Entre temps d'adaptation et blessures à répétition, les premiers pas de Sebastien Mazure à Saint-Etienne ont été plutôt décevants. Sera-t-il la bonne surprise de la deuxième moitié de saison ?

Un attaquant prisé

Genève, 10 juillet 2005. Face à Neuchatel Xamax, Sebastien Mazure ouvre son compteur-but après seulement 39 minutes passées sous le maillot vert. Hélas, depuis, cet événement ne s’est pas reproduit !

     Mais revenons, si vous le voulez bien, au commencement. La saison dernière, Mazure, 26 ans, flambe avec le Stade Malherbe de Caen. Il inscrit 13 buts, dont un décisif face à Lyon, et un autre au Stade de France en finale de la Coupe de la Ligue, mais ne peut empêcher ni la descente du club normand en L2, ni Strasbourg de remporter le trophée chéri par Thiriez et France Télévisions.

     Alors qu’il avait proclamé qu’il resterait à Caen si son équipe se maintenait parmi l’élite, Mazure se retrouve donc sur le marché des transferts, et l’AS Saint-Etienne est très vite en pole-position dans les négociations. Le joueur semble très intéressé par le challenge forezien, et les Verts ont besoin d’un renfort offensif pour pallier au départ de Marin et à l’échec de Le Tallec.

Premiers pas en Vert

Seulement voilà, comme rien n’est facile à Sainté, les discussions trainent, et Mazure ne signe que le 21 juin, dans un deal incluant ou non le transfert de Compan à Caen, on ne le saura sans doute jamais…21 juin, l’Eté, Fête de la Musique…Le tout à seulement dix petits jours de la première rencontre de l’année, face à Xamax en Coupe Intertoto. Les joueurs stéphanois ont suivi un entrainement adapté en conséquence pendant l’intersaison, mais pas le néo-Vert, qui, à court de rythme, n’entrera qu’à la 59ème minute du match aller (1-1), et à la 51ème du match retour, où il réussit donc à marquer un véritable but d’avant-centre, sur un service impeccable de Mendy, avant d'être Ã  l’origine du second but signé Feindouno (2-1).

     Bref, ce sont des débuts encourageants, mais l’équipe, qui a joué pendant une saison entière en 4-3-3, a du mal à intégrer « le nouveau Â» ; Piquionne semble mieux comprendre le jeu de Feindouno, et Fredéric Mendy est en forme. A Cluj, c’est le Sénégalais qui est titulaire, et lorsque Mazure entre, ce n’est pas pour épauler Piquionne, mais pour le remplacer (1-1). Et au retour à Geoffroy-Guichard, lorsque Baup décide de faire sortir Mendy, c’est pour faire jouer Sakho (2-2).

Première blessure en Vert

Puis Baup change à nouveau son fusil d’épaule. Pour l’entame du Championnat, contre Ajaccio, le public stéphanois aura finalement droit dès le coup d’envoi à l’association Piquionne-Mazure, un duo sensé sentir la poudre. Mais le pétard est mouillé. Roland Courbis a bien préparé le coup, et sa formation corse prive les attaquants stéphanois de ballons (0-0). Mazure sort tête basse à l’heure de jeu, et la semaine suivante, il fait banquette à Troyes (0-0), puis est laissé à la disposition de la réserve, accrochée par Yzeure (0-0).

     Nous sommes déjà à la mi-août, et l’équation du positionnement du n°10 dans l’équipe semble toujours aussi difficile à résoudre. Mazure remplace Piquionne face à Metz (2-0), puis deux fois Mendy, contre Toulouse (1-1) et Sochaux (0-0). Il n’entre même pas en jeu à Nice (1-0) avant de se blesser légèrement et de manquer une semaine où les Verts joueront trois fois, face au Paris SG (3-0), Nancy (0-2) et Lille (0-2).

Une bonne période

Octobre sera une bonne période pour l’ancien Caennais. Face au Mans, il remplace un Sakho grippé et fait étalage de son jeu en déviation (3-0). A Nantes, il est titulaire, et pousse Savinaud à marquer contre son camp (1-1). Il profite des blessures conjointes de Mendy et Sakho pour enfin glaner du temps de jeu. Il est titulaire face à Marseille (2-1), remplaçant de luxe contre Lille en Coupe de la Ligue (0-2). A Strasbourg, il offre le but de la victoire à Gomis (1-0).

     Petit à petit, Mazure semble devenir une partie importante du système de jeu, plutôt dans un rôle de soutien offensif que de réel buteur. D’ailleurs, face à Auxerre, sa sortie sur blessure (au mollet) à la 65ème minute (remplacé par Tiéné) correspond à la baisse de régime des Stéphanois, qui se font finalement rejoindre (1-1). Il manque le déplacement à Monaco (0-1) et revient contre Bordeaux. Trop tôt. Sa douleur au mollet se réveille et il doit céder sa place, si difficilement gagnée, à Mendy. Pour l’anecdote, les Verts seront encore une fois rejoints au score après sa sortie (1-1).

Et maintenant ?

Le diagnostic est plutôt atypique : entrappement d’une artère dans le muscle du mollet. Lors de l’effort, le muscle gonfle et coince l’artère, ce qui entraîne une baisse du flux sanguin dans la jambe, et donc des douleurs. Voilà Mazure parti pour une longue série de soins particuliers, qui l’éloigneront des terrains lors des derniers matches de l’an 2005 (Lens, Lyon, Rennes) et probablement pendant le mois de janvier 2006. Mais à son retour, tout restera possible. Poursuivra-t-il les progrès entrevus en novembre ? Pourra-t-il jouer plus haut grâce à l’arrivée de Postiga ? A Mazure de prouver qu’il sera plutôt une sorte de recrue du mercato hivernal, plutôt que le flop de la saison…

Le coin des stats

Nombre de matches joués : 15

Nombre de titularisations : 6

Nombre de minutes jouées : 693

Buts : 1

Passes décisives : 1

 

A remplacé : Mendy (3 fois), Hellebuyck (2 fois), Piquionne (2 fois), Sakho (1 fois), Gomis (1 fois)

A été remplacé par : Gomis (2 fois), Perrin (1 fois), Tiéné (1 fois), Mendy (1 fois)