Les frustrations s'enchaînent. Après la fin de match du derby, l'horreur en Coupe et un match mollasson à Nantes, c'est un arbitrage cataclysmique à Rennes qui nous plonge un peu plus dans la dépression. Pour s'en sortir et ne pas continuer à prendre du retard, c'est la bonne surprise de la saison qui se présente devant nous. Rien de bien rassurant donc à un moment où il semble que rien ne nous sourit.


1- Le parcours

 

L'état de forme des Strasbourgeois est impressionnant Ainsi sur les neuf dernières rencontres toutes compétitions confondues, ils ne comptent qu'une seule défaite, au Parc de Princes. Pour le reste on ne trouve que des victoires ou presque, avec un match nul contre Marseille en Coupe de la Ligue finalement converti en qualification.

 

Plus spécifiquement, l'autre Racing fait partie des équipes en forme en L1. Ainsi, il s'agit de la 2ème équipe sur les cinq dernières journées de championnat, devancée seulement par le PSG à la différence de buts et de la 3ème équipe sur les dix dernières journées. Sur cette période deux défaites sont toutefois à déplorer.

 

Ce qui impressionne également, c'est la capacité à être à la fois relativement imperméable, puisqu'il s'agit de la 5ème défense sur les dix derniers matchs avec neuf buts encaissés (à égalité avec Sainté), mais surtout extrêmement efficaces offensivement avec la 2ème meilleure attaque sur cette période, encore derrière le PSG.

 

Cette très bonne dynamique se traduit également par une bonne répartition des points pris entre réception et déplacement, au point d'être la 5ème équipe à l'extérieur depuis le début de saison, avec trois défaites, dont deux chez les Olympiques.

 

Enfin, tout ça, c'était avant que la machine ne s'enraye ce week end à domicile contre Angers. Pourrait-on donc profiter de ce report pour hériter d'un Racing freiné dans son élan ?

 

2- L’effectif

 

Depuis le début de la saison Laurey s'appuie avant tout sur un système très chargé dans l'axe avec une défense à cinq, mais aussi le plus souvent des joueurs uniquement axiaux, bien que très mobiles, devant elle. Le mercato d'hiver changera-t-il la donne ?

 

C'est toutefois dans les buts que la solution axiale est la moins surprenante. A ce poste la concurrence manque clairement de Sels puisque ce dernier ne manque jamais l'occasion de se montrer, laissant l'espoir Kamara et le vétéran japonais Kawashima se battre pour l'observer depuis le banc. En défense centrale pas de bataille féroce non plus malgré le style de jeu musclé de Mitrovic, à peu près aussi indiscutable que Martinez. Si Koné a parfois été absent, il n'est plus vraiment discuté non plus dès lors qu'il est apte. Le seul joueur ayant été amené à pallier différentes absences a finalement été Caci, qui se partage par ailleurs le poste de piston gauche avec Carole. Ce serait toutefois vous raconter des salades que de vous affirmer connaître le titulaire parmi ces deux joueurs. Ce qui n'est pas le cas à droite ou Lala connaît la chanson et fait taire les prétentions du jeune Aaneba. N'Dour, toujours et encore embêté par les blessures n'a lui pu gratter qu'une titularisation. A noter les courts passages de milieux de terrains habituellement axiaux à ces postes de piston, Liénard, Thomasson ou Gonçalves notamment.

 

Au milieu, justement, deux joueurs sont indiscutables, ce sont Martin et Sissoko. Derrière eux la lutte pour le dernier poste dans ce secteur se joue le plus souvent entre Thomasson et Lienard . Lutte à l'avantage du premier sauf quand, comme lors des dernières semaines, ce sont quatre milieux axiaux qui sont alignés et que les deux se côtoient ainsi sur la pelouse. Corgnet et plus encore Grimm et Fofana ramassent, eux, les miettes. Et ce n'est pas l'arrivée de Prcic, probablement pour pallier l'absence sur blessure de Martin qui viendra arranger leur cas.

 

Devant c'est donc principalement le poste d'avant-centre qui a son importance. Alors que la paire formée du Sud-Africain Mothiba et du Cap-verdien Nuno da Costa semblait l'emporter jusque là, le retour au premier plan d'Ajorque, notamment écarté par une blessure suivi de l'alignement de plus en plus régulier de quatre milieux, a fini par mettre sur le banc le second puis le premier. Mais les plus grosses victimes du système de jeu prôné par Laurey sont surtout les joueurs de côté. Si ce n'était pourtant pas son poste originel, Gonçalves qui n'évolue plus qu'à ce poste à vu son temps de jeu conséquemment baissé depuis qu'il n'apparait plus d'offensif de côté que sporadiquement. Le raisonnement est encore plus vrai pour le jeune Zemzemi qui n'a pas encore vraiment profité de son arrivée en France advenue pourtant il y a déjà un an. Le sort de Saadi est quant à lui plus lié à son physique qu'à l'organisation strasbourgeoise. De même que Zohi doit sembler encore un peu tendre au coach alsacien pour si peu apparaître malgré sa capacité à jouer aussi bien dans l'axe que sur le côté. L'arrivée de Grandsir, spécialiste du poste d'ailier pourrait toutefois rebattre les cartes pour ces joueurs qui comptent sur ce poste pour se montrer. A moins que la lutte ne se résume une nouvelle fois à Liénard et Thomasson.

 

La compo probable : En plus de Martin, Carole sera absent. Selon L'Alsace, ce sera également le cas de Lala, Caci et Liénard mais pas de Thomasson pourtant incertain.

Sels – Aaneba, Mitrovic, Koné, Martinez, N'Dour – Prcic, Sissoko, Thomasson – Ajorque, Mothiba

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Un point à La Meinau ce n'est pas forcément si mal. Un point à La Meinau face à une équipe aussi performante que celle de cette saison, c'est même plutôt bien. Mais un point à La Meinau face à une équipe aussi performante que celle de cette saison dans de telles conditions, ça devient carrément un bon résultat. De quoi, avec un peu de recul, mieux apprécier ce qui avait été vu à ce moment-là comme une perte de points. Après l'exclusion de Subotic dès la 18ème, puis après avoir craqué sur un but de Gonçalves à la 55ème, on se voyait mal revenir et finalement, le miracle était double puisqu'il était venu de Gueye sur son deuxième ballon en L1.

 

La dernière réception de Strasbourg, dans les conditions que l'on sait, avec Sablé comme entraîneur, avait pourtant été l'un des matchs les moins décevants de cette période et seule une défense fébrile nous avait empêché de décrocher la victoire malgré l'ouverture du score d'Hernani et la reprise de l'avantage par Monnet-Paquet, sur un gros travail, encore une fois, d'Hernani qui sortait là son meilleur match en Vert.

 

Plus généralement, les rencontres entre les deux clubs datent et les plus récentes ne réussissent que rarement aux Verts avec une seule victoire, aux forceps, lors de la seconde moitié de saison dernière. Même lors du précédent passage commun des deux équipes en Ligue 1, la victoire était relativement rare, arrivant seulement deux fois sur sept matchs.

 

 

4- Le joueurs à suivre

 

Plutôt que d'enfoncer des portes ouvertes en mettant en avant Kenny Lala (finalement absent) ou Lebo Mothiba, d'ailleurs plus en retrait ces dernières semaines (deux titularisations sur les cinq derniers matchs, pour aucun but et aucune passe décisive), nous allons nous attarder sur un ancien Vert qui fait le bonheur de Strasbourg. Non, il ne s'agit ni de Saadi ni de Corgnet, mais plutôt d'un ex-futur-Vert, Stefan Mitrovic.

 

S'il est arrivé en Alsace avec toujours des doutes sur ses capacités physiques, ceux-ci ont vite été levés tant il s'est imposé rapidement en s'appuyant principalement sur ses qualités physiques. Car en témoigne le match aller où l'on se demande encore comment il a pu terminer le match, l'international serbe flirte toujours avec la limite, le plus souvent en restant dans les clous, mais parfois tout de même en mangeant de la biscotte, rouge comprise. Mais au-delà de ce côté guerrier, Mitrovic a su s'imposer en leader pour cette équipe au point d'en devenir capitaine immédiatement après son arrivée. Devenu l'âme de ce nouveau Strasbourg, ce choix représente bien la réussite et le flair de l'ex-recruteur des Verts.