Episode 7 : 14 juin 1975, une reprise de légende
En Coupe de France, comme en championnat, elle est riche notre histoire. Elle est belle, elle est grande, elle est mouvementée. Pour meubler la longue et incertaine attente qui nous sépare de notre 11ème finale de Coupe de France, P² vous propose de revenir sur les 10 qui l’ont précédée :
1941, 1960, 1962, 1968, 1970, 1974, 1975, 1977, 1981, 1982.
Dix finales dont les dates, si on y regarde de près, disent tout de notre domination sur le football français pendant deux décennies.
En 23 éditions, entre 1960 et 1982, les Verts sont en effet montés 9 fois à Paris. Sur cette même période ils devancent … les Vilains (6 finales), et Monaco et Nantes (4 finales chacun).
14 juin1975, ASSE 2-0 Lens
Pour la première et la seule fois de leur histoire en Coupe de France, les Verts sont en position de défendre leur titre. Et ils ne laissent pas passer l’occase.
Pour la première et la seule fois de leur histoire, les Verts sont en position de réaliser un deuxième doublé de suite. Et ils ne laissent pas passer l’occase.
Meilleure attaque et meilleure défense du championnat ils ont tranquillou bilou enchaîné après le titre de 1974, finissant 9 points devant Marseille et 10 points devant les Vilains. Surtout ils rentrent dans l’histoire en gagnant leurs 19 matchs à domicile. Le Chaudron est un enfer dont nombreux repartent les fesses rougies : Lille (1-4), Marseille (1-4), Metz (0-5), Nîmes (0-4), Rennes (0-3) et Troyes (1-5) peuvent en témoigner.
Dominer à ce point le foot hexagonal est unique et historique. Il faudra attendre les chèques des cheikhs quarante ans plus tard pour que cela se reproduise. L’hexagone ne suffit plus à ces Verts qui font désormais de l’Europe leur autre terrain de conquête. Finis les béguins sans lendemain, désormais les idylles sont durables. Le Sporting, Split, ahhhhh Split, puis Chorzow sont les étapes qui nous conduisent jusqu’au Bayern en demi-finale. Les Verts dans le miroir contemplent un club devenu l’un des quatre grands d’Europe, et si ça ne durera que quelques années, il est bon de se dire que même l’émir et ses pétro ne s’y mire pas trop aujourd’hui.
Mais revenons à ce 14 juin 1975. Tiens 14 juin … deux ans plus tard, on pourra se dire après ce triomphe absolu contre les Canaris en demi (5-1) que c’est bien choisi comme jour pour jouer un grand match. Mais deux ans plus tôt, on n’est pas superstitieux. Et on n’en a pas besoin pour aller décrocher un 4ème doublé et une 5ème coupe. Il suffit juste de taper les Sang et Or, le Lens de Daniel Leclercq et Fares Bousdira qui a fini 7ème de division 1. Ce Lens, fidèle à son histoire, compte trois joueurs d’origine polonaise dans son équipe, Richard Gregorczyk, Casimir Zuraczek, Eugeniusz Faber, et un futur vert, Jean-Marie Elie. Il est réputé offensif, ce Lens, et la physionomie du match le prouvera.
Mais en face on a une équipe (kevin) qui gagne, alors le Sphinx ne la change pas, ou si peu. Par rapport à la finale précédente, seuls Sarramagna et Hervé Revelli intègrent le 11 de départ au détriment de Repellini et Bereta, ce dernier s’étant taillé à Marseille. On est donc dans l’ultra stabilité avec un onze qui fleure bon l’épopée : Curkovic - Janvion Lopez Piazza Farison - Synaeghel Bathenay Larqué Sarramagna - P.Revelli H.Revelli.
Réputé pour avoir permis à Larqué de marquer sur une offrande de Janvion l’un des plus beaux buts de l’histoire des finales de Coupe, ce Sainté-Lens ne fut pas simple pour autant. Malgré la domination verte, c’est Lens qui se crée la meilleure occase en première mi-temps avec une frappe de Leclercq plein axe détournée par un grand Curko sur la transversale.
Il fallut attendre la 68ème et une des fameuses chevauchées de Piazza, s’appuyant sur Patrick Revelli, pour faire sauter le verrou lensois, dix minutes avant le but d’anthologie du capitaine, cette reprise de volée pure, longuement applaudie par le président Giscard, qui finit sous la (Raymond) barre.
Cette cinquième victoire en coupe sur les cinq dernières finales est la signature d’un groupe qui dispose sans doute de la marge nécessaire sur la concurrence pour s’imposer à tout coup lors des grands événements, la marque d’un club qui, pourtant déjà au sommet, s’apprête à monter encore plus haut.
Auparavant …
Auparavant, les Verts tapent au premier tour au ralenti un club de division d’honneur, le SO Maine au stade Francis le Basser à Laval.
En 1/16ème de finale, c’est un derby face au Puy (division 3) qui est offert aux hommes du Sphinx, et les Ponots sont broyés 6-0 à l’aller dans le Chaudron, triplé d’Hervé Revelli à la clé.
Revelli soigne encore ses stats en claquant les 2 pions du match retour (victoire 2-1).
Le 1/8ème de finale s’avère nettement plus chaud face au Nancy du jeune Platoche alors en d2. Platoche n’a que 19 ans, mais il offre l’égalisation aux Lorrains à l’aller (1-1) et il claque un doublé au retour. Insuffisant néanmoins, les Verts s’imposent 3-2 grâce notamment à un nouveau doublé de Revelli.
Le quart de finale face à Strasbourg est plus simple grâce à la victoire 2-0 à l’aller à GG. Au retour, Revelli encore lui permet aux Verts d’obtenir le nul (1-1).
En demi-finale contre Bastia, devant un Parc des Princes plein comme un œuf, Revelli marque un 9ème pion et les Verts maîtrisent les Corses (2-0).