Tout le monde (ou presque) s'est bien reposé, il faut maintenant se réveiller : le mois de compétition qui vient peut s'avérer triomphal...
...ou décevant comme jamais. Ce déplacement au Stade de l'Aube inaugure en effet une séquence qui, de la finale de la Coupe de la Ligue au derby en passant par les quarts de Coupe de France, doit mettre les Verts sur les sentiers de la gloire. Ou pas.
1- Le parcours
Troyes a bien mal commencé la saison : le palier L2/L1 a été dur à avaler ; 2 points pris en 8 journées, c'est un score abyssal. Malgré un léger mieux en octobre, les Aubois finissent l'année 2012 avec seulement 2 victoires et 13 petits points au compteur. Déjà un pied en L2 ? Pas si sûr : leur début d'année 2013 donne des motifs d'espérance : toutes compétitions confondues, ils n'ont perdu qu'une fois lors de leurs 10 dernières rencontres, et encore face à l'OM, en encaissant deux buts lors des dix dernières minutes.
Pourtant, les hommes de Furlan comptent toujours 5 points de retard sur le premier non-relégable...en grande partie à cause de fins de matches ratées. 8 de leurs 14 buts encaissés en L1 en 2013 ont été marqués lors du dernier quart d'heure !
Attention toutefois : les Aubois passent rarement à côté de leur match ; 6 fois seulement cette saison se sont-ils inclinés avec plus d'un but d'écart. Cette équipe, accrocheuse, est d'ailleurs celle, avec Bordeaux, qui réalise le plus de matches nuls.
2- L'effectif
Dans les buts, Thuram-Ulien réalise une première année dans l'élite qui convainc les observateurs, et surtout son entraîneur puisque Dreyer peut vérifier chaque semaine si le banc de touche des différents stades est bien entretenu.
Avant le match aller, les deux joueurs les plus alignés en défense centrale étaient Saunier et Rincon. Le premier est passé n°3 dans la hiérarchie, tandis que le second joue la roue de secours défensive multi-tâches. Ce sont les vieux briscards Jarjat et Bréchet qui tiennent dorénavant la baraque. Monsoreau n'a pas encore joué. A gauche, NSakala est titulaire, devant Othon ; à droite, Faussurier tient la corde devant Colin.
Généralement, Furlan aligne deux joueurs à la récupération : NGoyi et Othon, depuis le départ d'Obbadi. Thiago peut dépanner, voire Khassa Camara. Reste l'interrogation Enza-Yamissi, capitaine de la montée, dont la saison est gâchée par les blessures. Lors des deux dernières rencontres, Othon est allé remplacer N'Sakala en latéral gauche : Furlan a alors décidé, pour épauler NGoyi, de reculer Nivet...ou bien de jouer en 4-1-4-1.
Benjamin Nivet, vieux routier de L1, en est déjà à 8 buts cette saison, ce qui fait de lui le meilleur buteur aubois. Quand le milieu est fourni, Furlan l'aligne dans l'axe, en soutien d'une pointe qui aurait dû être Grax. Mais l'ancien stéphanois a pris un abonnement longue durée à l'infirmerie : cela permet actuellement à Corentin Jean de se mettre en évidence, du haut de ses 17 ans. Marcos, très régulièrement titulaire, peut être aligné à la place de Nivet comme de Jean ; Yattara joue la doublure lumière en pointe.
Il reste donc deux places, dévouées à des joueurs offensifs très mobiles qui débutent leurs actions sur les ailes. Camus, Darbion, Marcos mais aussi Faussurier, capable d'évoluer un cran plus haut, sont régulièrement alignés. Bahebeck essaie en général de jouer les super subs.
L'équipe possible : Vu de loin, on pourrait faire émerger une équipe-type des dernières rencontres de Troyes :
Thuram - Faussurier, Jarjat, Bréchet, NSakala - Othon, Ngoyi, Nivet - Camus, Darbion (ou Marcos), Jean (ou Marcos)
Mais Furlan aime faire évoluer son équipe par petites touches ; ainsi, un duo Colin (latéral) / Faussurier (ailier) sur le côté droit a eu ses faveurs lors des deux derniers matches, qui permet de mieux bloquer l'aile. Une surprise n'est pas à écarter...
3- Souviens-toi la dernière fois
Le match aller, c'était une sorte de confirmation. Après s'être imposé au Parc des Cheikhs, recevoir l'avant-dernier du championnat, ça peut faire un choc. Effectivement : si Brandao ajoute une couche à sa légende noire en ratant un face à face d'entrée de jeu, ce sont bien les Troyens qui se montrent dangereux en exploitant à merveille les contres. Juste avant la mi-temps, Hamouma touche du bois, prélude à l'ouverture du score au retour des vestiaires : Cohade lancé de loin dans la surface, contrôle, se retourne avec une balle piquée, frappe et marque. Les Verts tiennent alors le match, et ne le lâcheront plus ; en fin de rencontre, Aubame double la mise en deux temps face à Thuram - son dernier but avant la fin janvier 2013.
On ne le sait pas encore, mais les Verts ont alors presque fini de manger leur pain blanc. La semaine d'après, le nul décevant à Annecy sera le signe avant-coureur d'un décembre glacial.