Guendouz, le bonheur est dans le prêt

Le gardien stéphanois Alexis Guendouz nous a livré ses impressions après sa saison réussie à Pau.

Quel bilan fais-tu de ta saison paloise ?

Cette année à Pau il y a eu 38 matches, j’en ai joué 32 : 28 en National 1 et 4 en Coupe de France. J’ai vécu une saison pleine, c’était l’objectif. Je voulais me montrer et engendrer de l’expérience pour pouvoir taper à la porte au-dessus. Je suis satisfait de ma saison, Saint-Etienne et Pau aussi. Je pense que ce prêt a été gagnant pour tout le monde.

Tu as encore un an de contrat avec l’ASSE. Comment vois-tu la suite de ta carrière ?

Je suis rentré à Saint-Etienne. On discute avec les dirigeants du club. On va essayer de trouver une solution qui arrange tout le monde. Si je reste à Saint-Etienne, on m’a dit que ce serait pour être numéro trois. Comme ils m’ont prêté en National, je ne pense pas que ça serait dans leur intérêt, d’autant qu’il y déjà des gardiens en place.

Tu prioriseras la solution t’offrant le plus de garanties en termes de temps de jeu ?

C’est sûr que lorsqu’on commence à jouer, surtout à mon âge [ndp2 : 23 ans], il faut continuer à jouer. C’est le plus important. Dans un club qui avait connu des difficultés à se maintenir les saisons précédentes, ma saison s’est bien passée. Alors qu’on était un nouveau groupe, on a réussi à se maintenir plutôt facilement. Quand tu commences à prendre du plaisir sur le terrain en enchaînant les matches, tu veux continuer à en prendre. Moi j’aimerais jouer la saison prochaine. C’est pour ça qu’on discute depuis un bon moment avec Saint-Etienne pour trouver un bon projet. L’idée c’est de m’épanouir et de revenir ensuite à Saint-Etienne encore plus aguerri.

Pau souhaiterait te conserver ? T’as d’autres prétendants ?

Le président et l’entraîneur palois aimeraient que je retourne chez eux la saison prochaine. Mais tant que mon avenir n’est pas décidé avec Saint-Etienne, je ne peux pas savoir où j’irai. Comme j’ai fait une saison plutôt réussie, je suppose que d’autres clubs me suivent et s ‘intéressent à moi. Mais je n’en sais pas plus et je ne me focalise pas trop là-dessus, j’ai un agent qui gère ça. Moi je me concentre sur le terrain. Il n’est pas exclu que je prolonge mon contrat avec l’ASSE et que je sois à nouveau prêté, ça a été envisagé dans les discussions. A moins que je sois transféré. Ce n’est pas tranché, à ce jour tout reste ouvert et j’en saurai plus dans les prochaines semaines.

Comment juges-tu le niveau du National 1 ? As-tu repéré dans ce championnat des joueurs susceptibles d’intéresser la cellule de recrutement de l’ASSE ?

Franchement, j’ai été très agréablement surpris par le niveau du National 1. Je pense qu’il n’y pas un grand écart entre la L2 et le National 1. La différence porte plutôt sur les infrastructures et tout ce qu’il y a autour : les conditions de déplacement, d’entraînement. Le rythme est plus posé en Ligue 2, en National 1, c’est tout à 100%, toutes les équipes pressent, il y a énormément de duels mais aussi pas mal de qualités techniques. Le niveau en National 1, c’est vraiment autre chose qu’en National 2 et a fortiori en National 3. Il y a pas mal de bons joueurs. Rien que dans notre équipe, il y a deux révélations cette saison : Vincent Thill, un 2000 luxembourgeois qui joue numéro 10 et Quentin Boisgard, un milieu 1997. Ils ont fait une énorme saison. Le premier était prêté par Metz, le second par Toulouse.

Pur Stéphanois, cela fait dix ans que tu es sous contrat avec l’ASSE. Même si tu évoluais cette saison loin de Sainté, tu as suivi avec attention la saison des Verts ?

J’ai bien sûr ça suivi avec intérêt depuis Pau, sachant que j’étais toujours en contact avec les mecs de l’équipe. On s’est vu en décembre à Sainté. J’échange régulièrement avec Steph - on s’entend vraiment bien -  Rémy Cabella, Loïs Diony, Pierre-Yves Polomat, Arnaud Nordin… On est une bonne bande de potes. Ils ont fait une très grosse saison, ils sont arrivés à rester réguliers. Même s’ils ont eu un peu de mal contre les trois premiers, ils ont vraiment mérité leur quatrième place. Ils ont su aller chercher leur qualification en Europa League. Saint-Etienne, Coupe d'Europe !

Quel regard portes-tu sur la saison des gardiens stéphanois ?

Comme d’habitude, Steph a fait une grosse saison. Il est toujours aussi solide, il a su tenir la baraque dans certains matches et ramener des points. Il a rempli son job. Il a joué tous les matches de la saison sauf le dernier à Angers où Jessy a été performant. Lui aussi c’est un bon pote. Dès qu’on fait appel à lui, il répond présent. Dans le groupe, c’est un mec important, investi. Il a toujours les mots justes. C’est un super mec. Stefan a fait aussi une belle saison. C’est un jeune et bon gardien, prometteur. Il est promis à une belle carrière s’il continue à travailler. Il a gagné la Gambardella, une compétition qui ne m’avait pas porté chance car je m’étais fait les croisés lors d’un match à Sainte-Maxime. Je suis content que le club ait remporté un trophée six ans après celui qu'on avait gagné avec ma génération en U17 nationaux. Il y a de plus en plus de jeunes dans le groupe pro, ça prouve que le niveau de la formation stéphanoise est bon.

Ghislain Printant va très probablement succéder à Jean-Louis Gasset. Toi qui as travaillé avec les deux hommes pendant six mois, ça t’inspire quoi ?

Déjà, je tiens à souligner que j’ai vécu six mois très enrichissants sous leurs ordres. Ce sont deux supers hommes, autant dans le coaching qu’à l’extérieur. Ce sont deux personnes avec lesquelles tu peux discuter, leur bureau est toujours ouvert. Ce sont des personnes franches, qui vont chercher à t’aider si t’as été quelqu’un de droit et de respectueux. Ils ne te tournent pas le dos quand t’as besoin d’eux. Sur le terrain, ils savent de quoi ils parlent. Ghislain Printant anime beaucoup les séances, Jean-Louis Gasset revient de temps en temps sur certains points précis. C’était un excellent binôme, ils se complétaient parfaitement.

Ce binôme a hélas vécu, Jean-Louis Gasset ayant décidé de quitter le club. Penses-tu que Ghislain Printant a toutes les qualités requises pour réussir en tant que numéro un ?

Bien sûr. Même s’il a surtout été adjoint, il a déjà été entraîneur numéro un en Ligue 1 avec Bastia. Il sait ce que c’est. Là il est avec un groupe qui lui a montré toute son envie de travailler avec lui la saison prochaine. Il a un groupe qui le soutient. Il est dans un environnement qu’il connaît. Il aime ce club. Pour moi toutes les conditions sont réunies, il n’y a pas mieux pour passer de numéro deux à numéro un. Quand t’as une équipe qui tourne et des mecs derrière toi… Je pense qu’il a les qualités pour faire une grosse saison avec le groupe. Je l’ai vu les six derniers mois de la saison passée et lors de la préparation estivale avant mon départ à Pau : Ghislain Printant fait l’unanimité dans le groupe. Il connaît le football et n’hésite pas à te recadrer pour te faire progresser.

 

Merci à Alexis pour sa disponibilité