Alors que l'équipe est de nouveau en crise, de façon similaire à ce qui avait valu la tête à Ghislain Printant (7 points en 8 matchs en L1 contre 8 points sous Printant), la Coupe de France peut toujours servir d'intermède à la fois pour se remettre la tête à l'endroit et pour repartir du bon pied. Mais attention à ne pas tomber dans le piège qui pourrait, à l'inverse, faire encore plus mal à un moral déjà entamé.
1- Le parcours
Remontés en L2 à l'été 2017, les Parisiens avaient, depuis, bien mené leur barque terminant 8ème dès la saison du retour avant de finir 4ème la saison dernière, manquant finalement la montée lors des barrages, contre Lens. Mais l'histoire de cette saison s'écrit tout à fait différemment. Les Parisiens sont en effet 19ème après 20 journées avec le maigre total de 16 points. Il faut dire que l'équipe ne brille nul part. 18ème défense du championnat, elle en est même la pire attaque avec le très maigre total de 11 buts, soit 3 de moins que l'avant-dernier, Châteauroux, dont le compteur était pourtant resté coincé à 0 pendant les 6 premières journées du championnat.
Comme attendu dans un pareil marasme, le Paris FC ne performe pas vraiment plus à domicile. Il est vrai que l'enceinte à 90% vide du Stade Charléty n'aide pas vraiment à se surpasser... Toujours est-il que les Parisiens, avec 7 points en 9 matchs n'affichent que le 18ème bilan à la maison. Avec tout de même 2 victoires malgré seulement 6 buts marqués. On notera, pourtant, la performance, presque incroyable en pareilles circonstances, d'y battre Troyes, pourtant solide 3ème de L2.
Allez, vous voulez jouer à vous faire peur (ou trouver une raison supplémentaire d'auto-flagellation au cas où les choses tourneraient mal) ? Pas de soucis, Paris n'affiche même pas de réels signes de rémission puisqu'après une belle série avec 13 points en 6 matchs (!), les Franciliens sont, de nouveau retombés au fond du seau avec un seul point lors de leurs 5 dernières sorties.
La Coupe est donc, à eux plus encore qu'a nous, une sorte d'échappatoire où Amnéville (N3, 0-2), Valence (R1, 0-1, a.p.) et Fabrègues (N3, 0-2) leur ont finalement laissé se frayer un chemin, même si ce ne fut pas réellement haut-la-main. Aucun match n'étant mené de plus d'un but à la 70' malgré une adversité nettement plus faible sur le papier.
2- L’effectif
Pourtant, si la crise est palpable, l'effectif recèle quelques noms qui auraient laissé penser à des jours meilleurs pour le PFC.
Ainsi, dans les buts, les Parisiens peuvent toujours compter sur leur emblématique gardien qu'est Demarconnay, qui les a tant sauvés par le passé. Pourtant, le vieux de la vieille (36 ans, 11ème saison à Paris) n'est même plus un titulaire indiscutable. En effet, s'il a commencé la saison avec ce statut, il n'a retrouvé le terrain le week-end dernier que pour la première fois depuis septembre, le portier formé au Vert, et revenu de sa mésaventure suisse, Maisonnial, lui étant généralement préféré.
En défense centrale, c'est le plus souvent un trio qui est préféré avec Bamba, Yohou et Kanté, qui sont parmi les rares survivants de la saison dernière, les deux premiers sortant tout droit, à plus ou moins longue échelle de temps, de la réserve parisienne quand le dernier, international guinéen, a mis du temps à se frayer un chemin dans le foot de haut niveau, après de nombreuses saisons à galérer à Créteil puis dans d'autres clubs franciliens de niveau inférieur. La principal doublure était jusque là Felipe Saad, l'un des vétérans de la L2, souvent un peu trop court pour la L1, même s'il y compte une vingtaine de matchs, principalement avec Ajaccio et Caen, mais fiable défenseur de L2. Cette hiérarchie pourrait toutefois être bousculée par l'arrivée lors de ce mercato de Cissé, transfuge d'Angers où il n'avait quasiment pas pu jouer depuis son arrivée de Tours.
Dans un système le plus souvent à 3, ce furent souvent des joueurs à l'origine offensif qui occupe les côtés. A droite, le rôle revient en effet le plus souvent à Julien Lopez, grand frère de Maxime. La défense à 4 retestée dernièrement a en revanche été plus favorable à Mandouki, voire à Boahene, utilisé seulement pour la deuxième fois de la saison lors de la dernière rencontre. Garcia, aligné en début de saison pour pallier un groupe en sous-effectif défensif ne devrait, lui, plus beaucoup avoir l'occasion de se montrer. A gauche, alors qu'Abdi était largement le plus utilisé en début de saison, c'est finalement Nomenjanahary, international malgache que l'on a vu en L1 à l'occasion de la dernière saison qu'y a passé le RC Lens, qui a occupé le couloir par la suite. L'arrivée, cet hiver, de l'international burkinabé, Coulibaly, en manque de temps de jeu au Havre, pourrait changer la donne, et justement favoriser le retour à une défense à 4. A noter que Bamba peut également évoluer des deux côtés de la défense, ce qui donne une option supplémentaire à René Girard.
Au milieu, les deux postes devant la défense ont principalement été occupés par un trio qui a beaucoup tourné. La présence de l'international ghanéen Rabiu, que l'on a connu à Evian et désormais revenu de Russie, et de Kikonda, que Paris a été chercher en N1 en Bretagne, à Concarneau permettent en effet tantôt de faire tourner, tantôt de compenser la présence à droite de Mandouki, capitaine et toujours aligné. Le quatrième homme, Florian Martin, 3ème meilleur buteur de L2 il y a deux saisons au moment de se faire les croisés, aurait sans doute dû être plus utilisé, mais sa fragilité l'a encore laissé à plusieurs reprises sur le côté de la route, revenant toutefois dans le onze ces dernières semaines. Alceus, international haïtien, utilisé en sortie de banc en début de saison, n'est lui plus dans le groupe depuis de nombreuses semaines.
Devant, Pitroipa, autre visage connu de la L1, a commencé la saison en soutien de l'attaque, mais l'arrivée de Menez, rien que ça, oui, un ancien international français, l'a quelque peu barré, mais quelques changements de composition lui ont récemment permis de reprendre une place de titulaire, notamment en occupant le côté droit depuis le retour à 4 derrière, qui a par ailleurs poussé Menez sur la gauche. Dans l'axe, Armand est quasiment indéboulonnable. Les nombreux autres avants-centres doivent donc se contenter d'une place à ses côtés à se partager, quand il n'y a pas qu'un seul avant-centre comme la semaine dernière. C'est pour cela que les temps de jeu de Timité, prêté par Amiens, Abdeljelil et Diaby, venu ici après avoir été viré de Nice (vous vous souvenez du vol de la montre de Dolberg, c'est lui), sont plutôt réduits. La situation est encore pire pour Sarr, titularisé seulement à trois reprises ou pour Maletic. L'ancien Lorientais Mara, aligné dans le onze une seule fois, à gauche, pourrait, en revanche, peut-être profiter du retour à une équipe jouant avec de réels ailiers, si cela devait se confirmer. Notons que l'ailier Sila et le milieu offensif Matoug ont eu un court temps de jeu cette saison également
La compo probable : Quelques absents, avec Felipe Saad et Boahene pour des raisons physiques, mais aussi Yohou et Diaby pour suspension. Quelques joueurs ont été également mis de coté, notamment Maisonnial qui ne retrouvera donc pas son club formateur, mais également Abdeljelil, Abdi, Alceus ou Maletic. Les systèmes testés ces derniers laissent ainsi deux possibilité :
Demarconnay – Lopez, Bamba, Cissé, Kanté, Nomenjanahary – Mandouki, Martin – Pitroipa – Menez, Armand
Demarconnay – Mandouki, Bamba, Kanté, Coulibaly – Martin, Rabiu, Kikonda – Pitroipa, Armand, Menez
3– Souviens-toi la dernière fois
Enfin, si tu es assez vieux (hum, non, trop direct) âgé (mouais, non, ce n'est toujours pas ça) si tu as assez vécu pour l'avoir connu (bon, c'est déjà mieux). En l'occurrence, ce n'est pas le cas de l'auteur de ces lignes qui va donc faire assez court. La dernière fois, figurez-vous, donc, que cela date de 1979 et que les Verts l'avaient alors emporté grâce à un simple petit but de Jean-Marie Elie, au Parc des Princes, à l'époque.
Plus largement, on peut se féliciter de ne voir aucune défaite au (court) palmarès des confrontations directes, toutes dans les années 70', et même un seul match nul. Bon, du coup, c'est un peu tout. Je ne vous ai pas trouvé de joueurs de l'équipe actuelle qui était présent sur la pelouse à l'époque. Même pas Loïc Perrin.
4- Le joueur à suivre
Difficile de ne pas mettre en avant, qu'on l'aime ou non, la présence de Jeremy Menez dans l'effectif parisien, tant dans le dur depuis le début de saison. On aurait presque tendance à croire que le garçon est complètement fini, l'âge ayant pris le pas sur ses qualités techniques. Pourtant, le bonhomme n'a ''que'' 32 ans. Si cela n'était plus vraiment suffisant pour briller dans le championnat mexicain, cela doit être suffisant pour porter à bout de bras un PFC branlant.
Toutefois, s'il éclabousse certaines actions parisiennes de sa classe, celle-ci ne lui suffit finalement que rarement à être décisif. Pas encore buteur, il doit donc se contenter de 3 passes décisives à son bilan. Pourtant, quand il se passe quelque chose dans le jeu parisien, il y a de grande chance qu'il soit à la baguette.
De grandes chances oui, mais pas forcément, attardons nous sur un autre joueur de talent qui n'a malheureusement pas eu l'occasion d'être sous les feux de la rampes, c'est Florian Martin. En constante progression pendant de nombreuses années, il atteint, il y a deux ans, le sommet de son art, sa technique, ses qualités de passe comme de frappe, font mouche plus que jamais. Mais voilà, les croisés, une fin de contrat et près de deux ans de galère. Mais, toujours, par moment, ces gestes de classe, plus dans la passe que dans le gri-gri.
Reste que le temps de jeu du second lui donne moins l'occasion de briller, alors s'il y a un danger, il faut plutôt allez le chercher du côté d'une jolie poupée, dont on espère qu'elle ne va pas nous faire danser.