« En termes de possession de balle, on ne doit pas être loin des Barcelonais (…) je ne me souviens pas d’un match où on a autant dominé, cette saison. Si posséder le ballon, c’est un moyen, pas une finalité, cela signifie quand même quelque chose Ã‚». (Christian Gourcuff)

 


Outre que l'entraîneur des Merlus mérite sur la base de cette déclaration de se voir attribuer le melon d’or du mois, on peut légitimement s’interroger sur son supposé sens tactique supérieur.

Ainsi  ce week end, Sochaux, défait 2-0 à Auxerre a affiché 66% de possession de ballon. Monaco battu à domicile 1-0 par Nancy a eu le ballon 61% du temps. Paris et Montpellier, respectivement tapés par Marseille et Lens ont possédé le cuir à hauteur de 57%.

Moralité, sur les 5 clubs ayant le plus possédé le ballon ce week end, 4 ont perdu et seul Lorient a grapillé un nul !

Ce ne sont pas les stats qui sont en cause, mais leur interprétation. Passe encore que les médias tombent dans le panneau d’une analyse simpliste d’un match sur la base d’un chiffre de possession du ballon. C’est décevant mais qui peut prétendre être surpris tant ils nous habituent à tartiner leurs écrans, leurs ondes ou leurs pages de raccourcis faciles ?

Mais que sa majesté Christian Gourcuff, célébré par les mêmes médias (voire auto-proclamé, cf ses déclarations samedi soir) comme maître tacticien de la Ligue 1 se vautre dans une lecture aussi basique du match est assez effarant.

Déja vexante en soi, sa remarque sur le caractère historique de la domination des Merlus est idiote. L’histoire de son club regorge de matchs mieux ficelés et dont le score final traduisait réellement son écrasante domination. Très récemment, Bordeaux ne s’en est-il pas pris cinq au Moustoir ?

Par ailleurs, comme Galette l’a judicieusement rappelé avant le match, Lorient malgré un buteur en totale réussite, ne marque pas plus que l’ASSE. Si la réussite de son buteur n’est pas en cause, comment se fait-il que la plénitude de l’expression collective lorientaise ne débouche pas sur un total de buts supérieur à celui de nos si laborieux foreziens ?

Enfin, ironie mise à part, au dela du fait avéré qu’abandonner le ballon à son adversaire est rarement esthétiquement plaisant pourquoi ne pas simplement rappeler que refuser le jeu est une stratégie délibérée, qui en tant que telle, appelle d’autres commentaires que ceux aigris de sa seigneurerie. Par exemple :

- cette stratégie est mise en place par un entraîneur pour atteindre un objectif donné (choper 1 ou 3 points) face à une opposition donnée. Même s’il est facile de justifier a posteriori un choix payant, il est clair que jouer bas est un choix de bon sens face à des joueurs offensifs vifs (a fortiori quand ses propres défenseurs ne brillent pas par leur pointe de vitesse, Ebondo excepté)

- cette stratégie est payante, comme en atteste le bilan des Verts loins de leurs bases avec 4 victoires et 5 nuls en 15 rencontres. Ca ne plait peut être pas à sa sainteté Gourcuff, mais cela permet à notre « tacheronne Â» ASSE de devancer le Barça breton au classement.

Certes tout cela n’a guère d’importance, et ces quelques lignes traduisent peut-être aussi un excès de susceptibilité verte. Peut-être, mais rappelons nous qu’avec Gourcuff nous avons affaire à un récidiviste, qui en commentant le déroulement du match aller finalement remporté 2-1 par ses troupes, avait sorti le 8 novembre dernier « C'était incroyable d'être à 1-1 après une telle performance. Â»â€¦

Au-delà de l’énervement finalement assez légitime, il nous reste à espérer que ces déclas aident Galette à motiver ses troupes à l’entrée d’une dernière ligne droite qu’il serait bon de ne pas aborder en roue libre.

 

Finir devant le Barça, joli challenge non ?