Nouveau sélectionneur de l'équipe de France U18, Landry Chauvin nous a livré ses impressions sur Lucas Gourna-Douath, qu'il a nommé capitaine hier pour sa première sélection dans cette catégorie d'âge (victoire du VAFC 3-0 à Valenciennes).


Pendant le confinement, j'ai eu le temps de voir tous les matches de la génération 2003 depuis deux ans, soit 29 matches dont 25 contre des sélections étrangères. Lucas fait partie des garçons que tout de suite tu remarques par son potentiel. Il me fait un peu penser au même âge à Paul Pogba, même s'il est un peu moins grand. Après, il faut toujours faire un peu attention aux comparaisons. Mes relations régulières avec Philippe Guillemet ont confirmé les impressions que j'avais pu avoir sur les vidéos. Quand un garçon de 2003 commence la saison avec les pros et fait des apparitions en Ligue 1 (Lucas en a déjà fait quatre), surtout avec un entraîneur aussi expérimenté que Claude Puel, c'est forcément que ce garçon a un gros potentiel.

Lucas avait déjà le capitanat la saison dernière en équipe de France U17, vu son expérience et le leadership naturel qu'il dégage, c'était logique de le nommer capitaine de l'équipe de France U18. J'ai découvert Lucas cette semaine. Ce qui me plaît chez lui, c'est son investissement, que ce soit sur le terrain ou en dehors. C'est pour moi un leader positif. A Valenciennes il a joué pointe basse dans un milieu à trois, il est un super guide pour ses partenaires qui sont juste au-dessus de lui, il est "leurs yeux" quelque part. Il joue ce rôle de façon très précise et toujours de manière positive. Lucas est assez lucide et n'aime pas perdre. Il fait la tête quand il perd un match à l'entraînement, c'est le signe qu'il est compétiteur.

Notre double confrontation prévue contre les U18 du Pays-Bas a été annulée par la fédération néerlandaise à cause du Covid. On a eu la chance de trouver un adversaire, c'était mieux qu'une opposition interne, mais pour nous la marche était un peu haute hier à Valenciennes. Malheureusement on ne pouvait jouer qu'une Ligue 2. Le VAFC a pris ce match au sérieux, c'était un vrai match de préparation pour eux en vue de leur match contre Sochaux. On a vu une équipe d'adultes contre une équipe d'enfants. Mais dans cette équipe d'enfants il y avait quelques joueurs dont Lucas dont on sent qu'ils sont déjà habitués à s'entraîner avec des pros. Mais ils étaient cinq ou six, ce n'était pas suffisant pour pouvoir lutter à armes égales contre Valenciennes.

Contre des pros il y a moins de temps, moins d'espace. Lucas a été moins supris que d'autres  car il s'entraîne quotidiennement avec les pros et a fait quelques entrées en jeu en Ligue 1. Il a fait un match intéressant, après, il n'a pas fait non plus une prestation au-dessus de la mêlée. Mais il faut dire qu'on a beaucoup travaillé, on a fait six séances avant ce match-là. On n'a pas abordé ce match dans les conditions de fraîcheur optimales mais c'était important pour moi de voir mes joueurs en match, c'est riche en enseignements. Comme la quasi-totalité des joueurs, Lucas n'a joué que 45 minutes. L'idée c'était de faire jouer les garçons une mi-temps au cas où on aurait besoin d'eux dans leur club le week-end.

Bien évidemment je me garderai de porter un jugement définitif sur Lucas après seulement 45 minutes. Ce qui est sûr, c'est que Lucas fait partie des garçons sur lesquels on doit pouvoir s'appuyer dans le futur. La Ligue des Nations ayant été annulée à cause du Covid, on a une année pour préparer le championnat d'Europe U19 et je l'espère la Coupe du monde U20 derrière. Lucas doit faire partie des cadres de la génération. J'espère le revoir à l'oeuvre le mois prochain lors de la prochaine trêve internationale. Si tout va bien, si le Covid ne vient pas à nouveau perturber les choses, il y a un double match contre la Belgique qui est prévu.