Avec un nouveau staff technique en place et avec un effectif remanié (plus de la moitié du 11 type a changé), on peut s'attendre à des différences importantes entre l'équipe de l'ASSE de cette saison et celle des saisons précédentes. 


Les quatre matchs disputés par les Verts cette saison ne sont pas représentatifs pour toute la saison - l'effectif n'était pas au complet et une nouvelle approche tactique a besoin de temps pour être assimilée par le groupe. Mais les statistiques peuvent quand-même nous donner un aperçu des différences par rapport aux saisons précédentes. On peut ainsi comparer les stats sur les 4 matchs de cette saison avec les stats sur les trois précédentes saisons. Ou, parce qu'une comparaison avec une saison entière n'est pas légitime, avec seulement les 4 premiers matchs de chacune des saisons précédentes. Ou bien, parce qu'on ne joue pas contre Troyes comme contre Paris, un comparatif avec les stats contre les mêmes adversaires (comparatif club par club).

Ainsi, si on regarde d'abord les points obtenus, le très bon début de cette saison nous donne une moyenne largement supérieure à tout ce qu'on a pu faire les trois dernières années :


La 1ère colonne représente la moyenne pour cette saison, suivie par un groupe de moyennes pour chacune des saisons précédentes. Dans chaque groupe, on a la moyenne sur toute la saison, la moyenne sur les 4 premières journées de la saison et la moyenne sur les 4 matchs contre les mêmes adversaires (réception de Nice et du 2ème promu, déplacement à Caen et Paris).

Tirs et buts

 
Le nombre de points n'est pas un indicateur, mais le nombre des buts et des tirs peut nous donner plus d'informations. En ce qui concerne les buts marqués (la partie à gauche ci-dessous), on est plutôt dans les mêmes moyennes qu'avant, un peu mieux que les deux dernières saisons. C'est seulement en 2014-15, contre les mêmes équipes, qu'on a marqué beaucoup plus : le 5-0 contre Nice y est pour beaucoup. En ce qui concerne les buts encaissés (la partie à droite ci-dessous), malgré la défaite 3-0 à Paris, on est dans une bonne moyenne, meilleure que toutes les autres. Surtout meilleure que les mêmes clubs en 2015-16 (défaite 4-1 contre Nice et à Paris) ou 14-15 (défaite 5-0 à Paris, nul 3-3 contre Lens).
 

On marque autant qu'avant et on encaisse moins - cette conclusion devrait se retrouver dans le tirs pour et contre l'ASSE... mais ce n'est pas du tout le cas. On n'a jamais tiré si peu que cette saison, quand on a une moyenne de moins de 10 tirs / match. Et si la saison dernière on a concédé un peu plus des tirs que cette saison, ce n'est pas le cas des autres saisons. Surtout en 2014-15, on a subi très peu des tirs, mais qui ont été très efficaces : dans le club-par-club 14-15, on a pris un but tous les 4 tirs subis, cette saison un tous les 16...

Mais si on revient aux buts marqués et tirs effectués, notre belle efficacité cette saison est expliquée par une statistique très simple - on cadre beaucoup plus :


Dans presque aucun des cas précédents, que ça soit sur toute la saison, sur les 4 premières journées ou contre les même 4 clubs, on n'a atteint la barre des 40% de nos tirs qui sont cadrés. La seule exception est le club-par-club 2015-16, 39% des tirs cadrés. En conclusion, on tire moins qu'avant, mais on cadre plus. On subit plus de tirs, mais moins de situations dangereuses (et donc buts).

Style de jeu

 
Les tirs et leur efficacité ne représentent pas un style de jeu, mais plus un réalisme dans les zones de vérité. Pour mieux analyser le style de jeu, on regarde les deux indicateurs les plus utilisés, la possession et le pourcentage des passes réussies. Pour le premier, malgré les déclarations très claires d'Oscar Garcia, on remarque que cette année on a la pire possession (moitié gauche ci-dessous) de tout notre passé récent, 45% :


Dans la plupart des autres moyennes on tourne autour de 50%, même dans le club par club, donc contre les mêmes monstres de possession qui sont Nice ou Paris. En général la possession est directement liée au pourcentage des passes réussies (moitié droite ci-dessus) : quand on rate plus des passes, on perd plus souvent le ballon et donc la possession. Assez surprenant, ce n'est pas le cas pour l'ASSE de cette saison, la qualité technique donnée par les passes réussies est en ligne avec les saisons précédentes.

Pour mieux comprendre pourquoi, il faut regarder sur quelle partie du terrain jouent les Verts. Si on divise le terrain en 3 sur la largeur (côté gauche, droit et l'axe), on observe que le jeu cette saison se passe un peu plus sur les côtés que dans l'axe, même si la différence est faible :


Par contre, là où ça devient intéressant c'est quand on divise le terrain en 3 sur la longueur, donc quand on regarde le jeu dans nos propres 30m, au milieu, ou dans les 30m adverses. Si quasiment tout le temps, le jeu se passe 50% du temps au milieu, il existe une énorme différence entre cette saison et les précédentes. On joue nettement plus bas cette saison par rapport à avant.

 

Conclusions

 
Quelle conclusion tirer de ces indicateurs, de ces différences par rapport aux précédentes années ? On fait un très bon début de saison, surtout parce qu'on encaisse moins de buts qu'avant, même si on subit plus de tirs. On ne marque pas nettement plus, on tire moins souvent, mais en étant plus précis. On n'a pas la possession et on joue bas, plus dans nos 30m que dans les 30m adverses. Par contre, la qualité des passes est la même qu'avant, ce qui implique un choix délibéré - on choisit de subir, de jouer bas et concéder des tirs, pour mieux attaquer. Comme on défend bien, ce jeu bas n'est pas dangereux - comme on attaque plutôt en contre, on se met plus facilement en position de tir, on est plus efficaces.

Tout ceci correspond à ce qu'on a pu voir pendant les matchs, mais ce n'est probablement pas le style de jeu recherché par Oscar Garcia (selon ses propres dires). Pendant la prochaine trêve internationale, après 4 autres matchs, on regardera si ces stats ont évolué, si le style de jeu a changé.