Fin de la deuxième semaine à trois jours, avec un déplacement contre l’AC Ajaccio, destination qui réussit très peu à l’ASSE – 8 matches consécutifs en championnat sans victoire.

On entend plus parler d’Ajaccio pour des faits divers que pour du football. Débordements des supporters et des dirigeants, président qu’on imagine menacé par la mafia corse… Pas facile de parler jeu. Pourtant, il y aurait de quoi : partis la saison dernière pour rivaliser avec les Grenoble, Strasbourg ou Metz dans les records à l’envers du championnat (9 points pris sur les 17 premières journées ; une seule victoire), les ajacciens semblaient condamnés à la descente. Et puis la machine s’est mise en marche, et pas qu’un peu : sur les 19 autres journées, Ajaccio aura un rythme de candidat à l’Europe, prenant deux points de plus que Sainté ! Le coach Pantaloni, roi du diesel, avait de quoi capitaliser pour cette saison… sauf qu’à la mi-juin, il annonce son départ, a priori pour usure psychologique. Alex Dupont, un vieux routier de Ligue 1, prend donc les rênes. Objectif : maintien.


1-Le parcours

La saison de l’AC Ajaccio a commencé en justice (sportive, pas civile quand même). A cause de lourds débordements (un arbitre assistant avait, entre autres, été frappé à l’issue d’un match), le club corse a débuté la saison avec deux points en moins, plus un avec sursis. Malgré cela, l'ACA n’a jamais été classé relégable. Pourtant les résultats ne sont pas excellents : après un début de saison correct marqué par trois succès en huit rencontres, les Corses n’ont plus gagné qu’un seul match depuis. Leur dernier succès à domicile remonte au 29/09.


2- Revue d’effectif

Le groupe d’Ajaccio a subi quelques modifications à l’intersaison. Si Ilan est parti voir au nord s’il fait plus chaud à Bastia, 4 joueurs ont rejoint les abords des Iles Sanguinaires pour y chercher une place de titulaire : Belghazouani, Sigamary Diarra, Ricardo Faty et Adrian Mutu, qui affirmait au début de saison vouloir marquer plus de buts qu’Ibrahimovic (seulement dix buts de retard en 14 journées : tout est encore jouable !)

Dans les buts, l’atypique Ochoa est tellement indiscuté qu’Alex Dupont n’amène pas toujours de doublure dans ses bagages ! Pourtant David Oberhauser a dû rentrer en jeu lors de la 1ère journée… Comme quoi, le choix de se passer de gardien remplaçant, qui semblait devenu archaïque à mesure que le nombre de joueurs inscrits sur la feuille de match augmentait, n’a pas encore totalement disparu.

La défense-type est clairement identifiée. De droite à gauche : Diawara, Medjani, Poulard, Bouhours. Sauf que Dupont n’a pas l’air satisfait à 100% de Fouss… L’ancien stéphanois a ainsi, depuis le banc, regardé jouer Lippini pour les trois premiers matches de novembre, ne récupérant sa place que le week-end dernier contre Nancy.

A la récupération, Alex Dupont choisit le plus souvent d’aligner deux hommes, que sont Faty et Mostepha. Pierazzi, titulaire quatre fois lors des cinq premières journées (dans un milieu qui pouvait se trouver à trois) ne joue plus depuis que des bouts de matches.

Sur les ailes, Sigamary Diarra squatte la gauche, laissant Sammaritano rentrer de temps à autres en jeu. Tibéri apparaît très rarement comparé à la saison passée. Le même Sammaritano fait en revanche partie des candidats potentiels à l’aile droite, en concurrence avec André et surtout Belghazouani. Formé au GF38, ce nouvel arrivant s’est déjà fait une place dans l’effectif corse, étant au passage meilleur buteur du club (4 buts).

Ce capital but, Belghazouani a pu aussi l’enrichir par sa faculté à jouer dans l’axe. En effet, Dupont aligne généralement deux joueurs dans cette zone du jeu. Cavalli, le meneur de jeu habituel, a été absent pendant un mois (suspension et blessure). Eduardo et Mutu ont été la paire de remplacement, Belghazouani suppléant si besoin. Lasne est très peu utilisé.

Côté ex-verts, si Fouss et Medjani assurent en défense, David Gigliotti n’a pour le moment qu’un temps de jeu anecdotique en championnat : 34 minutes.

L’équipe possible : sauf surprise, on devrait avoir une assise défensive Ochoa-Diawara, Medjani, Poulard, Bouhours-Mostepha, Faty. Diarra devrait s’occuper de l’aile gauche. Les trois dernières places vont être disputées : cela dépendra notamment de l’état de forme de Cavalli. On peut imaginer que Mutu sera titulaire quoi qu’il arrive, ainsi que Belghazouani. Mais ce dernier jouera-t-il à droite (avec Cavalli ou Eduardo titulaire dans l’axe) ou dans l’axe (avec Sammaritano à droite) ?


3- Souviens-toi l’année dernière

C’est la dernière apparition à date (et en tant que titulaire) de Lynel Kitambala sous le maillot stéphanois, qui se claquera dès la 38è. En venant à Ajaccio, les Verts étaient à la recherche de confiance, après les 4 défaites en 5 matches subies en mars, dont 1 derby. Privés de Lemoine et de l’alors titulaire habituel Nicolita, les Verts vont souffrir. Dominateurs au milieu, les ajacciens se regroupent en sapin de Noël avant d’exploser à la récupération ; Mostepha, la plaque tournante, peut ainsi alimenter Tibéri et André sur les côtés, ou au contraire s’appuyer sur Cavalli pour servir Ilan et Eduardo. Des blessures de chaque côté, et surtout la pluie vont perturber le bon déroulement de la partie. En deuxième mi-temps, les esprits s’échauffent ; on note très peu d’occasions de part et d’autres. Ce sont les remplaçants qui vont débloquer la situation : Sinama-Pongolle marque 3 minutes après son entrée de jeu, tandis que l’égalisation de Medjani vient d’un corner de Kinkela…3 minutes après sa propre entrée en jeu.

Ce nul en demi-teinte va pourtant lancer le printemps stéphanois : trois victoires suivront, nous faisant rêver d’Europe, avant l’effondrement de mai.