Guingamp : le seul club qui compte plus d'abonnés qu'il n'y a d'habitants dans la ville. Chapeau (rond).
Guingamp en L1, c'est comme un parfum retrouvé du foot romantique, où le petit peut se frotter aux gros, et lui faire mal en plus ; c'est Coco Michel à San Siro ; c'est la France des champs qui nargue la France des villes ; c'est Obélix gazouillant "nananèreuh" devant César ; c'est le Petit Poucet importé de la coupe en championnat. C'est surtout un club, familier de la D1 pendant presque une décennie au tournant du millénaire, qui revient à la surface après avoir touché le fond de la piscine en 2010 et sa relégation en National. On a tous rajeuni de 15 ans, dans cette affaire.
1- Le parcours
Va falloir réviser les techniques d'échauffement dans les Côtes d'Armor. 15 minutes après le coup d'envoi de la saison, Marseille menait déjà 3-0 au Roudourou. Même si Yatabaré a sauvé l'honneur en fin de match, la défaite est large. C'est d'autant plus dommageable que la préparation 100% Breizh ou presque a été bonne : victoires contre Brest, Nantes et l'UNFP ; nuls contre Vannes et Rennes.
Avec le calendrier compliqué qui s'annonce (Sainté, Lorient et Paris), Guingamp a le profil du potentiel bon dernier à la fin de l'été... Aux Verts d'assumer leur rang de favori.
2- L’effectif
Guingamp enregistre deux pertes marquantes à l'intersaison : le milieu Imbula parti à Marseille, et Bellugou, pilier de la défense centrale, qui a préféré rester en L2 en rejoignant Nancy. Sankharé et Sorbon sont venus compléter ces deux départs, Gourvennec et son staff s'étant pour le reste essentiellement attachés à renforcer la ligne offensive.
Commençons cependant par le dernier rempart. Samassa est titulaire ; mais Ndy Assembé est arrivé à la place de Planté pour le concurrencer.
En charnière, Kerbrat et Sorbon partent avec une longueur d'avance ; Sankoh, Delalande et Vivian complètent l'effectif. A droite de la défense, Martins Pereira est préféré à Argelier et Dos Santos. A gauche, et c'est logique, Lemaître dicte sa loi à Lévêque et rend hommage à Emile Combes, qui applaudit depuis le paradis anti-clérical.
Dans l'entrejeu, un profil défensif (Sankharé) est associé à un profil plus joueur (Mathis). Mustapha Diallo et Dos Santos apparaissent comme les recours.
Sur les ailes, Beauvue, Giresse et Langil semblent être les trois solutions préférées et permutantes de Gourvennec. Atik est la 4è roue du carosse et Mandanne dans le coffre...mais est parfois installé sur le moyeu, quand Langil est aligné devant (comme contre Marseille). En effet, à côté du buteur attitré Yatabaré, l'identité du second attaquant est fluctuante : ce peut être Langil, donc, ou Alioui, voire Fauré ou Douniama.
On le devine: à Guingamp, on joue en 4-4-2.
L'équipe possible :
En période de rôdage, on n'est encore moins sûr de ce qu'on avance qu'en milieu de saison. Néanmoins, le 11 de départ samedi ne devrait pas être bien loin de ça :
Samassa - Martins Pereira, Kerbrat, Sorbon, Lemaître - Beauvue, Mathis, Sankharé, Langil (ou Giresse) - Alioui (ou Langil), Yatabaré.
3– Souviens-toi la dernière fois
Il est des fois où l'on aimerait ne pas avoir à se souvenir. Lorsque pour la dernière journée de la saison 2000-2001, Sainté reçoit Guingamp, on est à la fin d'une saison extrêmement éprouvante, marquée entre autres par l'affaire des faux passeports, la rigolade Toshack et les blessures d'Aloisio. Une saison qui laissera un goût Hamer, comme le nom de l'arbitre du match - amer, surtout, comme la rage de tout un Peuple envers une Ligue qu'il ne pourra plus jamais respecter. Sainté a toujours une chance infinitésimale de se maintenir ; encore faut-il gagner. Nous n'aurons même pas ce plaisir vain : le futur vilain Malouda égalise à 2-2 dans les arrêts de jeu.
La génération dorée des Alonzo, Potillon, Kvarme, Wallemme, Mettomo, Sarr, Sablé, Guel, Pédron, Alex, Aloisio et consorts descend, bouc-émissaire d'une affaire qui aura éclaboussé toute l'Europe mais sanctionné les seuls stéphanois. Gérard Bourgoin et Jean-Pierre Camus, où que vous soyez : croupissez ; l'ASSE vous survivra.