Dans le quatrième et dernier volet de sa longue interview accordée aux potonautes, Romain Revelli revient sur son expérience avant d'évoquer son avenir.
Dans quelles conditions es-tu arrivé à Evian ? (Naar)
Je tiens à préciser certaines choses. Il y a des gens pas de bonnes intentions à Saint-Etienne, parce que moi je ne suis pas là pour faire des esclandres, j'essaie d'être franc et de dire la vérité. Evian jusqu'à ce que je parte, je ne connaissais pas, j'avais zéro contact. On m'a dit qu'il fallait que je communique davantage. Le 10 juillet 2015, il y avait un article dans L'Equipe. Eux, forcément, ils lisent L'Equipe et quand ils ont vu que Romain Revelli sur la région Rhône-Alpes était libre, ils ont sauté sur l'occasion. Moi, je n'avais rien, j'étais prêt à partir chez mon frère en vacances, parce que j'étais écœuré de tout ça pendant un mois. Et puis donc, du coup, je me suis relancé à fond dans ce projet. Je me souviens, c'était le 14 juillet le premier coup de fil. Donc j'y suis parti très tard, finalement c'était une super expérience, j'ai rencontré des gens supers. Ma première expérience de n°1, mais bon. Je retiendrai la leçon.
Je suis allé là-bas un peu sans réfléchir, j'avais trop peur de rester sur le carreau. Je ne savais pas avec quel entraîneur je partais, même si Safet Susic, c'est un grand monsieur niveau humain. Mais dans nos âges et dans nos méthodes, on 'était pas du tout en corrélation. Ça a été dur dans le rôle d'adjoint, puis ça été dur sur le rôle de n°1. Je suis arrivé dans un club, je n'avais pas assez étudié le truc, ça s'est fait vite qui, au-delà de l'année dernière, dans tous les niveaux, avait des problèmes : des soucis financiers, un manque de compétences niveau humain, même s'il y avait monsieur Bakhtiar, un super monsieur qui m'a donné ma chance, mais le reste… Il y avait de très bonnes personnes, mais il y avait des manques dans des services. L'ETG n'était pas du tout un grand club en fait, par rapport à l'image qu'il donnait avant. Donc, c'était très dur, mais je suis arrivé comme ça, ils ont vu l'article, ils ont pris Safet Susic, ils se sont dit qu'il ne connaissait pas la L1/L2, ils ont sauté sur l'occasion de me voir libre.
Queles étaient tes relations avec Safet Susic ? Quel genre d'entraîneur est-il ? (Naar)
Super au niveau humain, super monsieur, grand joueur. Vraiment super au niveau humain. Mais faut dire ce qui est, là pareil je lui ai dit en face et il le sait. Tout s'est dit à Saint-Etienne, comme quoi je lui ai savonné la planche et tout. ..Mais je ne crois pas, parce que, ce que ne savent pas les gens et je profite d'avoir un peu la parole, c'est que c'est Safet Susic qui a négocié au moment de son départ et qui a insisté pour que ce soit moi. Donc ça aussi, il faut redire un peu les choses. Parce que c'est terrible. Parfois, de ne pas parler, tu laisses dire des choses, donc je profite de cette interview pour rétablir la vérité. Et Susic, super, c'était juste que dans les méthodes, c'était une autre génération, et encore une fois d'autres principes de jeu. Donc, rapidement, j'ai vu que j'avais fait une erreur, parce que, quand tu es adjoint, il faut enquêter sur avec qui tu pars et, dans la foulée de Saint-Etienne, voilà, j'ai pris ce poste plus pour me changer les idées et pour l'envie de travailler avec eux, et tout. J'ai proposé deux fois ma démission aux mois de novembre/décembre, parce que je ne pouvais plus travailler avec Safet, pas au niveau humain, mais au niveau du boulot. Je lui avais dit. Après, Monsieur Bakthiar, avec qui j'ai de très bons rapports, a refusé, donc je suis resté et il est arrivé ce qui est arrivé. Fin janvier, j'ai pris l'équipe très tard à trois jours de la fin du mercato, on n'a pas pu recruter. Après, c'était parti, mais j'étais content d'entraîner.
Quels sont les joueurs qui t'ont marqué à Evian ? (Naar)
Il y avait de très, très bons jeunes. Je ne veux pas en citer, mais j'ai vu de très très bons joueurs de L2. D'ailleurs, dès qu'on a déposé le bilan, il me restait 16 joueurs dans l'effectif. Il y en a 13 qui sont partis dans des clubs de L1/L2, dans les 15 jours/trois semaines qui ont suivi. C'est donc bien la preuve que nos joueurs, qui étaient libres, intéressaient du monde. Je vais pas les citer, mais voilà, de très bons joueurs. Là aussi, j'étais un peu surpris. Ce n'est pas méchant contre Saint-Etienne, mais putain, c'est parti quand même. Dépôt de bilan au moins d'août, tu t'aperçois que les joueurs, ils partent à l'OL, les meilleurs jeunes, ils partent à Rennes, au Red Star, à Bourg-Péronnas, à Troyes. Au PSG, le petit défenseur central que j'avais qui montait des u19, Pascal Mathis, donc c'est parti dans tous les bons clubs L1/L2, et là, jene sais pas quoi, j'aurais été content qu'un de mes joueurs atterrisse à Sainté. Ils auraient pu, mais bon, peut-être qu'ils les avaient vu, mais qu'ils ne les voulaient pas, je ne sais pas. Surtout avec moi qui était proche de Sainté !
Quand je vois le petit Sofian Augarreau, meilleur joueur U17 qui signe à l'OL, je me dis... ou d'autres, on avait d'excelents jeunes. Le petit Diarra, que j'ai fait jouer en L2 à 17 ans, tous les clubs étrangers le suivent et il signe à Rennes. Peu importe où il signe. Ça me faisait un peu de la peine, je me suis dit, peut-être qu'à Sainté, ils ne me considèrent pas, par rapport à ce qu'on a fait, parce qu'on a fait jouer de très très jeunes et le projet c'était de repartir avec ces jeunes. On voulait repartir avec les meilleurs jeunes, on voulait remonter en L2 tout de suite. Après, on avait ciblé et fait venir deux joueurs de complément, comme Suljic, comme Chapuis, on avait ciblé des joueurs de National, de L2. On avait signé Derouard de Bastia, on allait prendre Puygrenier, avant de déposer le bilan, qui est d'ailleurs allé jouer en National, il y avait aussi Herita Illunga. On voulait prendre ça. Derrière, un gros avant-centre. On a gardé les supers joueurs qu'on avait, le petit Kaye, qui est à Troyes, le petit Hoggas. Tous ces joueurs. Le petit Fall qui est à Ajaccio. On voulait tous les garder.
Comment as-tu vécu la faillite de l'ETG ? (Poteau droit)
Pendant un mois, en septembre, j'étais limite en dépression. Là, t'as plus personne et c'est ma femme qui m'a soutenu. Par rapport au projet d'Evian, je veux dire. Moi, tout le mois de juin, j'avais monté le projet sportif, j'allais voir tous les sponsors, avec Monsieur Bakhtiar, etc. On avait trouvé une super personne, pour le rôle de directeur, où il y avait un trou, Monsieur Demaël, l'ancien patron de Somfy France, qui est de la Haute-Savoie et avec qui je m'entends bien. C'était la première fois que tout le monde travaillait en corrélation. Mais bon... Y avait de ces casseroles dans le club, je n'ai jamais vu ça. On ne va pas tout détailler mais c'était incroyable.
On est descendu, pour rien, à la dernière journée. On a raté un pénalty contre Niort. Si on l'avait marqué, eux auraient deux points de moins et nous deux points de plus, on se serait sauvé. C'est comme ça, c'est le foot, ça tient à un poteau et tu descends. Mais moi, ça faisait deux mois qu'ils voulaient que je prolonge, qu'on soit en National ou en L2. En me disant, on est sûr que c'est toi. Monsieur Bakthiar, il ne jurait que par moi. Je suis parti à fond dans le projet. On était en National, j'étais déçu, mais même pas. C'est la première fois que j'allais faire le recrutement, j'avais commencé à le faire avec Cazim Suljic, Anthony Derouard, un ancien joueur du Mans… J'avais vraiment préparé mon truc, j'avais la grille des salaires, mais moi, mon idée, c'était que dans trois-quatre ans, on devienne le meilleur centre de formation français pratiquement, vu la qualité qu'on avait chez les jeunes. On avait les équipes de National, un super camp d'entraînement. Je leur ai dit, ne vous inquiétez pas, votre club, on va le remettre où il faut. Donc ça a vraiment été un gros coup d'arrêt. En plus, moi je suis un homme de projets, tu vois. Je suis un entraîneur de projets, par rapport à mon passé de formateur, c'est normal.
Que réponds-tu à Pascal Dupraz, qui t'avait taclé en avril dernier dans So Foot puis sur France Bleu Saint-Etienne Loire ? Il t'avait reproché de manquer de respect avec le passé de l'ETG (Poteau gauche)
Il y a deux styles d'entraîneurs. Il dit ce qu'il veut, dans les conférences de presse... Moi, je ne veux pas d'esclandre. Et à ce jeu-là, il est bien plus fort que moi, Pascal. Comment j'aurais pu dire... Il m'a attaqué, c'était très dur à vivre pour moi. Moi je viens de Sainté, il y a ma famille là-bas. Il m'a attaqué, via un media local de Saint-Etienne, à quelques jours d'un matche entre Sainté et Toulouse. Moi, j'étais dans le dur avec Evian. Encore une attaque de plus... Moi, je suis arrivé après son départ, donc je n'avais pas de souci avec lui. Encore une attaque de plus. Il y avait Evian, il le fait un peu sur mon territoire, j'ai ma famille, tout le monde. Moi, mon père, c'est un vrai Stéphanois. Il va jouer aux cartes à Saint-Joseph, il connaît les gens. Tu sais, c'est tous des fous des Verts. Je retourne dans les clubs, là-bas, à Saint-Joseph, à Châteauneuf. Je ne vais peut-être pas à Geoffroy-Guichard, mais je vais dans les clubs de la Loire, parce que je connais la Loire, c'est mon pays, mon fief, je connais tout. Je vais dans les tournois, dans les petits clubs. Je suis invité, à droite à gauche, comme demain où je vais aller à Blavozy. Je vis, je ne dors pas.
La déclaration de Pascal a fait du mal à mes parents, à ma famille. En plus, c'était faux. De toute façon, les gens peuvent reprendre la conférence de presse. Comment j'aurais pu dire, il m'avait attaqué sur l'histoire de l'ETG. Mais moi, à Evian, je suis arrivé dans un club où les gens, il ne me parlaient que de la L1. Mais moi, je voyais bien le décalage avec la réalité, j'étais le premier à crier fort. C'est une petite région de football. Je leur disais, "estimez-vous heureux d'être en L2, voyez le positif, parce qu'on va aller en bas". Tout ça, je l'ai dit aussi en interviews. Mais dire ça, ce n'est jamais dire que le passé d'Evian... Pascal, ce qu'il a fait là-bas, c'est monstrueux. C'est magnifique. Mais il le sait, à un moment, il m'a utilisé, parce qu'il est très bon dans la com', pour régler ses comptes avec Evian. Mais bon, je ne veux pas entrer la dedans. Mais c'est dur parce que certains ont la parole et que je ne l'ai pas. Mais ce n'est pas mon caractère. Je suis un puriste de l'entraînement. Mes yeux brillent quand on parle de l'animation offensive, du management des joueurs, tu me connais !
Que deviens-tu depuis le dépôt de bilan de l'ETG ? (osvaldopiazzolla)
Je suis resté dans la région pour raisons familiales. C'est une belle région. Mais je serais forcément revenu dans la Loire. La Loire, c'est le plus joli, en termes de lacs et de montagnes. Mais je suis un fou furieux de la Loire, de la mentalité... C'est ma région. J'y serais revenu, mais c'est surtout pour mes enfants que je suis resté à Thonont-les-Bains. J'en ai un qui joue en U17 à l'ETG. Et mes enfants, c'est ce qu'il y a de plus important. Mon épouse a été très présente pour moi quand j'étais dans le dur. J'ai une fille, aussi, qui joue à haut niveau. Elle va partir en sélection nationale et en club elle joue à l'OL, en féminines. Elle est U16, mais joue en U19. Avec ma femme, on voulait revenir à Sainté, mais je suis susceptible de déménager du jour au lendemain, donc je préfère ne pas m'installer juste pour peu de temps dans la Loire.
Après un moment difficile, je me suis beaucoup servi de cette période pour faire mon analyse à la suite de mon départ de Saint-Etienne, d'Evian. Ça m'a convaincu que je suis fou furieux de mon métier, que j'ai quand même envie d'essayer. J'ai passé tous mes diplômes de formateur, même si je nerefuserais pas un jour de prendre la tête d'un centre de formation d'un gros club, comme Saint-Etienne, parce que c'est un super projet. Mais là, j'ai 39 ans, je veux essayer d'être n°1 parce que j'aime mener et là, partir en cours de saison, c'était difficile. Même si j'ai eu des propositions pour être adjoint, ou dans des pays exotiques, je préfère repartir de zéro. Je me suis bien entouré de gens avec qui j'ai vraiment envie travailler.
As-tu un agent ? Leur rôle est aussi déterminant qu'on le prétend, au moins à l'ASSE ? (Naar)
J'ai un agent. Un agent important du foot français, Christophe Mongai. Il est important, il a un réseau. Ils ont un réseau, tout passe par eux. Pour moi, surtout, Christophe est important parce que dans la vie, on est comme on est. T'as bien compris que moi, je veux travailler en équipe, je suis un homme de projets. Et j'avais besoin de quelqu'un en phase avec ça, et lui remplit ça. C'est sûr que sa principale fonction, c'est de trouver un club, etc. Mais au-delà de ça, on est toujours en lien, on sent quelque chose tous les deux, Je veux grandir avec lui, on est jeunes tous les deux. Et j'ai envie. On échange beaucoup sur le football. Quand t'es dans un club, c'est tellement dur, t'as besoin de quelqu'un comme ça. L'agent a cette mission de pouvoir dire, Romain, là on fonce, là etc. Lui a beaucoup d'expérience. C'est une aventure d'hommes et une affaire de compétences.
Pourrais-tu revenir à Saint Etienne si tu ne trouves pas de poste de Numéro 1 ailleurs ? (marée verte)
Ce n'est pas comme ça qu'il faut le voir. Je veux être entraîneur n°1 et il y a une chance sur... Saint-Etienne, c'est différent, c'est mon club de cœur. Sainté pourrait me sortir de mon cadre d'entraîneur n°1, et le projet, un jour là-bas, de devenir un grand club, un grand club formateur européen, dans n'importe quelle mission t'aurais envie d'y aller. Mais bon, ce n'est pas d'actualité. Je veux être n°1. Je sais que ça va passer par de la L2 ou le National, voire des clubs de pays francophones. J'aime et je suis beaucoup la Belgique. Je la suis beaucoup, comme la Suisse. L’Angleterre aussi. En France, je cherche plus L2/national, faut être réaliste. En disant ça, ça ne veut pas dire que je ne reviendrai pas un jour. Mais revenir à Sainté pour revenir à Sainté, ça ne veut rien dire. Ça dépend, comment on travaille, quel est le projet, quelles sont les missions.
Comme Sainté est mon club de cœur, il pourrait me faire sortir de mon envie d'être numéro °1. Mais ce n'est pas à l'ordre du jour. Et puis, il faut que je grandisse, que j'aille peut-être à l'étranger. Par contre, je sais ce que je veux être, je connais mes qualités et mes défauts, mes limites. Je suis jeune, j'ai mes diplômes, et je suis assez concret. Je ne suis pas enflammé, je sais où je veux aller. Mais moi, je suis un lâche rien, comme j'étais sur le terrain, car j'aime trop ça. En ne lâchant rien, tu y arrives. Je veux entraîner à haut niveau parce que j'aime trop le haut niveau. Quand t'es sur un banc de touche et que ça va très vite. Moi je ne veux faire que ça et j'en rien à foutre du reste. A part ma famille, et encore. Je fais plaisir à femme. Mais bon. Que du football. Quand t'es comme ça... Je sais comment je peux faire jouer mon équipe, comment je peux manager.
Un poste de responsable de Centre de Formation pourrait-il t'intéresser ? (hcatteau)
Oui. Mon idée, c'est n°1, mais c'est tout frais. Après, il faut vivre, peut-être qu'un jour, je ne trouverai que ça et ce sera déjà très bien. Ca permettrait de mener un projet. J'ai quand même mon certificat de formateur, je suis formateur au départ, même si aujourd'hui, ce n'est pas ma volonté.
Est-ce que tu démarches activement des clubs en et à l'étranger ou c'est ton agent qui s'en occupe ? (Naar)
C'est un travail, un tout. Forcément, il te faut ton agent, qui va te guider. Tu mets en place des stratégies dans des clubs qui te correspondent. Il faut rester humble, et ne pas postuler n'importe où. Il faut avoir une idée. Et pour ça, Christophe m'apporte beaucoup. Il faut ne se priver de rien. Quand tu vas au stade, les gens te voient. Si tu peux faire une émission de télé, une interview. Même si moi, ce 'est pas trop mon fort ; c'est plutôt mon agent qui me conseille. Ça ne me dérange pas, mais il faut que je m'améliore. Il y en a qui sont très très forts là-dedans, des entraîneurs. Je ne vais pas citer de noms, mais certains entraîneurs, tu les vois de partout. Faut que je m'améliore là-dedans, mais c'est vraiment un tout. Faut pas croire que ton agent va tout faire pendant que tu ne feras rien.
Déjà, le plus important pour moi, parce que j'ai le manque énorme du terrain, c'est de bouffer beaucoup de football, comme un technicien. Je vais voir Annecy-Grenoble en CFA, je suis allé voir des U17 nationaux, beaucoup de matchs de Youth League aussi. J'ai plein d'idées. J'ai vu des choses. J'ai vu la Juve en Youth League, avec des déplacements de latéraux, des choses nouvelles. Comme je sors de formation, je sais que dans ma tête, j'ai des idées sur le jeu que d'autres n'ont pas de par comment je vois les choses. Et je me dis ensuite comment je peux mettre ces choses en place à l'entraînement, établir des principes de jeu. Je vais voir ce qui est bien, pas bien. Je vais également voir des matchs de National, CFA... Après, à la télé, je regarde la L1/L2 énormément. Après, sur Internet, je lis beaucoup d'articles sur le foot. Je me suis mis, j'étais nul là-dedans, mais grâce à mon épouse, dans les réseaux sociaux. Tu ne peux pas dire que ton agent va tout faire, sinon tu vas pas y arriver. Si tu vois plus de matchs, alors que tu dis vouloir être redevenir entraîneur... Ce n'est pas comme ça que ça se passe.
La valse des entraîneurs post-CAN pourrait-elle t'ouvrir un poste ? Ne serait-ce qu'adjoint ? (Naar)
Oui. Ce serait super. La coupe d'Afrique, je la suis à fond. J'irai travailler où je peux, là où je trouverai un club. J'ai conscience des choses, de l'engouement qu'on peut trouver ou pas dans un club. J'ai vu le fossé entre Saint-Etienne et Evian. Tu vas dans des clubs, parfois en National, parfois en L2, où il y a une histoire. Bastia, à un moment, était en National. Strasbourg aussi. L'Afrique, c'est un peu pareil. Quand tu vas là où il y a la passion, ce qui est le cas en Afrique, c'est trop bon. Tu fais des compétitions de folie, c'est trop bon. Mais quand t'as pas le choix, tu vas là où il y a moins de passion. Tu prends ce que tu peux. L'Afrique, ça fait rêver tout le monde.
Par mon caractère, je veux devenir n°1. Mais je pourrais redevenir adjoint d'un grand club ou d'un grand entraîneur, après il faut voir les missions. Comme quand je bossais avec Christophe, avec lui je faisais beaucoup de choses. Ça c'est top. Mais, ce que je n'ai pas fait avant, je me renseignerai. Au-delà de l'aspect humain du mec, sur ses méthodes, sa philosophie. Il faut vraiment creuser le truc. Si tu pars vivre une aventure africaine, c'est aussi tout ça. Même quand t'as creusé tout ça, c'est très difficile de gagner des titres. J'en reviens à la formation de toute à l'heure, même quand tu recrutes bien, parfois tu ne sors pas plus de joueurs que ça. C'est très très dur le foot. Faut vraiment que les gens s'en rendent compte. Comme tous les sports de haut niveau, comme la vie quand elle est de haut niveau. C'est très, très dur. Mais, le foot, c'est encore plus dur que les autres sports. Pour arriver tout en haut, il y a tellement de joueurs, de clubs, de monde. C'est là où c'est très dur. Le symbole, c'est la coupe de France, quand on dit qu'on veut la gagner, quelles sont tes chances ? Très très peu en réalité.
Notre sacre du 27 mai prochain n'en sera que plus beau ! Merci à Romain pour sa disponibilité et à Naar pour la retranscription.