Valenciennes n'est pas mort(imer) : derniers après onze journées, les nordistes reprennent progressivement du poil de la bête, et ne viendront pas dans le Chaudron en victimes expiatoires. Pas de Blake, M. Jacobs.


Un club qui vise plus ou moins explicitement le podium ne devrait pas avoir à trembler lorsqu'il reçoit le 18è du championnat. Pourtant, tout laisse à penser que le match de samedi sera éprouvant.


1- Le parcours

Ca avait pourtant bien commencé : une fessée infligée à Toulouse à la maison, et un et deux et trois zéros ! Mais la vie en rose ne va pas durer : elle s'enfonce immédiatement dans le rouge, avec une série de 7 défaites consécutives - qui aurait pu être plus lourde d'une unité, si Enza Yamissi n'avait arraché le nul en toute fin de match contre Reims. Après neuf journées, VA pointe à la dernière place avec un bilan famélique de 4 points et de 5 buts marqués.

Daniel Sanchez est débarqué. Pour le remplacer, le président Legrand engage Ariël Jacobs. Inconnu en France, le technicien belge a pourtant un palmarès intéressant : 3 titres de champions (2 en Belgique, 1 au Danemark), 2 coupes de Belgique et 1 Supercoupe - toujours outre-Quiévrain. L'effet immédiat n'est pas forcément spectaculaire en termes de résultats bruts, mais une chose a changé : dorénavant, Valenciennes marque presque à chaque match.

Automatiquement, en marquant, on a plus de chances d'accrocher des points. Et lorsque VA s'incline, c'est toujours de peu. Valenciennes n'a plus perdu avec plus d'un but d'écart depuis le 29/10, toutes compétitions confondues. Enfin, les efforts payent : les hommes de Jacobs s'offrent comme cadeau de Noël une victoire à Louis II. Et depuis la reprise, ils ont engrangé autant de points que l'ASSE...


2- L’effectif

Dans les buts, aucune révolution n'a eu lieu : le vieux routier Penneteau reste le numéro 1, devant Novaes.

En défense centrale, VA s'est pris une tuile en pleine tête cette saison : l'abonnement à plein temps (ou presque) de Lindsay Rose à l'infirmerie. Par conséquent, les Hennuyers ont rapatrié Carl Medjani, que Jacobs a d'ores et déjà installé comme titulaire aux côtés de Kagelmacher. Autrement dit : la paire du Monaco champion de L2 2013 est reconstituée en L1 à Valenciennes. Angoua est le remplaçant attitré, tandis que le teletubby Lala sert de joker.

Sur les côté, Ciss tient la corde à gauche, et Mater à droite. Néry est l'alternative polyvalente, mais ne s'est toujours pas imposé comme un titulaire régulier.

Par commodité, on parlera d'un milieu à 4. Enza-Yamissi, très défensif, et Tongo Doumbia, plus relayeur, se partagent l'axe...avec Ducourtioux. En effet, si l'on se fie aux positions moyennes par match, le vieux briscard du Nord, chargé du côté droit, a une grande tendance à se recentrer, comme Balmont dans le Lille de Garcia. Par conséquent, l'entrejeu de VA a de faux airs de milieu à trois, avec Enza Yamissi en sentinelle. Le côté gauche est confié au jeune Masuaku, propulsé titulaire à l'arrivée du nouveau coach. A l'inverse de Ducourtioux, il aurait plutôt tendance à manger la ligne - il faut dire qu'il s'agit d'un latéral de formation.

Sur les derniers matches, Jacobs n'a que très peu fait tourner ; difficile donc d'anticiper qui seraient les remplaçants potentiels. Le monument José Saez, condamné à un temps de jeu famélique, étant parti terminer sa carrière en L2, le jeune Da Silva a pu avoir du temps de jeu dans l'axe. Quant aux côtés, les solutions de rechange apparaîtront sûrement quand le retour d'attaquants axiaux comme Pujol et Le Tallec permettra à Jacobs d'avoir un choix plus élargi de pointes.

Venons-y aux attaquants axiaux : les Valenciennois n'ont pas été épargnés par les blessures. A l'heure actuelle, la paire qui a le vent en poupe est constituée par Dossevi et Waris, fraîchement débarqué de Russie. Néanmoins, Pujol revient petit à petit, et Melikson entre systématiquement en jeu. On n'oubliera pas Bahebeck et Le Tallec, candidats très sérieux à la titularisation quand ils sont sur pied. Massampu et NGuette apportent de la profondeur de banc.

Petite remarque : Ariël Jacobs pratique avec assiduité une décision qui s'est un peu perdue ailleurs : il n'hésite pas à sortir un profil défensif pour un attaquant si le scénario du match l'exige.

L'équipe possible : Le onze-type des dernières semaines est facile à identifier : Penneteau - Mater, Medjani, Kagelmacher, Ciss - Ducourtioux, Enza-Yamissi, Doumbia, Masuaku - Dossevi, Waris. Néanmoins, avec l'enchaînement des matches (VA a joué au Vélodrome en milieu de semaine), il est probable que Jacobs pratique un peu de turn over.


3– Souviens-toi la dernière fois

C'était l'époque où la saison des Verts avait recommencé. La coupe d'Europe déjà partie, des joueurs alors titulaires comme Brison et Brandao sur le flanc, les recrues Mollo et Erding enfin alignables, le 4-3-3 mis de côté : ce mois de septembre a clos l'été de feux brillants. Il faut dire qu'à ce moment-là, Corgnet et Hamouma étaient en fusion. Certes aidés par un Penneteau en petite forme, les deux canonniers Verts ont tué le suspense dès la 53è minute : 3-0, rideau.

Enfin, pas complètement. En abandonnant le match à Valenciennes, Sainté s'expose. Et finit par concéder un pénalty (extrêmement sévère n'en disconvenons pas), transformé par Melikson à la 80'. On ne le sait pas encore, mais avec le but d'Obraniak à la 90' la semaine précédente, est en train de se mettre en place une coûteuse série : l'ASSE encaissera au moins un but dans le dernier quart d'heure lors de 8 des 10 matches disputés entre le 1er septembre et le 10 novembre.