Ancien directeur du centre de formation de l'ASSE, Bernard David nous présente son ancien protégé Paul-Georges Ntep, qui devrait s'engager demain avec les Verts jusqu'à la fin de la saison.
Bernard, tu n’es pas étranger à l’éclosion de Paul-Georges au plus haut niveau...
En effet, je connais très bien Paul-Georges car c’est moi qui l’ai recruté à l’AJA. Il avait 17 ans et jouait alors à Brétigny, en région parisienne. Il a démarré avec les moins de 18 ans mais on l’a surclassé en équipe réserve au bout de quelques mois car il sortait vraiment du lot. Je l’ai entraîné en CFA et je l’ai retrouvé ensuite avec les pros car il a rapidement intégré l’équipe première. Pendant qu’il était chez nous, il a su gravir les échelons en équipe de France, des U18 jusqu’aux Espoirs. Il a ensuite joué avec les A quand il était à Rennes. La saison après mon départ d'Auxerre à Sainté, il a franchi un palier au point d'être élu meilleur joueur de L2.
Quelles qualités de Paul-Georges ont attiré ton attention ?
C’est un garçon intelligent, plutôt réservé et terriblement attachant. Je pense que Saint-Etienne a fait une très belle recrue. Quand je l’ai découvert, j’ai été frappé par ses qualités de vitesse et de puissance, un peu hors normes. On la guidé et aidé à corriger ses rares petits défauts. Au début il était un peu personnel, il portait beaucoup le ballon mais au fil du temps il a su jouer aussi en une ou deux touches. Paul-Georges a aussi muri tactiquement. Il est indéniablement de la race des grands attaquants français. Il s’est amélioré dans la finition même s’il est encore perfectible dans ce domaine.
Quel est son poste de prédilection ?
Honnêtement, pour moi, c’est un joueur offensif qui peut jouer partout. Mais là où il est le plus à l’aise, ça reste quand même sur les côtés. Il va très vite et ses percussions font très mal sur les ailes. Il peut jouer aussi bien à droite qu’à gauche. Son pied fort est le droit mais il n’est pas maladroit du gauche. Je l’ai vu jouer côté gauche et marquer des buts extraordinaires en rentrant du pied droit. Je l’ai vu à droite où c’était plus un pourvoyeur de ballons, un centreur. En CFA il m’est arrivé de le mettre en pointe, sa vitesse faisait également des ravages dans l’axe.
Comment le comparerais-tu à Jonathan Bamba ?
J’adore Jonathan, qui a encore été décisif hier contre Toulouse, mais Paul-Georges est plus tanké, il a plus de puissance. Il n’a pas tout à fait le même profil. C’est un atout supplémentaire pour l’attaque stéphanoise. Paul-Georges Ntep, qui a déjà une bonne expérience de la Ligue 1, va faire du bien aux Verts. Il va faire lever Geoffroy-Guichard ! Chez nous, il rechignait à défendre mais il s’y est un peu mis à Rennes, je l’ai vu étoffer son jeu là-bas. Je pense qu’il va vite s’intégrer à l’ASSE car c’est un garçon sans problème, un bon coéquipier.
Penses-tu qu’il va s’adapter rapidement à l’environnement stéphanois et à la pression d’un club qui lutte actuellement pour le maintien ?
Je pense que oui. Je crois que Paul-Georges sera imperméable aux critiques s’il y en avait. C’est un gars qui n’est pas seulement costaud physiquement, il est également très costaud mentalement. Je ne me fais aucun souci à ce niveau-là. Couplée à celle de Yann M’Vila, son arrivée devrait aider les Verts à faire une grosse deuxième partie de saison. Paul-Georges ne vient a priori que pour un prêt de six mois mais il a faim, il devrait retrouver le temps de jeu qui lui manque depuis un an à Wolfsbourg.
Merci à Bernard pour sa disponibilité