Après le 0-0 de l'aller, qui succèdera àOlivier Pickeu, dernier buteur de l'Historico, en...2003 ?
Reims est en bas de tableau, et luttera jusqu'au bout pour se maintenir. Mais déboucher le champagne à Delaune, c'est compliqué : Montpellier, Nice, Bordeaux, Lille et Toulouse, par exemple, n'y ont pas réussi.
1- Le parcours
Après 34 ans d'absence, le stade de Reims revient dans l'élite en boulet de canon : cinquièmes après huit journées, les champenois se sont même payés le luxe de battre le champion en titre. Les hommes d'Hubert Fournier vont alors vivre cinq mois absolument terribles : 6 points en 15 matches de L1, sans aucune victoire. Les Rémois ne marquent que 8 buts, et en encaissent 21. Encore au dessus de la zone rouge avant Noël, ils plongent en 2013 ; même Nancy et Troyes finissent pas revenir à portée de points. Et l'on ne parle même pas de la triste élimination à Plabennec au premier tour de la coupe de France.
La marche aux Enfers s'est arrêtée la semaine dernière. A Nancy, concurrent direct, les Rémois s'imposent 2-1. Floyd Ayité, à peine revenu de la CAN, marque un but et fait une passe décisive dans un rôle axial où, dans des styles différents, ni Ghilas ni Devaux ne se sont imposés. Rayon de soleil annonciateur du printemps ou brève éclaircie sans lendemain ?
2- L’effectif
Le groupe rémois a été peu affecté par la période de transfert hivernale ; un seul départ (Benedick, peu utilisé) pour deux arrivées : Johny Placide et le jeune De Préville, performant avec Istres en L2. Et pourtant, par rapport, à l'aller, les choses ont évolué significativement.
Dans les buts, Kossi Agassa est le titulaire depuis le début de saison. Pendant la CAN, c'est l'arrivant Placide qui a tenu les bois, plutôt que Liébus.
En défense, Tacalfred/Weber reste la charnière-type, avec Fofana en doublure. Sur les côtés, en revanche, la situation est moins claire : Souaré (gauche) et Mandi (droite), titulaires en début de saison, font face à la concurrence de Signorino (gauche) et Glombard (droite). A noter que Mandi a également déjà joué à gauche.
L'organisation du milieu oscille entre un triangle tourné vers l'arrière ou un duo de récupérateur. Sur les cinq derniers matches de L1, Fournier a 4 fois choisi de débuter à trois, faisant rentrer en cours de match un attaquant à la place d'un des milieux pour passer en 4-4-2. Mais à Nancy, où Reims a renoué avec les victoires, il a fait l'inverse : commencer en 4-4-2, puis sortir un attaquant pour un récupérateur afin de tenir le score.
Dans ce milieu évolutif, le seul titulaire incontestable est Krychowiak, sentinelle à la Clément à 3 dans l'axe, ou récupérateur le plus défensif à 2 dans l'entrejeu. Si, au début de saison, Devaux était habituellement aligné à ses côtés, il semble que Johann Ramaré soit passé devant l'ancien toulousain dans la hiérarchie. Bocundji Ca n'est titularisé que lorsque le milieu est à 3. Ghisolfi vient (de moins en moins) jouer les roues de secours.
Montons d'un cran. Sur l'aile droite, Fortes semble avoir pris le pas sur Glombard. A gauche, Diego Rigonato est aligné très régulièrement ; cependant Souaré a parfois occupé ce côté. Enfin, on attend de De Préville qu'il gagne du temps de jeu à ce poste. Reste Floyd Ayité : parti à la CAN, celui qui jouait alors plutôt à gauche a été titularisé dans l'axe la semaine dernière.
En pointe, justement, Fauvergue a perdu, et les faveurs du public, et sa place de titulaire - il se contente d'entrer en jeu. C'est Courtet qui a pris la place de l'ancien lillois. Quant à Ghilas, il n'est aligné que par intermittence ; la réussite d'Ayité la semaine passée dans un rôle qui devrait être le sien (deuxième pointe dans un 4-4-2) ne devrait pas arranger ses affaires. Enfin, Toudic rentre en jeu de temps en temps.
Equipe possible :
Ce qu'il y a de difficile avec Hubert Fournier, c'est qu'il n'hésite pas à se passer de possibles titulaires s'il n'est pas content. La semaine dernière, c'est Ghilas, Toudic, Devaux et Souaré qui sont allés méditer sur leur sort en CFA. Aïssa Mandi était lui certes sur le terrain, mais venait de passer deux matches sur le banc. L'entraîneur champenois fera-t-il confiance aux vainqueurs de Nancy ou réintègrera-t-il les sanctionnés ? La question est posée.
Néanmoins, on peut tabler sur les présences de Tacalfred, Weber et Mandi en défense ; de Krychowiak et Ramaré au milieu ; de Fortes, Courtet et Diego dans la ligne offensive. Reste donc un latéral gauche (Souaré ? Signorino ? voire Mandi, avec Glombard à droite ?) et un dernier joueur, soit Ca pour muscler le milieu de terrain, soit Ayité devant.
Quant au gardien, on assistera sans doute au retour d'Agassa.
3- Souviens-toi, la dernière fois
Pour un Reims-Sainté dans l'élite, il faut remonter en 1979, avec un but victorieux de Bernard Lacombe pour sa seule saison en Vert. En deuxième division, les deux premiers clubs mythiques de France ne se sont rencontrés qu'en janvier 2003 - Pickeu avait surpris des stéphanois incapables de réagir dès la 3è minute de jeu. C'était une semaine avant la réception de Gueugnon - le Phénix Vert mourrait ce soir-là, avant de renaître de ses cendres.
Revenons au match aller, cuvée 2012/13. Les Verts réalisent un début de saison de moyen : les deux défaites inaugurales et le hold-up sochalien pèsent lourd. La réception du promu Reims lors de cette 7è journée doit mettre le club dans le bon sens. Raté. 0-0, malgré une nette domination stéphanoise (18 tirs, 33 centres, 56% de possession de balle). But valable refusé pour Aubame en début de match. Barre de Brandao dans les arrêts de jeu. Les ligériens payent sans doute les 120 minutes à Lorient quatre jours plus tôt. Bref : deux points de perdus.
Sylvain 92 et Olaf