ligue 1. Mais Madame ne doit plus rêver, il faut désormais lutter, lancer des S.O.S amor et accepter la dure réalité : hier à Brême, hier à Brême, demain Lorient, demain Lorient !
Perrin sans doute lassé de voir que ses hommes pourtant novices sur ce front ne brillaient qu’en Europe et ne savaient lui donner le plaisir de vraies perfs en championnat, finit dimanche dernier par lâcher qu’ils se sont trompés d’éréction… A ces menaces d’impasse jetées à la pale figure du peupe vert, ce dernier s’indignait, arguant qu’il voulait continuer à parcourir les grands espaces continentaux. Pas question que j’perde le feeling européen scandait-il hier, désirant ardemment voir son équipe volontaire face à Brême. Faites monter l’adrénaline, Bombez le torse bombez, marchez leur sur le corps à ces Junge Männer !
Le public en redemandait. Faisons envie à cette France soit-disant mesquine et négative qui un jour dans les yeux nous sussura jamais d’autres que toi !
Hélas. Ce fut l’échec. C’est pas la faute à Dylan, non paraîtrait qu’c’est la faute à Bafé qui n’a aux yeux de certains jamais aussi bien porté son prénom. Gomis, las des quolibets s’interroge : est-ce aimer ? lance-t-il à ceux qui, cet hiver, l’ont pris en grippe. Avale, lui disais-je, avale, je les déteste tous ces siffleurs.
Et puis, après d’âpres hostilités, le but de Grax nous offre une Légère eclaircie, mais le vide nous happe, les sups replient leurs bâches, et pensent déjà avec nostalgie aux Grands voyageurs qu’ils furent pendant 6 mois : La tournée des grands espaces les aura menés à Tel Aviv, Copenhague, Bruges mais pas à Ostende, Athènes, Brême. A perte de vue des stations services, pas d’idylle au Caire certes non, mais des bijoux, bijoux de déplacements.
La crainte nous a immédiatement saisi en songeant que, peut-être, plus aucun express ne nous emmenera vers cette félicité. Alors avant de vider le chaudron j’ai longtemps contemplé ce panneau de l’UEFA. Je t’ai manqué semble-t-il me dire, pourquoi tu me visais interpelle-t-il, sarcastique Perrin et ses troupes ?
Imbécile, ravale ta nostalgie, reviens à l’essentiel : franchement si on descendait on passerait pour une caravane non ?
Allez les Verts, faites que demain nous restions des Résidents de la République de Ligue 1. Car on connaît trop ce club, descendre maintenant c’est prendre le risque de ne remonter pas avant 2043.
Et même si GG est si beau dans le silence ou dans le bruit, on le préfère définitivement noir de monde, dans cette ferveur aussi vibrante qu’une arrivée du Tour.