Nicolas Marin nous livre ses impressions au lendemain de la victoire de Sedan àGeoffroy-Guichard.
Dans son potin carré « déconne pas Nico ! », le potonaute oswaldo nous rappelait qu’il y a deux ans, en inscrivant deux buts, tu avais été le grand artisan de la victoire des Verts 3 buts à 1 face à Auxerre. Tu retrouvais alors ton ancien club pour la première fois... Hier soir, tu es revenu à Geoffroy Guichard sous le maillot sedanais et manifestement, tu n’as pas écouté oswaldo. Certes, tu n'as pas marqué. Mais, intenable, tu as fait des misères au club de ton cœur. Tu n’as pas honte ?
Non, je n’ai pas honte. Je suis footballeur professionnel avant tout et j’essaye de donner le meilleur de moi-même à chaque match. Je fais abstraction de l’adversaire. Contre Auxerre, j’étais animé d’une certaine rancœur envers Guy Roux et j’étais content d’avoir pris une sorte de revanche en marquant deux buts. Hier soir, je n’étais pas du tout dans cet état d’esprit car je garde de supers souvenirs de ma période stéphanoise. J’ai pris du plaisir à jouer dans un stade qui m’a fait vivre de grandes émotions.
Comment analyses-tu le match d’hier soir ?
Notre victoire est méritée. On a mal entamé le match à cause de ce but de Bafé, mais on a bien réagi. On a fait un vrai match d’équipe, on a pas mal perturbé Sainté dans le jeu. Au fil du match on a pris confiance et on a concrétisé notre domination en deuxième mi-temps. Ce n’est pas la première fois qu’on joue bien à l’extérieur mais cette fois-ci on repart avec les trois points. Cette victoire nous fait du bien dans l’optique du maintien.
A l’issue de la rencontre, Ivan Hasek a déclaré : «Nous avons fait notre plus mauvais match. Ce soir, nous ne méritions pas de gagner. C’est une question de mental. Dans tous les domaines, Sedan nous était supérieurs. Nous n’étions toujours en retard et en manque d’agressivité. Collectivement, nous n’avons pas été bons. » Partages-tu cette analyse ? As-tu été surpris de voir Sainté si mal en point ?
C’est vrai que j’ai été un peu surpris de voir Sainté autant en difficulté. Je pense que les Verts n’ont pas fait un grand match, et de notre côté on a bien joué le coup. Ce n’est pas parce que tu joues contre le dernier du classement que tu gagnes le match facilement. Notre performance n’est pas si étonnante : depuis le début de la saison, on produit du jeu et on a rarement été récompensés. Cette fois-ci c’est le cas, c’est de bon augure pour la suite.
Sur ton centre-tir de la troisième minute, veux-tu tirer ou centrer ?
Sincèrement, je voulais centrer. Disons que j’ai eu la chance et la malchance de voir le ballon finir sa course sur la transversale. En fait, ça m’aurait fait un peu chier de marquer contre Sainté sur cette action car je n’ai pas fait exprès ! (rires)
A la 35ème minute, tu t’es procuré une grosse occasion sur un centre de Belhadj. Regrettes-tu de n’avoir pas frappé en première intention ?
Non, je ne regrette pas car je ne pouvais pas reprendre le ballon en première intention. Comme j’avais un petit temps de retard au départ de l’action, il aurait fallu que je le reprenne de la tête mais c’était trop difficile. C’est pourquoi j’ai préféré enchaîner contrôle/frappe. Hérita a bien joué le coup, il s’est jeté et a contré mon tir.
Tu as été décisif sur le deuxième but de Sedan. Sans l’intervention de Lamine Diatta, le ballon ne serait sans doute pas entré dans le but. Tu confirmes ?
Sur le moment, je pensais vraiment que le ballon serait quand même rentré dans le but. Mais après avoir revu les images, je pense que le tir n’était pas cadré, c’est bien Diatta qui la « recadre » en tentant de dégager le ballon en catastrophe !
Après ce but, on a le sentiment que tu commences à extérioriser ta joie avant de la contenir…
Oui, c’est tout à fait ça. Quand je vois le ballon au fond des filets, sur le coup, je suis hyper content et court en direction de mon banc. Mais tout en courant, je me suis dit que je devais rester calme, ne pas m’enflammer par respect pour le public stéphanois qui m’a tant donné.
Lors du dernier match de coupe de France, tu avais remplacé Fabrice Jau. A Sainté, il t’a remplacé dans les dernières minutes. Comment vis-tu la concurrence avec lui ?
Je la vis bien. On est en concurrence, c’est comme ça. La situation est saine entre Fabrice et moi. De mon côté, j’essaie de faire les meilleurs matches possibles pour conserver une place de titulaire.
A combien estimes-tu les chances sedanaises de se maintenir en Ligue 1 après cette victoire à Sainté ?
Cette victoire nous fait du bien. On occupe toujours la dernière place mais on est revenus à trois points du premier non relégable. Pour moi, on a 50% de chances de se maintenir. Si on continue de produire du jeu comme hier soir, on aura de bons résultats et on s’en sortira. J’en suis convaincu.
Les Verts peuvent-ils encore espérer lutter pour les places européennes après avoir affiché tant de lacunes dans le jeu et dans le comportement hier soir ?
Oui. Certes, ils n’ont pas fait un grand match contre nous mais n’oublions pas tout ce qu’ils ont fait depuis le début du championnat ! On a beaucoup parlé de la deuxième mi-temps contre Lens, mais moi je n’oublie pas la première ! Je suis persuadé qu’ils ont les qualités pour finir dans les cinq premiers. J’y crois et je l’espère de tout cœur.
Bafé Gomis est l’une des rares satisfactions stéphanoises de la soirée. Es-tu surpris de le voir à ce niveau actuellement ?
Non, ça ne me surprend pas. Quand je l’ai côtoyé à Sainté, il avait 19 ans et un temps de jeu limité. Mais le potentiel était déjà là . Plus il joue, plus il progresse. Depuis le début de la saison, il fait de bons matches et a marqué plusieurs buts. S’il continue de travailler comme il le fait actuellement, il peut devenir l’un des meilleurs attaquants de notre championnat. Bafé, c’est un joueur d’avenir.
Tu as fait souffrir Hérita Ilunga. Tu nous avait dit avant le match aller que vous étiez restés en contact. Est-ce facile de jouer contre un copain ? Vous êtes-vous chambrés avant, pendant ou après le match ?
Je suis compétiteur avant tout. J’apprécie Hérita mais on a évité de se chambrer avant, pendant et après le match. Ce n’est pas évident de jouer contre un copain, mais pendant le match on fait abstraction et chacun se bat pour son équipe. Il m’a mis parfois en difficulté car c’est un grand défenseur. Selon moi, c’est l’un des meilleurs à son poste en Ligue 1.
Quel effet ça fait de jouer à Geoffroy-Guichard avec un maillot rouge comme une lanterne ?
Franchement ? Ca fait drôle, ça fait vraiment bizarre ! Ce n’est pas naturel (rires).
En arrivant dans le stade, t’es-tu trompé de vestiaires ?
Non, mais c’est vrai que j’ai un peu tâtonné ! (rires) Sérieux, ça m’a fait bizarre car c’est la première fois que j’allais dans le vestiaire visiteurs de Geoffroy-Guichard.
Avec quel joueur as-tu échangé ton maillot ?
Avec Jérémie.
Les murs des vestiaires stéphanois ont-ils tremblé après le match ?
Je ne sais pas mais tout ce que je peux dire, c’est que les vestiaires stéphanois étaient fermés après le match. J’ai voulu y aller pour saluer quelques joueurs et récupérer des maillots pour des coéquipiers mais ça n’a pas été possible. Mais bon, je comprends...
L’accueil du public de Geoffroy-Guichard a-t-il été conforme à tes espérances ?
Complètement. Que ce soit à l’échauffement, pendant le match ou lors de ma sortie du terrain, j’ai été vraiment touché par l’accueil du public stéphanois. Vraiment, ça fait chaud au cœur. Les supporters sont fabuleux ici. Comme je l’ai souvent dit, j’ai le cœur vert et je n’oublierai jamais les supporters des Verts.
Grippés, Juju et Zoum ont dû déclarer forfait. As-tu de leurs nouvelles ?
J’ai eu Juju tout à l’heure. Je lui ai souhaité un prompt rétablissement. Je l’ai senti très déçu par la défaite des Verts mais il m’a dit qu’il était hyper content pour moi.