Une équipe entraînée par un ancien Vert qui affronte une équipe avec deux anciens caennais dans l'effectif. La Coupe de France nous réserve encore une entrée en lice difficile.

Caen ne fait quasiment jamais match nul - seulement 3 fois en 24 matches. Malheureusement pour nous, Caen gagne beaucoup. Caen marque beaucoup aussi, et encaisse peu (deuxième au classement des attaques et des défenses de L2) et quand Caen peut cartonner, il n'hésite pas (déjà un 5-0, deux 4-0 et un 3-0 à l'actif malherbiste). Bref, ce serait bien que Caen cale. Mais attention à ne pas prendre ces normands-là pour des huîtres...


1- Le parcours

Caen réalise un début de saison canon : 5 victoires, 2 nuls et 1 défaite sur les huit premiers matches, toutes compétitions confondues. La relégation semble avalée : Caen est sur le podium de Ligue 2, et a su se relancer, contrairement à l'AJA ou d'autres avant elle. Et puis, l'automne arrive, et le stade Malherbe marque le pas. En septembre/octobre, les joueurs de Patrice Garande enchaînent une série paradoxale de 4 défaites consécutives à d'Ornano, compensée par 3 victoires à l'extérieur !

Depuis début novembre, les problèmes sont réglés : la bande à Garande a remporté les deux tiers de ses matches, ne perdant plus qu'à Dijon et à Nantes, chaque fois avec un but d'écart. C'est donc une équipe en pleine confiance, plus que jamais en course pour reprendre l'ascenseur dans l'autre sens.


2- L’effectif

Dans son interview à P², Patrice Garande déclare qu'il construit son équipe à partir de l'attaque, et pas à partir de la défense. C'est assez paradoxal puisque, lorsqu'on observe les feuilles de match, c'est surtout l'ossature défensive qui se distingue clairement !

Ainsi, Damien Perquis (rien à voir, il est -peut-être- fils unique) a grimpé les échelons et est devenu titulaire dans les bois ; attention cependant : Bosmel est habituellement aligné en coupe.

La défense préférentielle est constituée, de droite à gauche, par Calvé, Pierre, Sorbon et Guerreiro. Wagué (titulaire en début de saison, mais écarté par une longue blessure) et Raineau sont les autres joueurs les plus utilisés ; Montaroup peut jouer latéral. Enfin, n'oublions pas le jeune Musavu-King.

La récupération est le plus souvent organisée autour de Seube et Agouazi. Moulin et Kebano sont inclus dans le turn-over ; ce dernier, ainsi que Fajr, peuvent apporter une touche technique à l'entrejeu.

Offensivement, Garande joue habituellement avec un attaquant soutenu par trois milieux offensifs (mode 4-2-3-1), ou bien avec deux ailiers et deux attaquants (mode 4-4-2). Les joueurs ayant le plus de temps de jeu depuis le début de saison sont Poyet, Cuvillier, Nabab et Duhamel. Montaroup est assez régulièrement aligné sur l'aile gauche, mais est dans ce cas traditionnellement remplacé autour de la 70'. Kandia Traoré entre parfois en jeu.

L'équipe possible : C'est toujours difficile à pronostiquer, puisqu'il s'agit d'un match de coupe. Néanmoins, comme il s'agit de la reprise, et que les Normands auront ensuite six jours de repos avant de se déplacer à Auxerre, on imagine mal Garande présenter une équipe bis, comme il le confirme lui-même dans l'interview accordée à P² !


3- Point fort / point faible / joueurs à suivre

Point fort :

Après avoir testé le désormais peu en vogue 4-4-2, Patrice Garande a mis en œuvre un 3-4-3 / 4-1-4-1 dans lequel Caen a trouvé une certaine sécurité défensive. Derrière, après avoir perdu Leca et Wagué sur blessure, Garande a fait confiance à Sorbon, Pierre et même au jeune Musavu-King, 18 ans. Sur le côté gauche le feu follet Guerreiro s’affirme au fil des matchs. La défense caennaise n’a pris que 13 buts cette saison en L2. Aux verts d’enrayer cette dynamique.


Point faible :

Le Stade Malherbe ne présente pas un jeu flamboyant malgré ses 28 buts inscrits. L’attaque joue sans complexe mais sans talent expérimenté. Préparé aux joutes physiques de la L2, les milieux caennais font preuve de beaucoup d’énergie sans être toujours justes balle au pied. Si le milieu stéphanois a bien passé les fêtes, le match pourrait tourner pour les Verts malgré le soutien de d’Ornano.


Joueurs à suivre :


Molla WAGUE – 21 ans – Défenseur central - 1.91m 85 kgs (12m, 12t, 2 buts cette saison):

Formé au SM Caen

D’origine malienne, « il a un jeu de tête au-dessus de la moyenne, tant défensivement qu'offensivement, expose Sébastien Bannier, directeur du centre de formation et ancien entraîneur de l'équipe réserve. Il est intelligent dans le jeu mais a encore une grosse marge de progression d'un point de vue tactique. C'est un garçon de un contre un, de duel. Son gros point fort est certainement sa capacité à mettre en avant ses qualités, à s'appuyer dessus. Il est aussi capable de créer le surnombre offensivement. Ça viendra au fil des matchs. » Titularisé sur les 9 premières journées de championnat, le caennais s’est blessé au genou et reprend tout juste la compétition. Il ne devrait pas être dans le groupe face à l’ASSE.


Raphael GUERREIRO – 19 ans – Latéral ou milieu gauche - 1.70m 67 kgs (19m, 18t, 1 but cette saison):

Formé au SM Caen

Déjà incontournable ! Le petit gars du Blanc Mesnil s’est imposé au sein du 11 Caennais et a signé pro ! A 19 ans seulement, Raphael décrit son évolution : « J'étais en retard sur les autres dans ma croissance, mais ça n'a jamais été un complexe ni un frein : c'était à moi de montrer que je pouvais rivaliser autrement. » Garande dit : « On n'a pas besoin de lui expliquer les choses pendant 8 jours, il est à l'écoute et très réactif. ». Très vif, à l’aise techniquement et déroutant balle au pied, l’ancien de l’INF Clairefontaine a déjà à choisir entre la sélection française et portugaise (U20 ou Espoirs).


Neeskens KEBANO – 20 ans, Milieu offensif/relayeur - 1.72m 72 kgs (9m, 2t, 1 but cette saison):

Formé au Paris Saint Germain

Le jeune Neeskens est a signé un contrat professionnel de 3 ans au PSG qui l’a prêté dans la foulée à Caen pour l’aguerrir. Dans sa génération qui aura beaucoup déçu la Capitale (També, Kamghain, Diarra passés pros ailleurs), il a su se développer à son rythme et a explosé en CFA. Créatif, qualité rare chez un jeune pro, Neeskens est un milieu offensif ou relayeur percutant, technique et explosif. Décisif face à Châteauroux il y a 3 semaines, l’électron libre reste encore un peu tendre, mais nul doute que ce garçon sera dans peu de temps en L1 s’il confirme tout son talent.


4- Souviens-toi, la dernière fois

Sans doute, les premiers souvenirs qui reviennent du dernier voyage à d'Ornano sont euphoriques : victoire 4-1, l'Europe à portée de points... Maintenant que nous connaissons la fin de l'histoire, ce score fleuve ressemble au chant du cygne d'une saison qui se termina en queue de poisson.

Le principal fait de ce dernier Caen-Sainté d'avril 2012, c'est quand même le retour au 4-3-3 / 4-1-4-1 utilisé par Galtier au début de son mandat ; le résultat sans doute de ce mois de mars catastrophique qui a pesé lourd dans la balance finale. Franck Dumas, alors encore coach normand, ne l'avait pas prévu : la première mi-temps sera stéphanoise, même si peu d'occasions sont créées - il faudra un CSC de Montaroup pour ouvrir la marque.

A la pause, Dumas change tout : trois remplacements, et réorganisation tactique symétrique à celle des Verts. Caen démarre très fort la seconde période. Le futur relégué tente déjà le tout pour le tout ; mais Ruffier tient la baraque. La pointe du milieu stéphanois glisse petit à petit vers l'avant, et le 4-2-3-1 est de retour. Grâce à la vista de Guilavogui et de Gradel notamment, les hommes de Galtier vont largement profiter des trous de la défense normande, pour inscrire trois buts dans la dernière demi-heure.

Un tel scénario peut se réaliser à nouveau : le couperet de l'élimination amènera l'équipe qui concèdera l'ouverture du score à se découvrir ; et le Caen de Garande est joueur. Mais il faut surtout avoir l'esprit que cette année, l'adversaire normand est en réussite, contrairement à la saison passée...

Olaf & Sylvain92