La feuille de match
CFA, groupe C, 10ème journée. L’Etrat. Saint-Etienne bat GFCO Ajaccio : 2-0
Buts : Faye (39’) et Douala (90’)
------------------------Coulibaly--------------------------
-Diawara-------Benoît-----Benalouane-------Bourrin-
----------------Mansaly-------Cétout--------------------
----Guarin-----------------------------------Douala------
-----------------Lecomte------Faye----------------------
Remplacement : Didi à la place de Guarin (77’)
Remplaçants non-utilisés : Bruel, Badel, Messaoudi, Lebbihi
Faye trouve la...faille
Dans les premières minutes du match, sur une action anodine jouée au niveau de la ligne médiane, Guarin était purement séché par l’arrière gauche du Gazélec. Ce tackle par derrière, méchant, violent, hors de propos, aurait tout simplement mérité un carton rouge, mais l’arbitre ne donnait qu’un coup-franc aux Verts. Et ce cocktail nauséabond entre incompétence du corps arbitral et comportement excécrable des visiteurs allait pourrir l’intégralité de la partie.
Côté football (et il n’y en eût pas beaucoup sous le soleil automnal de L’Etrat), JP Primard alignait Diawara, Guarin et Douala, mais pas Nilsson, absent de la feuille de match. Le prometteur Papa Coulibaly remplaçait Jessy Moulin dans le but, tandis qu’Anthony Badel effectuait son retour (sur le banc) quasiment un an après sa grave blessure au genou. Meilleure réserve du groupe, l’ASSE devait patienter une demi-heure avant de se mettre en position de tir, par l’intermédiaire de Douala (30’). Bourrin voyait ensuite sa tête passer juste à côté (34’), Et puis Douala, jusque là très discret, réussissait enfin un dribble sur son aile gauche, avant de déposer un centre parfait sur la tête de Faye (1-0, 39’).
Grand-guignolesque
De l’autre côté, Guarin vivait un enfer, étant constamment provoqué verbalement par les Corses, et souvent maltraité dans les duels. Sur l’un d’eux, il répondit en donnant un petit coup de coude, reçut un carton jaune, ce qui ne fît qu’empirer les choses. L’ambiance devenait assez malsaine, et quelques insultes se mettaient même à voler depuis la main-courante, d’habitude relativement placide.
L’arbitre venait de siffler la mi-temps lorsqu’on bascula dans l’iréel. Le capitaine du GFCO prenait à partie un spectateur qui aurait balancé un « Corse de merde ». Depuis le rond central, et sous l’œil bovin du trio arbitral, il s’avançait tranquillement vers ce spectateur, le traitant de « raciste » et en lui promettant de lui « casser le crâne devant son gamin ». Il était rapidement entouré de quelques-uns de ses coéquipiers, dont un n’hésitait pas à envoyer un coup-de-poing dans le public. Les quatre pauvres stadiers du terrain Aimé-Jacquet étaient complètement à l’ouest sur cette action. Heureusement, le spectateur visé fût rapidement mis à l’écart, et malgré une tension palpable, la situation déjà ubuesque ne dégénéra pas.
Au retour des vestiaires, les arbitres convoquèrent les deux capitaines pour leur annoncer que l’auteur du coup-de-poing était expulsé. Etre réduit à 10 ne sembla tout d’abord pas calmer les Corses, Lecomte étant victime dès la reprise d’un vilain tackle par-derrière sanctionné d’un…jaune. Puis, enfin, le GFCO Ajaccio tenta de montrer pourquoi il occupait la deuxième place du groupe, créant quelques phases de jeu rapide, et obligeant Coulibaly à un bel arrêt (64’).
En revanche, cela ne s’arrangeait pas pour Guarin, qui avait changé d’aile pour échapper à son bourreau d’arrière gauche et qui était désormais provoqué par l’arrière…droit. Pendant que les arbitres avaient le dos tourné, celui-çi assénait une violente claque dans la nuque du Colombien. C’en était trop pour Laurent Roussey, qui assistait au match dans un coin du terrain, et qui se précipitait vers le banc stéphanois pour demander à Primard de sortir Fredy Guarin. Ce qui fût fait immédiatement, au milieu des moqueries des joueurs corses (77’), tandis que les dirigeants du GFCO, grande classe, déposait des réserves quand à l’intrusion du coach dans la zone technique.
Douala et on s'en va
Le match était donc de nouveau interrompu pour des palabres, pendant lesquelles un stadier était pris à partie par le gardien corse ( ! ), puis reprenait. C’était pathétique. Tout le monde avait hâte que cela se termine. Faye manquait un face-à -face (85’), et c’est finalement Douala, servi par Lecomte après une superbe accélération de Didi, qui réussissait le break (2-0, 90’).
Une dernière altercation avait lieu entre joueurs corses et spectateurs à la sortie du terrain, histoire de laisser une nouvelle trace sombre sur cette parodie. Honte au GFCO Ajaccio, honte à ses joueurs. Côté stéphanois, il n’y a pas grand-chose à retirer de cette gigantesque mascarade, si ce n’est un succès qui envoie l’équipe vers les sommets du classement. Douala et Guarin n’auront sans doute pas convaincu Roussey, au contraire d’un Cétout omniprésent, et d’un Mansaly très intéressant dans un rôle de milieu axial. Mais vraiment, il y a quelque chose de pourri dans ce football corse.