Certains supporters ont tendance à catégoriser les Verts comme l'équipe qui relance ses adversaires. Ces derniers temps, pourtant, ce sont plutôt des adversaires déjà lancés qu'ils rencontrent, et qui ne les relancent pas. Le match face à Brest, désormais deux unités plus haut au classement, viendra-t-il enfin faire cesser cette série ?
1- Le parcours
Pourtant, si le Stade Brestois est devant l'ASSE, ce n'est pas faute de faire un début de saison que tout tend à décrire comme moyen. A peine plus d'un point par matchs, 6 défaites en 10 rencontres et un manque de régularité flagrant (la série la plus longue étant de 3 défaites, la série positive de 2 victoires). Ce qui vaut aux Bretons d'avoir atteint au mieux la 9ème position au classement et d'osciller depuis 6 journées entre la 11ème et la 14ème place, avec un bilan lors des 5 derniers matchs de 1,2 points par match, soit exactement le même que depuis le début de saison.
Mais moyen ne veut pas dire neutre. Ainsi, si les Brestois ne sortent pas du lot au classement général, ils sont en revanche la pire défense de L1 avec 22 buts encaissés soit 2 de plus que l'avant-dernier, Angers, et 7 de plus que la défense pourtant poreuse des Verts. Une défense qui n'est d'ailleurs pas sur la voie d'un redressement avec 10 buts concédés lors des 4 dernières rencontres. Mais avec une 8ème attaque plutôt correcte. Avec 15 unités, soit 5 de plus que l'ASSE, également. Ce qui en fait tout simplement l'équipe dont les matchs comptent le plus de buts.
Et puisqu'on parle de bilan mitigé, c'est encore le cas à Francis Le Blé, avec 3 victoires et 2 défaites, et une différence de but négative. Mais ce qui frappe, aussi, c'est la capacité à l'emporter contre Lille et Monaco mais à s'incliner contre Strasbourg, Nantes ou Angers. Si des contre-exemples existent et ne doivent pas faire conclure à une équipe forte contre les forts et faible contre les faibles, c'est une nouvelle illustration d'une équipe capable de montrer des visages bien différents et dont la constance n'est pas le point fort.
2- L’effectif
L'effectif brestois marque avant tout par son manque d'expérience dès que l'on cherche un peu de profondeur de banc. La conséquence, notamment, du départ de 4 à 5 titulaires et de quelques autres remplaçants réguliers. En revanche, le 4-2-3-1 avec un 4-4-2 comme variante reste la règle.
Dans les buts, si Larsonneur a changé de doublure, l'ancien parisien Cibois étant venu se planter sur banc, avant qu'Hassen n'arrive lors de cette trêve, c'est toujours lui qui est entre les bois. Dans l'axe, Duverne est toujours là et bien là, accompagné prioritairement d'Hérelle, qui a toutefois dû céder sa place à plusieurs reprises à Chardonnet. Brassier, prêté la saison dernière en L2 par Rennes est pour le moment là uniquement pour faire le nombre du fait de la longue absence pour blessure de Bain, titulaire la saison dernière. A droite, le titulaire de l'année dernière, justement, n'est plus titulaire, la faute à un ancien vert, Pierre-Gabriel, venu lui piquer la place, mais suffisamment absent pour que Faussurier ne cire pas tout à fait le banc. A gauche, Perraud, qui ne s'en était pas laissé compté la saison passée, ne subit plus la concurrence d'un Baal que Dall'Oglio a envoyé valser sur le banc.
Au milieu, en l'absence de Diallo et Autret, c'est donc Belkebla le dernier membre du trio qui tient l'entrejeu. A ses côtés, difficile de trouver le remplaçant de Diallo qui avait débuté la saison, le vétéran Lasne ne dépassant que d'une courte tête (2 titularisations contre 1) ses concurrents, le créatif Battocchio qui est plus souvent sorti du banc qu'il n'a été aligné d'entrée et les jeunes Mbock et Magnetti (respectivement 2 et 9 matchs pros avant cette saison). Plus étonnant, le plus expérimenté Ngoma, parmi les artisans de la montée il y a deux ans, n'est pas encore entré sur la pelouse. Le rôle d'Autret, lui, est en revanche revenu à Charbonnier de façon bien plus claire.
En pointe, la situation est claire avec Mounié comme titulaire et Cardona pouvant tout à la fois être sa doublure ou son compagnon en pointe lorsque le 4-2-3-1 se transforme en 4-4-2. Sur les côtés, c'est un peu moins limpide, trois hommes sortant du lot avec respectivement 7, 6 et 4 titularisations. Dans le lot, deux joueurs sans quasiment la moindre expérience du niveau professionnel. Le premier, Faivre, également aligné une fois en lieu et place de Charbonnier, ne comptait qu'un seul match professionnel en championnat, avec Monaco. Le Douaron, le second, vient lui directement du monde amateur, étant un des éléments de la montée de Saint-Brieuc en N1. Le dernier, un peu en retrait mais tout de même dans la lutte, est connu des supporters stéphanois puisqu'il s'agit d'Honorat. Finalement, un peu comme au milieu, l'expérience ne paie pas forcément puisque le trentenaire Philippoteaux, 110 matchs de L1, n'est pour le moment que le 4ème homme du poste. Devant, tout de même Heriberto Tavares, qui sortait pourtant de deux saisons pleines en D1 portugaise mais n'arrive pas à s'imposer avec seulement 3 entrées en jeu.
La compo probable : Si Hérelle est toujours absent, comme Philippoteaux, Bain et Chardonnet, Mbock est de retour et les deux anciens Verts sont dans le groupe. Dès lors, les plus gros doutes se situent dans le secteur offensif, entre les 3 ailiers principaux mais aussi sur le poste d'avant-centre, où Mounié qui revient de sélection pourrait être laissé sur le banc :
Larsonneur – Pierre-Gabriel, Duverne, Brassier, Perraud – Belkebla, Lasne – Honorat, Charbonnier, Faivre – Cardona
3– Souviens-toi la dernière fois
Histoire de se faire du mal. Alors que le bilan général est plutôt bon, on y reviendra, le dernier match, lui, laisse un goût amer. D'abord, une première mi-temps à complètement sombrer, une défense complètement à la rue et un score de 3-0 finalement plutôt logique à la pause, Lasne, Charbonnier et Cardona faisant la différence en 23 minutes. Et puis, une deuxième mi-temps de nature à avoir des regrets, conclue par un siège d'environ 20 minutes sur les buts de Larsonneur après les buts mérités de Bouanga puis Diony. Mais en vain.
Revenons donc aux choses plus heureuses, soit une série, avant cela, de 6 matchs sans défaite face aux Brestois. Dont une victoire et un nul à Francis le Blé. Une série qui débute toutefois lors du deuxième match après la remontée des Finistériens en L1, le premier étant déjà une défaite sur la pelouse brestoise, 2-0. Une rencontre que, des effectifs actuels, seul Moulin avait vécu... depuis le banc.
4- Le joueur à suivre
Pour une fois, le joueur mis en avant n'est pas dans notre compo probable. Mais il est en ballottage et il serait improbable qu'il n'entre pas au moins en jeu. Il s'agit de l'international béninois Steve Mounié.
Son histoire est celle finalement assez banale du joueur ayant réussi une bonne saison en L1, s'étant peut-être un peu trop précipité pour aller en Angleterre pour en revenir avec un statut moindre qu'à son départ de France. Alors, vrai bon joueur qui s'est loupé comme tant d'autres en Angleterre ou feu de paille vu trop beau trop tôt ? C'est sûrement cette saison brestoise qui nous aidera à y voir plus clair. Ce qui est certain, en revanche, c'est que son début de carrière, une saison à 11 buts à Nîmes en L2 puis une à 14 buts en L1, pour être bon, n'est qu'à peine au-dessus des deux saisons de Diony précédant son arrivée chez les Verts d'un point de vue statistique. Et si Mounié est plus mobile que la première impression que son gabarit donne, son principal atout reste tout de même sa capacité à se créer les opportunités dans la surface. Or, depuis, la baisse a été notable. Pourtant, l'aventure anglaise avait en réalité, et cela nous détache rapidement de la comparaison avec le flop stéphanois sus-cité, plutôt bien démarré avec 2 buts lors de sa première rencontre de Premier League. Puis 58 autres matchs dont seulement 6 où il devait de nouveau marquer. Buteur 8 fois en D2 anglaise la saison dernière, c'est ainsi qu'il revenait en L1 pour jouer le maintien avec Brest.
Mais le début de saison donne plutôt raison aux Brestois, puisque le Béninois en est à 2 buts et 2 passes dé en 8 rencontres. Pour autant, il revient d'un déplacement difficile en sélection. Aligné mercredi dernier sur un terrain indigne d'une rencontre internationale officielle au Lesotho, il a absolument tout raté mais a tout de même réussi l'exploit de ne pas rentrer blessé. Malgré tout, n'aura-t-il pas du forcer physiquement lors de cette rencontre, ou s'était-il seulement réservé pour baiser les Verts, comme tout Mounie(r) ?