La nouvelle année a commencé dans la continuité de la précédente, avec des Verts toujours invaincus, mais frustrés de ne pas avoir gagné, même si un nul contre Paris n'est pas un mauvais résultat.


Une seule victoire sur les quinze derniers matchs - une statistique comme celle-ci n'incite pas à l'optimisme. Mais ça devient de suite mieux si on considère que les Stéphanois n'ont pas connu la défaite depuis 7 rencontres et parmi ces adversaires on compte 4 des 7 premiers du classement (Lille, Monaco, Angers et maintenant Paris). Par contre, la vraie raison d'espoir pour la suite de la saison vient de la manière, qui est de plus en plus aboutie.
 
Les Verts sont capables à la fois de défendre très bien, en bloc compact qui ne laisse aucun espace aux adversaires, et de jouer les contres. Mais aussi d'imposer un pressing haut qui pousse leurs adversaires  à la faute. Ou bien de proposer avec une grande maîtrise des longues séquences de possession en attendant la faille, pour profiter des décalages créés. Bref, une équipe complète et voici quelques exemples.
 

Bloc bas et contres

En absence de Camara et Neyou, suspendus, les deux milieux axiaux stéphanois ont été Gourna-Douath et Youssouf, pendant que Kolo a joué en latéral gauche (Trauco étant malade et Retsos enfin rétabli) :
 
 
On remarque facilement sur cette image le bloc équipe stéphanois, un 4-4-2 bas et très compact, qui a rendu quasiment impossible tout jeu dans l'axe pour les Parisiens. Ils ont donc beaucoup baladé le ballon latéralement sans trouver de faille et se sont montrés dangereux en passant sur les côtés avec leurs deux latéraux. Dans cet exemple en fin de la 1MT, c'est le latéral gauche qui est trouvé... 

... en profitant d'un mauvais alignement de Nordin. Le centre est repoussé par Moukoudi jusqu'à Debuchy et les Verts essayent de ressortir proprement malgré le contre-pressing adverse :
 
 
Debuchy décale Gourna, qui s'appuie sur Hamouma avant de porter le ballon vers l'axe. Où il le perd suite à la pression d'un adversaire et le contre-pressing parisien porte ses fruits : récupération haute très vite après avoir perdu le ballon. Heureusement, la possession redevient stéphanoise très rapidement :
 
 
Retsos met fin à une combinaison dans l'axe et comme ses coéquipiers avant, il ne panique pas. Les Verts combinent dans cette zone dangereuse...
 
 
... et Moulin écarte à gauche avec Kolo, qui peut monter balle au pied dans son couloir. Le contre-pressing adverse est déjoué et un contre stéphanois peut démarrer. Il est porté par le latéral gauche qui n'a aucun adversaire devant lui...
 
 
... et le jeu est envoyé à droite, où Nordin est lancé par Hamouma. C'est un 6-contre-6, avec des défenseurs qui reculent, mais malheureusement la finalisation n'est pas très bonne :
 
 
Kolo et Bouanga font le même appel et il n'y a pas d'autres appels dans la surface. Le centre de Nordin au premier poteau est ainsi repoussé en corner.
 
 
Bloc bas et compact, des contres, une faible possession (31% sur le match, 22% sur la 1MT)... on peut résumer ainsi la prestation stéphanoise, mais ça serait très réducteur. Par exemple, il y a de très nombreux situations où les Verts cherchent leurs adversaires dans leur moitié, leur imposant un pressing haut. D'ailleurs, l'ouverture du score vient d'une telle phase de jeu, ou plus précisément d'un contre-pressing, les Stéphanois étant restés haut sur le terrain après avoir perdu le ballon aux alentours de la surface adverse.
 

Pressing et maîtrise

Surtout, peu avant l'heure de jeu, les Verts ont commencé un gros temps fort, bénéficiant des changements effectués par les deux coachs. Du côté de l'ASSE, Boudebouz a pris la place de KMP (Bouanga passant sur l'aile) et a apporté plus de liant et de conservation du ballon. Ainsi, sur un gros quart d'heure ils ont eu la possession du ballon (58%) et ont joué quasiment que dans le camp adverse, comme dans cet exemple qui commence par une touche effectuée par Kolo :
 
 
Il échange avec Hamouma et le ballon arrive à Zaydou, qui joue en arrière...
 
 
... avec Retsos, qui cherche l'aile opposée avec une longue transversale. Le bloc parisien - tout sauf compact - doit glisser vers sa gauche et Nordin en profite pour changer de nouveau de côté :
 
 
Il voit l'appel de Bouanga et il le trouve dans le dos de la défense, d'où l'ailier stéphanois remet en arrière pour Hamouma. Qui écarte avec Kolo...
 
 
... et le latéral gauche ajuste son centre à destination de Nordin, qui arrive lancé. Malheureusement, il ne prend pas bien le ballon, qui sort du terrain. C'est une courte remise en jeu qui suit...
 
 
... et les Verts sont au pressing. Le goal parisien écarte pour son latéral droit, mais Bouanga le presse, Hamouma aide...
 
 
... et le dégagement est récupéré par Kolo, lui aussi haut sur le terrain. Du pressing complet, qui paye. Kolo avance un peu vers l'axe, puis joue avec Youssouf, qui préfère jouer en arrière :
 
 
Retsos, Gourna, Kolo - du jeu simple, à une passe, mais qui ne profite pas, un défenseurs adverse arrivant à pousser le ballon en touche. Kolo la joue avec Boudebouz...
 
 
... qui élimine un adversaire, mais pas un deuxième. Paris récupère la possession, mais la tentative de contre / transversale est coupée par Debuchy - les Verts ont de nouveau le ballon, très vite après l'avoir perdu. Le capitaine stéphanois joue dans le couloir droit avec Nordin, qui revient en arrière...
 
 
... et de nouveau on a droit à du jeu simple à une passe sur un côté, avec Gourna et Boudebouz. Le jeune milieu oriente ensuite le jeu vers l'avant, avec Debuchy...
 
 
... et Nordin. Il reçoit de nouveau le ballon et sous la pression d'un adversaire, recule et joue en arrière avec Moukoudi :
 
 
Avec le relais de Moulin et Retsos le ballon est envoyé à gauche, jusqu'à Kolo. Ce jeu en arrière a eu comme résultat d'aspirer les Parisiens, qui affichent un pseudo-bloc en 4-2-4, où les 4 de devant sont trop loin pour effectuer un vrai pressing et les 2 milieux ne servent à rien. Le jeu stéphanois passe par les côtés, à la recherche d'un des 4 offensifs à hauteur de la défense. C'est Bouanga qui est lancé en profondeur par Kolo et il arrive jusqu'à l'entrée de la surface :
 
 
C'est du 4-contre-4 et pas suite à un contre, mais suite à du jeu construit. Un une-deux d'école entre Bouanga et Boudebouz voit le premier se présenter seul contre le goal adverse, mais sans réussir à marquer.
 
Un long exemple qui a vu pendant 2 minutes une possession quasi totale pour les Verts, qui ont très vite récupéré le ballon après l'avoir perdu et qui ont baladé leurs adversaires de gauche à droite et d'un camp à l'autre afin de se créer des espaces. Un temps fort malheureusement pas concrétisé...


Conclusions

En conférence de presse d'après match le manager stéphanois résume très bien les différents aspects de jeu que ses protégés sont capables de proposer : "beaucoup de solidarité, une bonne structure d'équipe, des intentions de jeu et la volonté de porter le danger chez l’adversaire". Ce que dans cette analyse on a traduit par un bloc compact, des séquences de possession et du pressing haut, respectivement. Il ne manque plus qu'une chose pour bonifier ces éléments : "Il faut valoriser ces bonnes prestations en étant plus efficaces. C’est le dernier effort à fournir, tout en gardant nos atouts : cohésion, force et ambition dans le jeu". Un équilibre semble avoir été trouvé dans le jeu stéphanois et il faut s'y appuyer dessus. Et quand l'efficacité offensive sera trouvée, les Verts tiendront enfin leur victoire référence.