Notre premier sélectionné en EDF depuis Laurent Blanc méritait bien un hommage cullinaire à son image : solidité, sobriété, efficacité.


« C'est un roc ! ... C'est un pic ! ... C'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? ... C'est une péninsule ! Â»

C’est par ces mots, empreints de cette exagération toute méridionale de ce Marseillais bon teint, qu’Edmond Rostand aurait pu faire l’éloge de notre recette du jour, à savoir le bÅ“uf strogonoff, que nous dégusterons à la sauce « Papus Camara Â»

Car Papus est un roc. Un vrai. De ses expériences douloureuses dans des cuisines et arrière-cuisines pas nécessairement taillées comme une bavette pour lui, il a su rebondir, se remettre en question et avoir l’intelligence de revenir dans un club, Son club, le seul définitivement taillé à son étoile qu’il arbore fièrement sur son maillot vert : l’ASSE.

Ah ! Il faut le voir aplatir la viande fraîche des attaquants adverse avec son gros rouleau à pâtisserie pour mieux les découper en petites lanières de 4 ou 5 cm de longueur dans le sens des fibres ! Il faut l’observer au plus près du gazon lorsqu’il mélange la cuillérée à soupe de farine à la mode de C(hez)arew avec une demi-cuillerée à café de sel dans un sac estampillé -bien sûr- Casino. Lorsqu’il ajoute les morceaux de viande et les mélange soigneusement pour mieux les saisir dans le beurre fondu, il s’en délecte tant et tant que ça en deviendrait presque indécent. La preuve qu’il ne peut transiger sur le marquage : il les réserve alors au chaud.

Si notre Papus rayonne avec un talent sans égal au sein de notre défense centrale, c’est aussi qu’il sait la valeur de la complémentarité et de la solidarité. De son entente avec son partenaire de jeu le plus proche, il revendique un certain art de vivre et fait vivre la sphère dans les plus hautes contrées de la relance. Pour cela, il s’enquiert comme personne de faire dorer les Hognons dans la cocotte guichardienne, pour mieux ajouter à dessein une noix de beurre ainsi que tous ces futurs merveilleux champignons de France. Il sait alors que la victoire se gagne aussi pendant ces trois ou quatre premières minutes qui constituent l’entame, lorsqu’il faut savoir faire revenir et mélanger tous ces merveilleux produits issus du centre de formation. Il met alors de côté Hognons et champignons de France dans sa cocotte puis les ajoute alors à la viande.

Ne reste plus à Papus qu’à faire fondre le reste du beurre encore et toujours dans la cocotte guichardienne, puis à ajouter le reste de la farine. Le mélange doit être dans le bon tempo de ces fins de match parfois ténébreuses, afin d’incorporer au mieux la farine substitutive dans le beurre puis faire cuire le tout 4 ou 5 minutes à feux doux, soit le temps qu’il reste au tableau d’affichage avant que ne soit sifflée la fin du match.
Le concentré de tomates peut alors être ajouté, ainsi que le bouillon que boivent les adversaires. Faute de bouillon, vous pourrez quand même utiliser un peu de ce vin blanc qu’on boit sous les tonnelles. Fourbu par tant et tant d’efforts qui ne furent pas vains, il se découvre heureux de sa prestation comme de celle de ses Verts.

Papus porte comme un feu d’artifice à ébullition tout ce beau petit monde en le mélangeant jusqu'à ce que la sauce soit bien onctueuse. Il la laisse épaissir tout en remuant jusqu’à la rentrée dans les vestiaires. Il ajoute viande et légumes, crème fraîche et Cognac, dans la cocotte guichardienne déjà bien fumeuse, puis mélange encore et encore.

 

Salez ! Poivrez ! Faites chauffer à feu doux et surtout, surtout... Ouvrez une bouteille de Saint-Joseph de l’extraordinaire maison Chapoutier, millésimé 2000, dont le nom vous rappellera Papus –Les Granits- ou bien ce merveilleux Fitou estampillé Maria Fita, millésime 2002 ! La victoire est en vous ? La victoire est en nous…

 

 

 

Ingrédients (pour 4 personnes) :

450 g de bifteck
2 cuillérée à soupe de farine
sel & poivre
50g de beurre
3 ou 4 oignons émincés
1 boîte de champignons de Paris
1 cuillérée à soupe de concentré de tomates
25 cl de bouillon de bœuf
12,5 cl de crème fraîche
1 cuillérée à soupe de cognac