La claque du derby mise derrière nous, cela ne doit pas suffire à nous satisfaire. Dans une semaine importante dans la lutte pour le maintien, tous les points sont bons à prendre. Particulièrement contre un adversaire direct comme Nantes contre qui une victoire serait une vraie bouffée d'oxygène et une défaite une frayeur supplémentaire pour la suite.
1- Le parcours
Comme pour Nice et comme pour nous, il n'est pas bon. Cette fois, il est même moins bon que celui des Verts. Les hommes du vilain Domenech sont en effet au niveau de la zone rouge, mais pas dedans, avec seulement 18 points en 22 journées (oui, oui, si on fait le calcul, cela nous donne une base de maintien, à l'instant t, à 31 points). Si les Nantais perdent autant que les Verts, là où le bât blesse, c'est qu'ils gagnent encore moins, ce qui n'est pas une sinécure. Seul Dijon a en effet remporté moins de rencontres que les 3 petites victoires des Canaris.
Pour autant, pas vraiment question de se moquer puisque le bilan est en fait assez proche avec le même nombre de buts marqués (21) et un but encaissé de plus seulement (36). Enfin, assez proche, depuis le début de la saison, mais les dynamiques ne sont clairement plus les mêmes. Ainsi, depuis que Sainté a enrayé sa série de défaiteq, les Verts sont sur un rythme de 12 points en 11 matchs, une 13ème place sur cette période à la clef quand Nantes n'a pris que 5 points et se classe 19ème, devançant seulement Nîmes qui compte un match de moins. Et si au niveau des buts marqués, les Canaris restent assez proches des Verts avec 2 buts de moins (8), ils n'ont clairement pas corrigé leurs problème défensifs et comptent 5 buts encaissés de plus, malgré la manita concédé dans le derby (21).
Surtout, cette période est marquée par l'absence de victoire. Et pour cause, cette série a même débuté avant, cela fait en effet 13 matchs que Nantes ne gagne plus depuis un succès à Lorient début novembre. Une victoire à l'extérieur qui ne doit pas être vue comme un signe de meilleur forme à loin de la Beaujoire, puisque les Nantais n'y ont pris que 6 points en 11 matchs et restent sur 2 points lors des 6 matchs ayant suivi cette seule victoire en déplacement avec en prime au moins un but encaissé à chaque fois et même 3 buts à trois reprises. Par contre, méfiance, ils ont tout de même marqué lors de 4 de ces 6 rencontres.
2- L’effectif
Si les résultats ne changent pas, en revanche, Domenech a quelque peu changé la donne dans son équipe, notamment au niveau du système de jeu, avec une préférence pour le 4-4-2. Pour le reste, ce n'est pas la structure de l'effectif, classique avec des postes doublés, qui est en cause dans la difficile saison nantaise.
Si c'est parfois une façon de marquer son territoire, pas de changement au poste de gardien du phare où Lafont fait toujours bonne mine devant le Slovène Petric. En défense centrale, pas de changement majeur non plus puisque le roc et capitaine Pallois est toujours indiscutable de même que le milieu reconverti Girotto qui barre Castelletto qui doit regretter de s'être embarqué dans cette galère. Sur les côtés, en revanche, Appiah, à droite, et dans une moindre mesure Fabio, à gauche, ont fait les frais de l'arrivée du technicien-boucher. Le premier, qui se partageait équitablement le poste avec Corchia n'est plus apparu tandis que le second se voit désormais régulièrement préférer Traoré, même s'il n'est pas autant mis sur la touche. Notons dans ce secteur la rareté Basila : le jeune défenseur central a été présent 15 fois dans le groupe sans la moindre minute de jeu.
Au milieu, réduction d'effectif oblige, il y a forcément eu des perdants. Le malheureux s'appelle Chirivella. Enfin, s'appelait, peut-être puisque avec le départ d'Abeid, la place aux côtés de Touré, revenu de nul part après son faux-départ de l'été qui l'avait mis très loin dans la concurrence, est désormais vacante. D'autant que, si l'on a vanté la cohérence numérique de l'effectif, ce nouveau système de jeu en plus du départ de l'international algérien rend la concurrence peu féroce à ce poste, Louza et Blas ayant migré sur les côtés. Et le jeune Mendy n'entrant visiblement pas encore complètement dans les plans du coach tandis que Pereira de Sa, déjà peu utilisé, offre plutôt le profil d'un milieu offensif, inutile dans ce système.
Attaque augmentée aurait pu vouloir dire pas mal de gagnants dans ce secteur, il n'en est pas question, puisque Louza et Blas sont venus s'ajouter à la concurrence. Et les perdants, en réalité, s'appellent Simon et Blas. Ce sont en effet Coco et Louza qui ont été systématiquement utilisés dès lors qu'ils étaient disponibles. Quoique déjà moins utilisé, Bamba est également à mettre au rang des perdants, avec plus la moindre titularisation. Dans l'axe, en revanche, il y a bel et bien un grand gagnant, c'est Coulibaly qui a repris du poil de la bête devenant presque inévitable alors qu'il était presque hors-jeu auparavant. Il accompagne Kolo Muani aux dépens d'Emond. Rien ne change, en revanche, pour le tout jeune Ndilu, de même que pour Augustin, pourtant capable de jouer aussi bien dans l'axe que sur les côtés, qui comptent chacun environ 30' de jeu cette saison. N'oublions pas Limbombe, gravement blessé pour la deuxième fois depuis octobre 2019 et qui n'a pu jouer que 4 matchs de championnat depuis lors, en fin de saison dernière.
La compo probable : En plus de Pallois, suspendu, ce sont Ndilu et Augustin qui ne seront pas présent, au contraire de Limbombe qui fait son retour et sa première apparition dans le groupe de la saison :
Lafont – Corchia, Girotto, Castelletto, Fabio – Touré, Chirivella – Coco, Coulibaly, Kolo Muani, Louza
3– Souviens-toi la dernière fois
C'était le tournant du début de saison. Au rêve devait succéder le cauchemar et ce match servait de pont entre les deux. D'abord un but rapide d'Aouchiche et une première période plutôt maîtrisée. Puis une seconde période beaucoup plus compliquée. Et si le sublime bijou de Maçon au cœur de cette période difficile donnait l'espoir que l'on s'en sortirait malgré tout, c'était sans compter le début des ennuis. Durant 20 dernières minutes d'agonie, Simon commençait à nous faire peur, avant qu'Emond, pourtant rarement en réussite depuis son arrivée à Nantes, ne nous fasse perdre nos premiers, et malheureusement pas les derniers, points de la saison, à 5 minutes du terme.
La dernière à GG est un souvenir encore plus douloureux tant il s'était agi d'une purge représentative de la saison dernière. En fait, pire que représentative mais même plus proche d'être ce qu'on y avait vu de pire, et ce bien que le mauvais y ait été déjà largement présent.Un 0-2 fort logique pour des Canaris opposés à une équipe amorphe et ne proposant absolument rien. Il s'agit pourtant plutôt d'un accident dans le radieux bilan depuis notre remontée en L1 qui compte 10 victoires, 10 nuls et seulement 3 défaites, mais surtout une seule défaite à GG et deux seulement depuis le dernier passage de Nantes en L2.
4- Les joueurs à suivre
Vous tenez vraiment à vous faire ce mal ? Suivre les Verts depuis deux saisons ne suffit pas à votre masochisme ?
Alors, faisons un pêle-mêle et ressortons tout d'abord Blas et Louza, impliqués à eux deux dans près de la moitié des buts (10) de leur équipe en ayant majoritairement joué au milieu de terrain, et qui sont aussi les deux joueurs les plus fins techniquement de cette équipes et dotés d'une bonne vivacité.
Rappelons nous ensuite au bon souvenir de Coulibaly. Si les Nantais n'en peuvent plus et s'il a été tricard une bonne partie de la première partie de saison, il avait pourtant fait de bons débuts à Nantes avec une très honnête saison à 8 buts où il avait fait montre d'autres qualités que purement physiques malgré son gabarit, possédant une technique correcte et une pointe de vitesse pas si immonde dont Subotic se souvient.
Enfin, rappelons nous surtout au bien meilleur souvenir encore des frères Pereira da Silva, qui semblaient beaucoup aimer les exclusions contre les Verts. Rafael, d'abord, Fabio, ensuite, chacun pour leur seul rouge direct en L1. Pourquoi ne pas recommencer, Fabio ? Et ainsi faciliter la tâche des Verts dans la quête d'une victoire importante pouvant mettre la zone rouge à un écart confortable de 7 points.