Derby passé, derby gagné. Il faudra aussi savoir derby oublier. Car si Nice en championnat est dépassé, il nous reste encore sept journées à jouer. Et faudrait veiller à pas se tirer une balle dans le (Jérémy) Pied.
Nice, c'est toujours un match spécial. On ne sait jamais ce qu'il va se passer, et tout peut arriver. Tout. Sur le terrain comme en dehors. Tant de choses ont déjà craqué lors de ces rencontres : des fumigènes, des supporters, des joueurs, la cheville de Clément. Espérons que la seule chose qui craquera cette fois, c'est le gardien adverse, lassé par les erreurs défensives de ses défenseurs.
Passée la jouissance du précédent match, il ne faudra pas croire que les Niçois vont nous laisser champ libre pour atteindre l'Europe qui nous tend les bras et nous revient de droit. Alors, issa nissa ou fissa nissa ?
1- Le parcours
Cette saison, l'équipe niçoise brille par... son irrégularité. Les Aiglons enchaînent victoires et défaites de manière anarchique en championnat, en témoigne leur bilan actuel : 11 victoires, 5 nuls et 15 défaites. Une tendance (peu glorieuse) émerge cependant : l'OGC Nice a enregistré une série de 7 défaite d'affilées, de la 11e à la 17e journée ; mais on reste encore loin du "record" de Grenoble sur la saison 2009-2010, avec 12 défaites d'affilées. C'est donc une saison moyenne que les Niçois produisent cette année (actuellement 11e de L1), qui contraste avec l'année dernière et leur très belle 4e place finale (6e à l'issue de la 31e journée).
La grande faiblesse des Aiglons réside dans leur difficulté à marquer des buts, seulement 27 pions cette saison, ce qui en fait la moins bonne attaque de L1 aux côtés de Nantes et Sochaux. Dario Cvitanich est le révélateur des problèmes en attaque des Niçois : le buteur maison totalise 8 buts pour 2209 minutes jouées (chiffres LFP), soit 1 but toutes les 276 minutes cette saison, contre 1 but toutes les 131 minutes la saison précédente à la même période (13 buts pour 1712 minutes jouées).
Une autre ombre apparaît au tableau des hommes de Claude Puel : c'est leur faiblesse à l'extérieur. Non seulement les Niçois marquent peu (7 petits buts), mais leurs résultats en dehors de leur base sont loin d'être folichons : 2 victoires, 3 nuls et 10 défaites. Attention cependant : les 2 victoires Alex-térieur ont été capitalisées contre Lille (victoire 2-0 au stade Pierre Mauroy, les Aiglons ont par ailleurs gagné le retour chez eux 1-0) et contre Marseille (leur victime préférée : deux victoires 1-0 sur la double confrontation en L1, ainsi que la fameuse victoire 5-4 au Vélodrome en 16e de finale de la coupe de France). Il faudra donc savoir être vigilant face à une formation qui a déjà réalisé quelques coups d'éclat cette saison.
2- L'effectif
L’entraîneur de l’OGC Nice, Claude Puel, connaît quelques sueurs froides cette saison en ne voyant pas la zone rouge s’éloigner. En réponse, il a fait évoluer peu à peu son équipe, suite aux différentes blessures et performances médiocres de certains de ses joueurs. Aujourd’hui, l’OGC Nice semble avoir adoptée définitivement le 4-2-3-1 avec un objectif clair : le maintien !
Le poste de gardien de but ne fait l’objet d’aucun débat : David Ospina est le titulaire indiscutable, et ses excellentes performances rassurent tout le monde sur la côte d’Azur. Quelques pépins physiques l’ont empêché, malgré tout, de jouer l’intégralité des rencontres. Qu’importe, ses doublures ont répondu présent. C’est le cas de Lucas Veronese et Mouaz Hassen - qui est passé par toutes les sélections jeunes de l’équipe de France - qui affichent, respectivement, 5 et 2 matchs chacun.
La charnière centrale a posé de sérieux problèmes à Claude Puel. Deux joueurs se sont détachés pendant plusieurs semaines, notre ex-intermittent Mathieu Bodmer qui a été fixé au poste de défenseur central, avec succès, et Nemanja Pejcinovic – en fin de contrat – qui revient peu à peu d’une pubalgie. Il est, en revanche, peu probable qu’il ait sa place dans le groupe des 18. Son absence pour la prochaine rencontre semble être actée. Son remplaçant, Romain Genevois, a pris la relève depuis plusieurs semaines. Plutôt bon, il n’offre pas, et c’est heureux pour nous, le même jeu de tête que le Serbe.
Sur les ailes des Aiglons, une nette tendance se dessine à gauche : la paire Timothée Kolodziejczak et Eric Bauthéac. Appliquée et talentueuse, elle offre une solide garantie – défensive et offensive - à l’entraîneur Niçois. Jordan Amavi a dépanné en latéral à quelques reprises. A droite, on retrouve Grégoire Puel (fils de), parfois remplacé par le coéquipier en sélection d'Aubameyang, le gabonais Lloyd Palun. Aucune association efficace n'a vu le jour sur ce côté. Le latéral est souvent associé à des joueurs différents, qu’il s’agisse de Jérémy Pied, Valentin Eysseric ou Alexis Bosetti – deux joueurs sur lesquels nous reviendrons plus loin – ou encore Luigi Bruins. Un manque de stabilité dont on devrait pouvoir tirer parti.
La paire du milieu, elle, s’est stabilisée autour de Nampalys Mendy, le joueur le plus utilisé de l’effectif, et de Didier Digard. Ce dernier, blessé entre début février et fin mars a repris sa place de titulaire lors du dernier match contre Paris. Son absence a permis au vétéran Fabrice Abriel ou à Mahamane Traoré – les deux peuvent aussi jouer plus haut - de se montrer. Particularité du duo, quels que soient les titulaires : les deux joueurs évoluent sur la même ligne, un choix plutôt rare dans ce dispositif.
Enfin, les deux joueurs offensifs de l’axe du terrain. En meneur de jeu, nous retrouvons le tristement célèbre Valentin Eysseric. Si Jérémy Clément s’est remis peu à peu de l’attentat, l’ancien Monégasque a du mal à retrouver son niveau de jeu. Ses fulgurances laissent suggérer que son potentiel est intact sans qu’il y ait, de fait, une certaine régularité dans ses prestations. Logiquement Christian Brüls a évolué à ce poste essentiel à plusieurs reprises, étant même le meilleur passeur du club (6 passes décisives). Néanmoins, il disparaît peu à peu des plans de jeu de Claude Puel, sa dernière titularisation remontant au 1er mars contre Toulouse. Le fait qu’il ne soit que prêté, et la fin de saison approchant, peut être un élément de réponse. La pointe de l’attaque est occupée, en général, par Dario Cvitanich qui n’a pas la même réussite que la saison dernière. En clair, l’argentin ne marque plus : seulement 8 buts au compteur. Du coup, le très jeune Neal Maupay a grappillé du temps de jeu et même deux titularisations. L’AOC local, Alexis Bosetti peut aussi évoluer en pointe, quand il n’est pas baladé sur l’aile droite. Ce qui, paraît-il, lui colle bien à la peau.
Composition possible : Ospina - Puel, Genevois, Bodmer, Kolodziejczak – Pied (ou Bosetti), Mendy, Digard, Bauthéac – Eysseric (ou Brüls) – Cvitanich.
3- Souviens-toi la dernière fois
Le match aller est d'abord marqué du côté des tribunes : en effet, il voit s'affronter les supporters des deux camps par jets de sièges et de projectiles divers avant le début de la rencontre, et donnera lieu à cette photo hallucinante d'un "stef" agrippé à bout de bras à la rambarde et échappant de justesse à une chute au niveau inférieur de l'Allianz Riviera. Le match se déroulera alors sans les supporters verts, "évacués" par les CRS avant le coup d'envoi.
Cette rencontre sera surtout marquée par le premier but d'Erding en championnat sous ses nouvelles couleurs, premier d'une série qui le conduira à marquer lors du derby face au rival Lyonnais. Si ce premier but en vert ne restera pas dans les annales de la ligue 1 (passe en retrait de Pejcinovic pour son gardien Lucas Veronese qui rate son contrôle, Erding en profite et pousse le ballon au fond des filets), il n'en sera pas moins important puisque ce sera le seul but inscrit dans cette rencontre, et les Verts repartiront ainsi avec les 3 points de l'Allianz Riviera.
Veronese se rattrapera par la suite en sauvant les siens avec des arrêts de grandes classes sur des frappes d'Erding et de Tabanou. Malgré son talent, sur les 5 matchs qu'il a disputé en L1 cette saison, Lucas Veronese a subi autant de défaites. il sera l'artisan malheureux de la série des 7 défaites consécutives, la rencontre face à l'ASSE en faisant bien entendu parti.
Naar & Philim