Ne pas s'en laisser comté par les Niçois !

Avec trois matchs sans victoire, il est déjà temps de se reprendre pour ne pas plonger cette jeune équipe verte dans le doute. Le tout en étant particulièrement diminués. Coup de bol, en face, c'est une jeune équipe diminuée qui arrive à Geoffroy-Guichard.

1- Le parcours

Comme sur les 6 dernières saisons, où le parcours des Verts et de Nice n'est différent que de de 4 victoires (en faveur des Aiglons), le début de saison des deux équipes est relativement similaire. Avec une bonne entame pour les Azuréens suivies par 3 matchs sans victoires, dont 2 défaites. Mais si les hommes de Patrick Vieira n'avaient commencé que par 2 victoires, ils en ont repris le chemin avant le trêve. Une sortie avant les Verts, espérons le.

Si le calendrier des Niçois n'était pas redoutable, on notera qu'il comportait tout de même le PSG. Pour le reste, pas particulièrement du gros, sûrement même du moins costaud que Rennes et l'OM, avec quelques clubs également rencontrés par les Verts : Lens, Nantes, Strasbourg. Avec pas exactement les mêmes résultats puisque au 4/9 stéphanois, les Aiglons répondent par un 9/9.

Au niveau des proximités en faveur de l'ASSE, les Azuréens ne comptent qu'un but d'écart avec les Verts en attaque comme en défense, à chaque fois en leur défaveur, ce qui en font la 11ème attaque et la 9ème défense. Moyen, donc. Enfin, autre point commun, les 4 points pris à l’extérieur, signe, décidément d'un début de saison mitigé, avec tous les résultats au programme : victoire, nul et défaite.

 

2- L’effectif

Pas de changement de style de jeu mais des changements au niveau de l'effectif avec pas moins de 8 arrivées cet été. Et du choix à presque tous les postes, renforcé par une incertitude sur le poste qui sera occupé cette saison pour au moins 6 ou 7 joueurs.

Pas besoin de choix dans les buts. Du coup, Benitez est titulaire et indiscutable. Mais sur le banc, ce n'est pas un novice puisque Cardinale quoi que ne voyant sans doute pas sa carrière prendre le tour attendu, revient un peu dans le jeu après une saison en tant que n°3.

Dans l'axe de la défense, c'est presque là que le choix est le moins pléthorique. D'un côté, Dante, pas aussi fort que dans ses grandes années, mais titulaire sans la moindre hésitation. De l'autre, du monde, mais pas du grand monde. Pelmard, jeune formé au club et qui a pris quelques marques en tant que doublure la saison dernière (8 titularisation) et Robson Bambu, venu du Brésil pour une fortune à 22 ans et même pas 20 matchs en Serie A locale. Derrière, Daniliuc, pioché dans la réserve du Bayern, où il ne s'était pas encore réellement fait une place, semble, malgré le peu de garanties qu'apportent les deux précités, encore un peu derrière dans la hiérarchie.

Pour ce qui est de la hiérarchie, c'est plus difficile d'avoir une visibilité sur les côtés. Néanmoins, si cela ne paraissait pas évident au début de saison, Kamara, venu de Reims à 26 ans (ce qui en fait le 4ème joueur de champ le plus âgé de l'effectif) après sa première saison un peu remplie de L1 (18 titularisations, moins souvent aligné que Konan à son poste de prédilection), prend pour le moment le dessus sur Nsoki, arrivé une saison avant lui avec un statut de grand espoir du PSG où il avait réussi à être titulaire 8 fois la saison précédente, mais qui sort d'une année beaucoup moins réussie que ses débuts dans la capitale. Enfin, à droite, le flou est encore plus important entre le jeune néo-international suisse Lotomba, plus souvent aligné depuis le début de saison, et Atal, considéré il y a encore peu de temps comme le meilleur joueur niçois, mais gêné par les blessures depuis décembre 2019 et plus trop aligné en défense auparavant dans la saison. Notons que s'il était sur la liste des transferts et semble tricard, Coly, aligné 3 fois contre les Verts en 21 titularisations en L1 sur ses 3 saisons à Nice, est toujours là en cas de besoin d'un dépannage à gauche.

Au milieu, a priori, deux solutions semblent se dessiner. La première, celle d'un milieu à trois composé de l'un des anciens Lees-Melou, de l'ex-international français Schneiderlin et du jeune ''fils de'' Thuram. L'alternative, pour le moment, s'appelle Rony Lopes dans un milieu à pointe haute sans qu'il soit aisé de savoir qui serait celui de 3 premiers cités qui serait sacrifié en cas de récurrence de ce second schéma. Cette configuration pourrait toutefois être sujette à modification selon le rôle donné à Danilo quand il reviendra de blessure. Le milieu de terrain brésilien avait en effet été envoyé en défense central ene ''fin'' de saison dernière. Sans que l'on puisse savoir du coup, si ce replacement a un avenir ou s'il sera utilisé pour apporter de la concurrence dans un milieu qui en manque cruellement pour le moment. Idem pour Reine-Adélaïde, également polyvalent avec le côté droite de l'attaque et dont on ne sait quel poste il est venu occuper à Nice, ou Claude-Maurice, pour le moment peu utilisé, et sur un côté. En attendant des réponses, c'est Trouillet qui est là pour donner le change, mais pas mieux qu'en sortie de banc.

Là, la concurrence redevient plus rude. Potentiellement, Patrick Vieira compte 6 à 7 joueurs pouvant postuler pour être titulaire à un des 3 postes de l'attaque. Il semble toutefois difficile de mettre Dolberg sur le banc. Mais en cas d'absence, Gouiri, pour le moment homme de base du coach azuréen, à gauche, a le profil pour prendre ce rôle de pointe. A droite, on peut supposer que deux hommes se détachent, d'une part Rony Lopes, de l'autre le jeune espoir Claude-Maurice, encore un peu tendre la saison passée et qui devrait servir de doublure au Portugais en son absence mais également en cas de positionnement dans l'axe. La situation est toutefois plus complexe puisque Reine-Adélaïde, même s'il semble plus voué à l'axe, peut aussi évoluer à ce poste, tout comme Ndoye, jeune Suisse arrivé du club partenaire de Lausanne ou encore Maolida, capable d'évoluer sur tout le front de l'attaque, mais sûrement moins sollicité à droite qu'à gauche vu la différence de choix de chacun des côtés. Autant dire également que Kamara, capable d'évoluer un cran plus haut, aura plus de chance d'être vu en attaque qu'Atal. D'autant que Boudaoui, toujours en reprise, a évolué constamment à ce poste d'ailier droit si convoité, la saison dernière, bien qu'il ait été présenté comme un milieu.

 

La compo probable : L'extrême polyvalence des joueurs qui composent cette équipe rend difficilement lisible une potentielle composition. Les absences de Reine-Adélaïde, Claude-Maurice, Atal, Dolberg, et les retours de Danilo et Boudaoui, pas encore prêt pour 90', en revanche, limitent quelque peu le choix qui s'offrira à Vieira :

Benitez – Lotomba, Pelmard, Dante, Kamara – Schneiderlin, Turam, Lees-Melou – Rony Lopes, Gouiri, Maolida

 

3– Souviens-toi la dernière fois

On vous prévient, ce sera sûrement le plus bel épisode de cette rubrique de la première moitié de saison. Oui, parce que, bon, il y a peu de raison de se réjouir des prestations vertes la saison dernière, donc à part les promus, déjà passés, peu de chances de trouver des matchs plus réjouissants que ce magnifique 4-1 à Geoffroy-Guichard, clou d'une saison en forme de coup de massue. Une explication à ce miracle au milieu de la morosité ? Pas vraiment. Mais qu'importe, ne boudons pas notre plaisir.

Un festival signé, principalement, Bouanga et Hamouma. Le premier ouvrait le score sur péno et si Dolberg douchait le stade quelques minutes plus tard, c'est le second, sur une passe d'Honorat, qui permettait d'arriver à la pause avec l'avantage. Un avantage qui avant même d'atteindre la pause, était déjà augmenté par Fofana sur une passe de Bouanga. Finalement, les deux hommes faisaient durer le plaisir avec Hamouma à la passe et Bouanga à la finition pour un dernier but sur coup-franc dans la seconde période. Une victoire large et un beau match, un bon souvenir en quelque sorte.

Les confrontations directes avec les Azuréens sont plus généralement revenues globalement en faveur des Verts ces derniers temps. Mais cela a tendance à fonctionner par cycle. Après 6 matchs sans défaites dont deux succès à domicile, 4-0 puis 5-0, les Verts ont connus 4 défaites consécutives, c'est-à-dire 2 à domicile dont le 1-4 marqué par une prestation XXL de Ben Arfa mais aussi un 0-1 marqué par une passe décisive malencontreuse de Veretout. Avant de reprendre le contrôle des opérations en remportant 10 points sur les 15 derniers disponibles et en gagnant de nouveau tout à GG. On notera donc 6 succès sur les 8 dernières réceptions, pour 19 buts inscrits contre 7 encaissés.

 

4- Le joueur à suivre

Peu d'originalité cette fois, c'est un joueur que tout le monde connaît qui est mis à l'honneur ce week-end. En tout cas, on l'espère pour vous. Un joueur qui fête ses 37 ans ce dimanche, une 8ème saison de L1 entamée soit 141 matchs de L1 et un titre en Ligue des Champions avec le Bayern, si vous l'avez loupé, c'est soit que vous êtes Hibernatus, soit que vous ne suivez pas attentivement le football (et dans ce cas, que vous n'avez probablement rien compris à ce qui figure dans les 3 rubriques qui précèdent). Les autres auront reconnu Dante.

Mais ce qui nous intéresse ici n'est pas tant le joueur qu'il est, son style, ses qualités, mais son rôle dans le groupe niçois. En l'occurrence, le capitaine niçois qui fait également figure de vétéran est clairement l’atout expérience d'un groupe qui en manque clairement, notamment dans le secteur défensif. Car autour de lui, c'est Lotomba et ses 22 ans qui fait, sinon, figure d'ancien avec ses 79 matchs de D1 suisse et ses 12 matchs de Coupe d'Europe. Devant même Kamara, pourtant 26 ans, mais seulement 41 matchs de L1 et 49 matchs de L2 au début de cette saison. Quant aux autres, aucun ne dépasse les 25 matchs pros.

Dante, c'est donc le cadre dont Vieira peut difficilement se passer. Or, titulaire indiscutable ne veut pas dire irréprochable. S'il entoure parfaitement ce groupe de jeunots, son âge commence à se voir de plus en plus, notamment du fait de sa lenteur désormais rédhibitoire sur un certain nombre d'actions. Ce qui l'amène à concéder plus de cartons ces dernière saisons, son année dernière étant la pire depuis son arrivée à Nice. Face à une équipe verte faite de jeunesse et de vivacité, pourvu que cette dernière triomphe de l'expérience et de son (arrière ? -)train de sénateur.