Ancien milieu de terrain des Verts et actuel latéral des Lionceaux, Papou Paye s'est confié à Poteaux Carrés avant de retrouver son club formateur ce jeudi en Coupe de France.


Papou, on te suit depuis le match que tu as joué avec les 16 ans de l'ASSE à Montpellier en 2006. Le MHSC avait gagné 1-0, but d'un certain Rémy Cabella...

Wow, ça ne nous rajeunit pas ! (rires) Mais figure-toi que je me souviens bien de ces matches de jeunes contre Montpellier car c''est cette génération du MHSC qui a remporté la Gambardella en 2009. Il y avait effectivement Rémy Cabella mais aussi Younès Belhanda, Benjamin Stambouli, Abdel El Kaoutari, Jonas Martin... Ils avaient une super génération !

La saison d'après avec les 18 ans t'avais fait un nul miraculeux chez ces Pailladins mais la gueulante d'Abdel Bouhazama avait fait trembler le vestiaire. Peux-tu nous rappeler le contexte de ton arrivée au centre de formation de l’ASSE ?

C’est David Guion, le premier coach que j’ai eu chez les Verts, qui m’avait contacté pour venir un jour à l’entraînement à Saint-Etienne. Je jouais à l’époque à Oullins-Cascol, un club de Lyon. Comme cette première journée à Sainté s’est bien passée, je suis revenu faire un tournoi avec les U15 de l’ASSE coachés à l’époque par Patrick Revelles. Ce tournoi a été concluant donc j’ai signé une convention avec Saint-Etienne. J’ai donc intégré le centre de formation l’été 2006, j’avais tout juste 16 ans. Nancy souhaitait aussi me recruter mais Sainté a donné sa réponse plus rapidement et surtout j’ai privilégié la proximité vu que je suis originaire de Lyon.

Que gardes-tu de tes quatre années passées sous le maillot vert ?

J’en garde d’en bons souvenirs. Sur le moment, on ne se rend pas forcément compte qu’on est vraiment, vraiment bien à Saint-Etienne. J’ai réalisé ça après coup. Je suis bien sûr déçu de ne pas avoir signé pro à l’ASSE mais j’ai su rebondir et je préfère garder tous les bons moments que j’ai vécus chez les Verts.

Quel formateur t’a le plus marqué à l’ASSE ?

Tous les formateurs m’ont apporté, m’ont fait progresser. Si je devais n’en retenir qu’un, je dirais Jean-Philippe Primard, qui m’a entraîné deux saisons en équipe réserve. J’ai vraiment bien accroché avec lui. C’est un super coach, proche de ses joueurs. Il m’a beaucoup aidé. J’étais aussi très bien avec David Guion que j’ai eu dans l’équipe des 16 ans. Il était bon tactiquement et assez proche de ses joueurs. On avait une bonne approche avec lui. J’ai eu également le coach Abdel Bouhazama, qui nous a beaucoup forgés mentalement. C’est quelqu’un d’assez dur et juste à la fois. J’ai beaucoup appris avec lui en tant qu’homme, au niveau football aussi.

À l’ASSE, tu as évolué en jeune avec des joueurs qui ont fait une belle carrière professionnelle.

Oui, j’ai joué avec Josuha Guilavogui, qui est de la même génération que moi et dont je suis resté proche. Avec Emmanuel Rivière, qui est aussi un 90. Les 91 Faouzi Ghoulam et Loris Néry bien sûr. Idriss Saadi aussi, un 92 qui avait beaucoup d’avance à l’époque. J’ai aussi côtoyé Yoann Andreu, d’un an mon aîné. J’ai joué avec des gars comme Amine Linganzi, qui avait fait quelques apparitions en pro à l’époque de Laurent Roussey. Y’a d’autres joueurs que je trouvais très forts à l’époque, je pensais qu’ils signeraient pros. Je pense notamment à Abdoulaïde Mze M’Baba, avec qui je suis resté proche. Il avait la technique, la vision du jeu. Ismaël Ugur aussi m’avait marqué, je le trouvais vraiment fort, au-dessus. Clément Jouve était vraiment bon, lui aussi je l’aurais bien vu en pro.

Signer pro, ça se joue à quoi ? C’est une question de mental, de réussite, d’agent ?

Je pense que tu as tout cité. Être un bon joueur, c’est nécessaire mais ça n’est pas suffisant. Il faut une part de réussite, le fait d’avoir un agent influent ça peut aussi jouer par moment. Le mental, c’est très important. Tout au long de ta carrière, t’en auras besoin. S’il ne t’a pas aidé au début et que tu ne l’as pas, tu ne pourras pas aller loin. Sans mental, tu n’arriveras pas à remonter la pente dans les moments difficiles et tu céderas au découragement.

Quels moments forts viennent spontanément à ton esprit quand tu te remémores tes vertes années ?

La première image qui me vient, c’est mon premier banc avec les pros. C’était au Vélodrome à l’époque de Laurent Roussey. Forcément, ça reste un souvenir marquant. J’ai failli ensuite être dans le groupe quelques jours plus tard contre Valence en Europa League. Laurent Roussey m’appréciait mais hélas il s’est fait limoger peu de temps après. Il avait pour adjoints Luc Sonor et David Guion. C’était une bonne période pour moi avant qu’ils se fassent virer (rires). À cette époque c’était rare pour les jeunes de monter en pro. Aujourd’hui c’est plus facile. Je garde aussi comme image mon dernier match en vert, avec le réserve. On avait gagné 5-0 contre Feurs, ça nous a permis de remonter en CFA. Malgré la grande déception de ne pas avoir pu signer pro, j’ai pu quitter le club la tête haute.

Je suppose que tu n’as pas oublié le moment où tu as appris que le club ne te proposait pas de contrat pro.

Oui, la sentence est tombée tardivement. Comme j’avais effectué une très bonne saison, j’espérais vraiment passer pro. Je me souviens que le coach Primard s’était vraiment battu pour que je signe pro. J’ai rarement vu un coach se démener comme ça. À tel point que j’ai été le dernier à être fixé sur mon sort. Ils ont mis du temps avant de prendre une décision finale. Honnêtement, je pensais au pire qu’ils me proposeraient au moins un an pro. J’ai accusé le coup quand j’ai appris que ce n’était même pas le cas.

Un an après que j’ai quitté le club, mon agent m’a expliqué qu’il avait eu au début de ma dernière année à Sainté une conversation avec Damien Comolli, qui lui avait dit que quoi qu’il arrive je ne signerais pas pro. Mon agent ne me l’avait pas dit car il voulait vraiment que je fasse une grosse saison, que je ne me prenne pas la tête. J'ai appris à cette occasion que n’ai pas pu signer pro car l’ASSE avait un partenariat avec l’AS Yeggo et les décideurs stéphanois préféraient faire signer Sidy Sagna.

Un joueur qui n’aura fait que trois apparitions en équipe première avec les Verts, deux en Coupe de la Ligue (contre Bordeaux et Auxerre) et une en Coupe de France contre Meaux. Il a ensuite joué à Sogndal (L1 norvégienne), à Roye Noyon (en N3), à Madeire (en D2 portugaise), à Samtredia (en D1 géorgienne), à Panevzis (en D1 lituanienne). Il évolue désormais à Sfinthul Gheorghe (en D1 moldave).

Cela fait près d’un an que je n’ai pas eu Sidy au téléphone mais effectivement il a bourlingué dans pas mal de pays.

Comment as-tu encaissé le choc de ta non signature d’un contrat pro à l’ASSE ?

Sur le moment je ne te cache pas que j’ai été sonné. Quand je suis sorti du bureau de coach Primard qui m’a annoncé la nouvelle lors de mon entretien de fin de saison, Manu Rivière et Josuha Guilavogui m’attendaient. Je leur ai dit que je ne signais pas, même eux étaient étonnés. Ils avaient eu des échos comme quoi j’allais signer, ils étaient incrédules. Je n’ai rien oublié de ce jour-là. Au final, dans la génération 90, seuls Josuha et Sidy ont signé pro.

Les temps ont bien changé depuis. Ces dernières saisons, beaucoup de joueurs sont passés professionnels. Ce n’est pas la même époque, ce n’est pas la même mentalité. Nous, juste s’entraîner avec les pros, c’était déjà un évènement ! Attention, je dis ça sans aucune amertume, je suis sincèrement content que l’ASSE fasse davantage confiance aux jeunes désormais.

Quand j'ai été prié de quitter l’ASSE en 2010, franchement, c’était compliqué à vivre. Je pensais malgré tout que ça allait être facile de retrouver un club. J’ai passé un essai à Troyes mais ça ne s’est pas fait. Ne voyant rien venir du côté des clubs professionnels, j’ai dû me résoudre à signer à Chasselay en CFA. Très tardivement d’ailleurs et ça m’a posé des problèmes. J’ai signé en mutation hors délai. Je ne savais pas ce que c’était. Tu ne peux avoir que deux mutations hors délai sur la feuille.

Comme j’avais fait un très gros premier match, Chasselay a voulu me faire signer un contrat fédéral mais ça a été refusé par la DNCG. Je me suis retrouvé à jouer des matches de PHR. Un beau jour on m’a appelé pour jouer en équipe première car un joueur s’était blessé. J’ai été prévenu à l’arrache. Je crois que j’ai joué ce jour-là contre Villefranche le pire match de ma vie. À La fin de saison, le président m’a confié qu’il avait failli me virer tellement j’avais été à la rue (rires). Il faut dire aussi que ça fait des mois que je n’avais pas joué à ce niveau.

T’imagines, quelques mois plus tôt j’espérais vraiment signer pro à l’ASSE et là je me retrouvais complètement dépassé en CFA… A la trêve hivernale, je suis parti à Paris avec un préparateur physique, j’ai fait une grosse préparation. Quand je suis revenu, j’ai tout cassé. J’ai marqué quelques buts, délivré pas mal de passes décisives et dans la foulée j’ai signé à Lyon-Duchère. J’ai fait une bonne saison là-bas sous les ordres d’Eric Guichard.

C’est là que tu as été repéré par Dijon ?

Un de mes très bons amis, qui est cousin avec Abdoulaïde Mze M’Baba, m’a appelé pour dire qu’il y avait un essai organisé par Dijon sur Paris. J’ai trouvé ça bizarre, je me suis posé des questions mais j’ai décidé de monter à Paris. On se retrouve à 150 là-bas, c’était une méga détection en fait ! (rires) J’ai réussi à convaincre, du coup j’ai été appelé à un autre stage à Dijon où on était beaucoup moins. Enfin, bon, on était encore 50 ou 60 je crois ! (rires) J’ai passé ce nouveau filtre et du coup j’ai signé mon contrat.

Ça se mérite un contrat pro !

Nan mais attends, j’ai signé un contrat amateur en fait. Mais mon agent, que j’ai toujours actuellement du reste, a réussi à me faire reprendre avec les pros. Deux jours avant, j’étais en famille en Angleterre. Je n’avais même pas fait de prépa, je pensais attaquer un mois plus tard avec le réserve. Bien évidemment j’ai écourté mes vacances pour rejoindre l’équipe première. J’ai fait une grosse prépa avec les pros. J’ai vraiment fait de bons entraînements, de bons matches, j’ai mis un joli but. Du coup au bout d’un mois et demi ils m’ont proposé un contrat pro. Je l’ai signé en automne, soit deux ans et demi après avoir été recalé par Sainté.

Le joli but auquel tu viens de faire allusion, on va le revoir en images… pour donner des idées aux Verts ce jeudi car tu l’as marqué contre Sochaux, ton club actuel !



T'auras quand même noté qu'à la fin c'est Sochaux qui a gagné, je dis ça, je dis rien ! (rires) Moi-même je me suis surpris sur ce lob (Rires) Comme tu le sais, je ne suis pas un grand buteur [ndp2 : Papou a marqué deux buts en U17 contre Lucciana et Cannes et un but avec la réserve contre Bastia, ndp2].

À Dijon, tu as eu comme capitaine un certain Cédric Varrault.

C’est vraiment un bon gars. Je l’avais déjà côtoyé un peu à Sainté car je m’entraînais avec les pros. Mais à cette époque j’étais plus proche des Bafé Gomis, Mouhamadou Dabo, etc. Il m’a très bien accueilli quand je suis arrivé à Dijon, il se souvenait de moi. C’est un mec incroyable, il m’a bien aidé et on se donne encore des nouvelles de temps à autres.

Le directeur sportif du DFCO était à l’époque Sébastien Pérez. En septembre 2013, il avait dit de toi dans Le Bien Public : « Papou s'est fait sa place et aujourd’hui il fait le bonheur du club. Nous l’avons recruté en tant que milieu défensif, et puis on a eu une pénurie au poste de latéral. On l’avait déjà testé plusieurs fois à l’entrainement sur le côté car pour moi il avait les qualités pour. En tant qu’ancien latéral moi-même et comme notre coach était aussi latéral, on arrive à détecter les joueurs avec les qualités requises, et lui les avait toutes, et il l’a démontré. » Jean-Philippe Primard t’avait déjà utilisé à ce poste, non ?

Oui, le coach Primard me faisait jouer latéral, surtout quand j’étais surclassé et que jouais avec les 89. Comme il y avait déjà du monde au milieu, il me faisait jouer arrière droit. À l’époque je jouais à plus pour dépanner. C’est vraiment à Dijon que je me suis installé à ce poste de latéral, au mois de février de ma première saison là-bas. Abdoulaye Bamba était un peu moins bien, du coup le coach Dall’Oglio m’a fait jouer. Ça s’est super bien passé et au final après je n’ai plus quitté le poste… malheureusement ! (rires)

Que gardes-tu de tes trois saisons à Dijon ?

Le DFCO c’est un club que j’aime beaucoup, il compte beaucoup pour moi car c’est lui qui a lancé ma carrière professionnelle. Je n’oublierai jamais ce club, je suis très reconnaissant envers Dijon. Mes deux premières saisons se sont très bien passées, j’ai joué plus de 30 matches à chaque fois. Ensuite on est entré en négociations pour prolonger, les discussions ne se sont pas forcément très bien passées. En plus de ça je le suis blessé juste avant le premier match. Abdoulaye a commencé à jouer, j’ai été mis un peu à la cave.

Avec Dijon, tu as marqué un joli but contre Sedan. Dans le camp d’en face, il y avait ton actuel coéquipier Florentin Pogba.

Ah oui, je m’en souviens bien, j’ai enchaîné contrôle de la poitrine et frappe croisée. J’ai trompé Florent Perraud, un très bon gars qui nous a rejoints à Dijon et qui est toujours au club d’ailleurs en tant que responsable commercial.



Non conservé à Dijon, tu as rejoint en 2015 les Merlus, qui t’auront fait découvrir la Ligue 1.

Lorient me suivait déjà depuis un an ou deux. Je me souviens que Stéphane Pédron m’a accompagné dans toutes les démarches administratives lors de mon arrivée en Bretagne. A 25 ans, j’ai pu jouer dans l’élite grâce à Lorient. Avec le coach Ripoll, qui est actuellement le sélectionneur de l’équipe de France Espoirs, les choses étaient claires : je venais en tant que doublure, je prenais ce qu’il y avait à prendre. J’ai fait une dizaine de matches en Ligue 1, j’ai aussi marqué en Coupe de France contre le Gazelec. Je commençais à m’imposer comme titulaire à la fin de cette saison.

J’avais notamment été titularisé à Saint-Etienne. C’est vraiment un moment spécial pour moi, c’est la première fois que jouais à Geoffroy-Guichard. J’avais rêvé d’y évoluer sous le maillot vert mais c’est en tant qu’adversaire de l’ASSE que j’ai fait mon baptême dans le Chaudron. J’ai pris quasiment une cinquantaine de places pour que mes proches assistent à ce match. Ma famille est de Lyon, ma belle- famille est de Saint-Etienne. Je n’ai pas réussir à dormir la veille de ce match tellement ça me faisait quelque chose de jouer contre Saint-Etienne ! (rires) J’en garde un bon souvenir même si on a perdu 2-0. C’est Nolan Roux qui a réalisé un doublé dans le dernier quart d’heure.



Deux semaines plus tard, tu t’es gravement blessé.

Oui, c’était à Bordeaux, lors de l’avant-dernière journée. Je me suis blessé tout seul, en fin de première mi-temps. Sur une action, j’étais parti pour dédoubler et j’ai senti quelque chose à la jambe. Sur le moment, j’ai cru que c’était un supporter des Girondins qui m’avait jeté un gros caillou. C’était une douleur très spéciale. Je me suis retourné, j’ai vu qu’il n’y avait rien autour de moi. J’ai compris alors que je m’étais sans doute fait quelque chose d’assez sérieux. Les examens médicaux ont confirmé tout ça, je me suis rompu le tendon d’Achille.

Je me suis blessé le 7 mai, je n’ai pu reprendre l’entraînement collectif que début novembre. Quand tu joues au foot, tu sais que tu n’es jamais à l’abri d’une grave blessure. Là c’est tombé à une période où j’enchaînais les matches en L1. C’était un coup dur mais j’étais bien décidé à regagner ma place après de longs mois d’indisponibilité. Le problème c’est que Sylvain Ripoll s’est fait virer après une série de défaites. Son successeur Bernard Casoni ne m’a pas du tout calculé. Quand il a consenti à me parler, il m’a dit qu’il ne compatit pas du tout sur moi. Du coup cette saison-là je n’ai pas joué en équipe une, j’ai juste fait quelques matches de N2 avec la réserve.

Du coup tu es parti à Bourg-Péronnas, qui jouait cette saison-là en L2.

C’est bien ça. Ce club me voulait déjà depuis un an et demi. Clermont a aussi voulu me recruter à ce moment-là. J’ai choisi Bourg-en-Bresse car j’avais l’espoir de rejouer milieu de terrain vu que Hervé Della Magiore est un coach que j’avais côtoyé en CFA. Je ne suis resté qu’un an à Bourg, ça ne s’est pas super bien passé, tant avec le coach qu’au niveau collectif car on a été relégué en National.

Ensuite j’ai connu un nouveau moment difficile dans ma carrière, j’ai été six mois au chômage. Les cinq premiers mois, ça allait. Comme mon fils était né, j’ai bien profité. J’ai récupéré mentalement après cette saison éprouvante à Bourg. Le dernier mois, en janvier, a été compliqué. Je voulais absolument éviter de rester une année entière sans jouer.

Mon agent m’a trouvé le 15 janvier un match d’entraînement avec Nancy. J’y suis allé, je me suis entraîné. J’attendais la réponse. Le club ne savait pas trop s’il allait me faire signer, il ne cherchait pas forcément à ce poste mais était quand même intéressé. Je suis parti à Cholet faire un essai vers le 20 janvier. Ça se passe super bien, au bout de l’entraînement ils m’emmènent directement dans le bureau pour que je signe.

Moi je leur dis qu’il n’y a encore rien de fait. Ils me disent qu’ils ont déjà vu avec mon agent, en fait ce n’était pas le cas. Ils ont voulu me forcer à signer. On ne s’est pas entendu, ils m’ont renvoyé à Lyon. Ils m’ont pris un billet et ils m’ont dit « on arrête tout, tu rentres chez toi. » Il ne restait plus que quelques jours avant la fin du mercato, ça devenait préoccupant.

Heureusement l'ASNL s'est remanifestée !

Nancy devait jouer le 29 contre Metz et Loris Néry se blesse. Le 30 Nancy me rappelle pour me faire signer alors que je m’apprêtais passer la visite médicale à Villefranche. J’en profite pour remercie Loris. S’il ne s’était pas blessé, je ne sais pas ce que je serais devenu ! (rires) On en parle très souvent. J’étais content de retrouver un club, une structure. Quand je suis arrivé à Nancy, le club était avant-dernier. On a fait une remontada et on a réussi à se maintenir. Tout le monde voyait l’ASNL descendre mais on a réussi à éviter la relégation.

J’ai joué sous les ordres d’Alain Perrin, que j’avais connu chez les Verts. Quand il avait succédé à Laurent Roussey à Sainté, il ne voulait plus de jeunes. Je ne m’entraînais plus avec les pros quand il était à l’ASSE. À Nancy il m’a fait confiance et je garde une bonne image de lui. Il travaille beaucoup, s’adapte à ce que l’adversaire fait. Il travaille beaucoup avec la vidéo, on a beaucoup appris tactiquement avec lui. Comme il était en fin de carrière, il était un peu plus détendu.

J’ai aimé ces six mois à Nancy, il y avait de bons gars dans l’équipe à l’image de Jérémy Clément, qui était en fin de carrière. Je l’ai connu à un moment où Nancy ne comptait plus vraiment sur lui mais il est resté très professionnel. Dans le vestiaire il était vraiment sérieux, impliqué. Je garde également un très bon souvenir de Vagner. C’est un bon pote, on était tout le temps ensemble. Comme il n’avait pas le permis je le ramenais souvent. Il a été l’un des grands artisans du maintien, il a claqué pas mal.

À l’issue de cette saison, tu as quitté la Lorraine pour le Doubs.

Nancy voulait me prolonger. Il y a des discussions, ils étaient censés revenir vers moi le vendredi mais ils ont décalé ça à mardi. Ce jour-là, il n’y avait toujours rien. Ils ont temporisé et m’ont laissé dans l’expectative, sachant qu’ils étaient en train de chercher un nouveau coach. Le lundi d’après, je vais sur le site de Nancy et je vois mon nom dans la colonne départs.

Mon agent a appelé le président, qui lui a indiqué que c’était une erreur de communication. Dans la foulée Jean-Louis Garcia a été nommé entraîneur de l’ASNL et il a préféré prendre Souleymane Karamoko. Sochaux, qui s’était déjà intéressé à moi avant que je signe à Nancy, est revenu vers moi. On a rapidement trouvé un accord.

Tu te plais chez les Lionceaux ?

Beaucoup ! Cela fait un an et demi maintenant que je joue là-bas. Je me sens très bien dans ce club. La saison passée a été bonne même si on a été un peu plus en difficulté les dernières semaines. Il y a tout pour réussir à Sochaux : une bonne ambiance, un bon staff, de bonnes infrastructures.

Sochaux est actuellement 7e de L2, mais compte 8 points de retard sur la 5e place, la dernière qualificative pour les barrages d’accession. Ambitionnez-vous quand même de monter, aviez-vous cet objectif en début de saison ?

L’objectif fixé par le club cette saison n’a jamais été de monter. Comme on a fait un bon début de saison, beaucoup nous voyaient monter. Notre souhait est d’aller le plus haut possible. Le club visait la dixième place avant le démarrage du championnat mais nous les joueurs on aimerait accrocher le top 5. L’écart de 8 points est assez conséquent mais pas irrattrapable. Si tout le monde dans le groupe est conscient des réelles qualités que nous avons, je pense que l’on peut remonter. Il reste 14 journées, la saison est encore longue. On va se battre jusqu’à la fin.

T’as bien raison Papou, d’ailleurs le meilleur moyen de parvenir à vos fins est de lâcher la Coupe de France pour mieux vous focaliser sur la Ligue 2 !

Tu crois vraiment qu’on va lever pied contre Sainté ? (rires) Non, non, on a un staff très ambitieux. Nous aussi les joueurs nous sommes très ambitieux. En plus la Coupe est un moyen de concerner tout le monde dans le groupe. Même si nos supporters ne peuvent plus hélas venir au stade, on sait que la Coupe est importante pour eux. On va faire le maximum pour aller le plus loin possible !

Sens-tu que ce match de jeudi suscite un engouement particulier dans l’environnement sochalien ?

C’est toujours une belle affiche de jouer contre un club de L1 comme Saint-Etienne. Maintenant, on peut dire que ça reste un match comme un autre. Que ce soit contre un grand nom de l’élite ou contre un petit de CFA, on a toujours l’ambition de gagner. En ce qui me concerne, ça reste un match. OK, je vais jouer contre mon club formateur, un club que je respecte, mais il n’y a pas lieu de se mettre une pression particulière contre les Verts.

Quel est selon toi votre pourcentage de chance d’éliminer Sainté ?

Pour moi c’est du 50-50, comme pour tous les matches. Que ce soit un club de division inférieure ou un club de l’élite, c’est la même chose à mes yeux. Après, j’ai conscience que l’ASSE reste une équipe de L1 avec beaucoup de qualités mais on sait qu’en Coupe il arrive souvent qu’un club de division inférieure arrive à s’imposer. Il ne faut pas se faire une montagne des Verts même s'ils seront favoris. Jouons nos chances à fond et on verra bien ce qui se passe !

Florentin Pogba s’est blessé à la cuisse le 25 janvier contre Toulouse. Après avoir raté vos derniers matches contre Rodez, Ajaccio et Chamby, sera-t-il également privé de retrouvailles avec les Verts ?

Il fait tout pour être présent mais j’ignore s’il sera opérationnel. Il est en phase de réathlétisation, je le vois beaucoup bosser pour être prêt. Il n’est pas sûr d’être apte mais il espère l’être car à ses yeux c’est un match très important ! En tout c’est joueur qui a apporté une vraies plus-value à notre groupe, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Florentin est important dans un groupe, il apporte sa joie de vivre et son expérience.

Quelles sont les caractéristiques de ton équipe ?

On est une équipe qui n’est pas avare d’efforts, qui sait jouer, mais qui collectivement n’est pas encore consciente de ce qu’elle sait faire. Si on tout le monde en a conscience, on peut vraiment faire de très belles choses. On a vécu un début d’année 2021 compliqué au niveau comptable mais tout n’était pas à jeter dans le contenu de nos matches, loin s’en faut ! On reste sur une victoire qui nous apporte un surcroit de confiance. À nous de capitaliser là-dessus en restent humbles et en continuant de travailler.

Vendredi dernier, Alan Virginius s’est mis en lumière en enchaînant une passe dé et un doublé. Que peux-tu nous dire sur lui ?

On a pas mal de joueurs de qualité dans le groupe, Alan en fait partie. C’est un jeune joueur de 18 ans qui a encore une grande marge de progression. C’est un garçon à, l’écoute, qui ne fait pas de bruit et qui travaille. C’est un joueur prometteur, vraiment un élément fort de notre groupe.

Tes vertes années se sont achevées sur une grosse déception. Es-tu resté malgré tout un peu supporter de l’ASSE ou gardes-tu un peu de rancœur ?

Dès que j’ai quitté Saint-Etienne, j’ai été pendant quelques temps dégoûté, je ne suivais plus trop le club. Franchement, ma fin de l’aventure là-bas m’avait marqué. Maintenant, je regarde les Verts bien sûr, sans pour autant être supporter. Je suis notamment Jessy et Denis. J’ai joué un peu avec le premier à Sainté en équipe réserve et avec le second à Lorient. Toute ma belle-famille habite à Saint-Etienne donc forcément je suis l’ASSE.

Mais pour être honnête, je suis davantage leurs résultats voire les résumés que leurs matches. Dernièrement, j’ai regardé leur match à Strasbourg et une partie du derby. À cause du Covid, Sainté a aligné une équipe très jeune en Alsace mais j’ai trouvé que ces jeunes avaient de la qualité. Il a manqué aux Verts un peu d’expérience et de vice mais dans le jeu c’était très intéressant, ils n’ont pas démérité.

Tu as cité Denis Bouanga. Quel regard portes-tu sur sa saison ?

Il est moins en réussite cette saison que la saison dernière mais il faut dire qu’il avait mis la barre très haut. Il avait réussi une excellente saison. J’espère qu’il va retrouver de la confiance et retrouver le chemin des filets. Ce ne sera pas contre nous car j’ai vu qu’il était suspendu ce jeudi. Je ne m’inquiète pas pour lui car c’est un bosseur, il sait d’où il vient. Il a le mérite de se battre et de se créer pas mal d’occases, je suis convaincu qu’il va en convertir lors des prochains matches de championnat qu’il sera amené à jouer.

À défaut de le retrouver à Bonal, tu pourras sans doute te mesurer à Cissé. On a pris les mesures : tu lui rends 29 centimètres. Penses-tu malgré tout Pape Abdou pouvoir dominer Pape Abou ?

(Rires) Je ne sais pas mais j’espère qu’on va se qualifier. Tu sais, parfois c’est David qui gagne contre Goliath ! (rires) Mais c’est vrai que Pape Abou un bon joueur, il est imposant. J’ai souvenir de l’avoir affronté quand il était à Ajaccio, il m’avait fait bonne impression. C’est indéniablement un renfort de poids pour la défense de l’ASSE.

Ton prono pour ce match de Coupe ?

Comme je me trompe tout le temps dans mes pronostics, je vais te dire « victoire de Saint-Etienne » comme ça c’est nous qui allons gagner ! (rires) Je peux même te donner en exclusivité le nom du buteur : Denis Bouanga ! (rires)

 

Merci à Papou pour sa disponibilité