La magie de la Ligue 1, c'est que même quand ça va mal, la 4ème place n'est pas bien loin. Celle-ci serait en effet de nouveau à portée si les Verts alignaient une... deuxième victoire d'affilée (oui, il n'en faut vraiment pas beaucoup) ce dimanche contre Metz. Une mission facile ? A voir.


1- Le parcours

Dire que Metz est une équipe qui tourne serait un bien grand mot. Le Lorrains étaient 16èmes de L1 avant le début de la journée et, malgré le rythme au ralenti des poursuivants, encore loin d'être tiré d'affaire en ce qui concerne la lutte pour le maintien. Toutefois, il est indéniable qu'ils connaissent un regain de forme.

Pourtant, les deux mois avant la trêve hivernale étaient loin de donner le sourire aux hommes de Vincent Hognon. Avec pas moins de 9 matchs sans victoires consécutivement. Pour autant, dans leur malheur, les Messins sauvaient les meubles en prenant 6 points et en ne concédant, sur cette période, que 3 défaites contre Lyon, Rennes et Nice. Surtout, depuis 4 rencontres, les choses se passent de mieux en mieux. Si la série sans victoire s'était poursuivie fin décembre, elle prenait déjà la forme de deux matchs nuls qui ont été suivi, désormais, par deux victoires, sur la plus petite des marges. Si bien que les Lorrains sont donc 9èmes sur les cinq dernières rencontres.

Pour le reste, on notera que si Metz se distingue par une défense tout à fait correcte, la 11ème de L1, son attaque est en panne puisqu'aucune équipe ne fait pire (19 buts) et qu'il s'agit de l'une des pires équipes à domicile avec seulement 13 points, devançant ainsi uniquement Toulouse. Une stat qui révèle toutefois avant tout une propension aux matchs nuls puisque les Messins n'ont que trois défaites à déplorer dans leur jardin.

 

2- L’effectif

Petit point puisque, depuis le match aller, quelques changements sont à noter dans l'effectif lorrain.

Ce n'est toutefois pas le cas dans les cages où Oukidja est toujours le n°1 et sa doublure reste les bras en Delecroix (de Lorraine) sur le banc. En défense, Centonze est bien accroché à son côté droit de la défense mais son pendant à gauche est désormais plus souvent Udol, depuis son retour de blessure, que Delaine qui occupait le poste en début de saison. Mais le plus gros changement vient de l'axe de la défense avec le recrutement de Bronn, qui n'a pas tardé à prendre sa place et qui a poussé Sunzu vers la sortie. Il devrait faire la paire avec Boye même si Fofana a parfois pu être aligné à sa place. La question de la défense sera toutefois celui du manque de profondeur de banc puisque Centonze ne dispose pas de doublure dans le groupe professionnel, de même que seuls trois axiaux sont à la disposition de Vincent Hognon. Par ailleurs, ayons une pensée pour Manuel Cabit qui tente toujours de se remettre d'un grave accident de voiture.

Au milieu, c'est avant tout le choix qui marque les esprits à la lecture de l'effectif. Et c'est plus encore le cas après ce mercato d'hiver. Pour autant, l'ancien Vert Maïga est, pour sa part, quasiment indéboulonnable. Ces dernières semaines, c'est plutôt Fofana qui a été désigné pour l'accompagner avec un dernier larron variable. Mais l'arrivée de Pajot, titulaire lors des deux dernières rencontres de championnat semble changer la donne. Et semble fermer un peu plus la porte à N'Doram, Angban, Cohade, qui ne joue désormais plus qu'épisodiquement, voire Traoré dans un système à pointe haute. Gakpa, quant à lui, doit se contenter d'un rôle de joker. Mais compte de nombreuses entrées malgré le nombre de joueurs qui lui passent devant pour figurer dans le onze de départ.

Devant, la présence de Diallo est indiscutable pour prendre la pointe. Et c'est également peu ou prou le cas de Nguette sur un côté, indifféremment à droite ou à gauche. C'est plus le nom du dernier larron qui reste sujet à doute. Si Traoré a eu globalement les faveurs de son entraîneur ses derniers mois, les toutes dernières sorties ont quelque peu rebattu les cartes, permettant à Boulaya, Ambrose et même Niane d'avoir leur chance. Le dernier pouvant également servir de solution de remplacement dans l'axe. A noter que, là encore l'effectif est relativement peu dense, et que cela a donné l'occasion à Mikautadze et Yade de faire leurs premiers pas en L1 lors des mois de décembre et janvier.

La compo probable : L'absence de Traoré rebattant les cartes sur le côté, le doute va subsister à ce poste, mais un peu moins que prévu du fait de l'absence, également, de Boulaya. Par ailleurs, s'il n'était pas attendu titulaire, Cohade ne retrouvera pas les Verts, il ne fait pas partie du groupe :

Oukidja – Centonze, Bronn, Boye, Udol – Maïga, Pajot, Fofana – Nguette, Diallo, Niane

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Et pourtant, il n'y a pas grand chose dont on peut se souvenir. Dans un match sans grand relief, Diallo pliait le match avant même les 20 minutes de jeu en trompant le pauvre Bajic dont c'était le baptême du feu sur corner. Pas loin d'être le pire match de l'ère Printant, il ne laissera même pas un souvenir cataclysmique.

Pourtant, remarquons qu'il vaudrait mieux se souvenir de ce match aller plutôt que du dernier déplacement à Saint-Symphorien. Car, là, en termes de souvenir catastrophique, on peut dire que l'on est servi. Dans une situation catastrophique au classement, au point d'en être, déjà, en janvier, à notre 3ème coach, ce match n'avait pas particulièrement permis de convaincre, au premier abord, de la capacité de Jean-Louis Gasset de nous sauver de l'abîme quand nous avions chuté 3-0 chez la lanterne rouge. Ni même de l'apport que pourrait avoir une recrue comme M'Vila. Il avait aussi sonné comme la fin de la carrière stéphanoise d'un M'Bengue encore fautif, la fin du crédit d'Hernani, exclu pour la deuxième fois de la saison, et semblait devoir démontrer le chant du cygne d'un Perrin catastrophique, mais qui, depuis, a réussi à renaître de ses cendres, au moins pour une saison et demi.

C'est finalement bien dommage de s'être focalisé sur les dernières puisque ces deux défaites sont aussi les seules depuis que l'ASSE est remontée en L1, contre 7 victoires et 4 nuls (3 victoires et 2 nuls à Saint-Symphorien)

 

4- Le joueur à suivre

Certes, reparler d'Habib Maïga, et voir que depuis qu'il a quitté les Verts, il a su s'imposer comme le patron d'une équipe de Ligue 1, dont il est désormais un élément indispensable au milieu et qui prend presque, avec peut-être une touche technique en moins, le rôle de régulateur du jeu tenu jusqu'ici par Cohade est quelque chose qui fait sincèrement plaisir à l'auteur de ces lignes.

Mais le phénomène du FC Metz, le facteur X qui peut les sauver, c'est bel et bien Habib Diallo. Et chez lui, ce qui frappe, c'est le sens du but. Du droit, le plus souvent, mais aussi du gauche ou de la tête, le garçon a faim de buts. Et il a la grande qualité de savoir marquer dans toutes les situations ou presque : lancé en profondeur entre les deux axiaux, dans le dribble, en renard des surfaces, en taclant, au duel aérien.

Bref, un danger permanent, pas avare d'effort et qui est capable d'user une défense par ses innombrables courses, l'international sénégalais de 24 ans ressemble tellement à un phénomène qu'il est presque surprenant de ne pas avoir vu s'envoler vers d'autres cieux plus tôt. Et qui, en attendant, fait du mal à presque toute la Ligue 1.