Cette fin de saison est décidément celle de l'ascenseur émotionnel. Non plus tant que le maintien ne pose réellement problème que parce qu'il a été compliqué de faire une série en 2021, la plus longue étant celle de 3 défaites au tout début de l'année marquée par les nombreux cas de Covid au sein de l'effectif. Pour ne pas reproduire cela, au sein d'une année 2021 qui pour n'en pas être géniale, reste plutôt correcte, il faudra ne pas perdre à Montpellier.


1- Le parcours

Montpellier, c'est fort, c'est 8 points devant nous, ça a lutté longtemps pour l'Europe et ça possède un duo d'attaquants à 25 buts. Soit, tout cela est plutôt (voire complètement en ce qui concerne les chiffres) vrai. Pour autant, Montpellier est, en réalité, depuis de long mois une équipe lambda de notre championnat. Depuis le 15 décembre dernier, pas moins de 20 journées ont été disputées. Et Montpellier n'est que 14ème à ce petit jeu, 5 points derrière les Verts avec seulement 4 victoires pour 7 défaites et 9 nuls. Pire encore, sur les 8 dernières rencontres, Montpellier ne compte qu'une seule victoire, contre Bordeaux, sur qui tout le monde roule... mais également une seule défaite et donc 6 nuls dont un seul 0-0.

Car ce qui caractérise le Montpellier récent, ce sont des matchs avec des buts. En effet, avec 3,25 buts par rencontre des Héraultais, c'est le 3ème bilan depuis la mi-décembre. Si cela signifie donc que les hommes de Der Zakarian restent prolifiques (7ème attaque avec 29 buts), la Paillade est aussi une passoire en étant la 17ème défense avec 36 buts encaissés, soit à peine 3 de moins que Dijon !

Notons tout de même que si la tendance est plutôt mauvaise pour le MHSC, cette dynamique est moins marquée à domicile où, après une période de vaches maigres de 6 matchs sans victoires (dont 5 défaites) en décembre et janvier, les Héraultais n'ont plus perdu depuis 5 rencontres (3 victoires, 2 nuls). En encaissant toutefois au moins un but à chaque fois, la dernière clean sheet datant de... février 2020, soit la dernière réception de la saison passée !

 

2- L’effectif

C'est clairement la variété des systèmes qui s'impose à Montpellier cette saison, et qui nous met bien en peine de déceler une équipe type. La norme, toutefois, ces dernières semaines, est à une défense à 4 et un milieu à 3.

Dans les buts, le portier suisse Omlin n'a certes pas tout débuté mais est le réel titulaire, Bertaud n'ayant pris la place qu'en cas d'absence du premier cité. En défense centrale, système à 3 récurrent oblige, c'est le nombre de joueurs qui se disputent les 2 places sur le terrain du 4-3-3 ou 4-2-3-1 de plus en plus souvent mis en place. Enfin, se disputer est un grand mot, tant la paire Congré-Hilton prend récemment le dessus... sauf en l'absence du vétéran brésilien (la précision de nationalité est importante tant cette charnière sent l'EHPAD), suppléé par Pedro Mendes. Une forte présence à ce poste qui n'aura pas empêché Cozza, de 8 ans le cadet du moins âgé des 3 précédents, de faire quelques apparitions dans le onze à ce poste. La précision est là aussi importante puisque le jeune défenseur a également servi de doublure à Ristic sur le côté gauche de la défense depuis le départ en prêt, puis le retour de prêt express après une grave blessure le laissant sur le flanc, d'Oyongo. Cette saison aura d'ailleurs été une histoire de hiérarchie renversée sur les côtés de la défense puisqu'en plus du Camerounais mis sur le banc, son pendant à droite, Souquet, se voit lui aussi préférer son ancienne doublure, Sambia. Remarquons tout de même qu'un petit nouveau a fait sa première apparition à Nice la semaine dernière, en la personne du jeune défenseur central n°5, Vidal.

Au milieu aussi la concurrence est féroce. Et si le fait d'aligner Savanier et Mollet paraît tout de même logique au regard de leur talent, la surprise vient plutôt du troisième homme puisqu'à l'indéboulonnable Le Tallec la saison passée est désormais préféré le très vilain Ferri. Quant au jeune Chotard, s'il fait bel et bien partie de la rotation, le soufflet est une peu retombé après sa première saison et il n'est également qu'un joueur de complément dans un registre un peu plus haut que Le Tallec, plus en doublure des deux premiers cités que du vilain casseur de Beric dont le frère de l'ancien Vert Anthony est le remplaçant. Notons également que c'est au milieu qu'a officié Dolly cette saison, même s'il s'agit clairement plus d'un joueur de banc et que le jeune Benchama a fait ces débuts... à l'occasion d'une unique entrée en jeu de 2' lors de la 1ère journée.

Devant, un duo est incontournable, c'est celui composé de Delort et Laborde. Dans la situation actuelle à 3 devant, c'est le second qui prend la droite tandis que le duo est complété immanquablement par Mavididi. Et pour cause, tous les autres attaquants de l'effectif n'ont été alignés d'entrée qu'en pointe et à de très rares reprises, qu'il s'agisse du Coréen Yun (3 fois), du jeun Wahi (2 fois) ou du Serbe Skuletic (1 fois) qui sont par ailleurs des entrants réguliers.

 

La compo probable : Si l'attaque est au complet, c'est la débandade par ailleurs avec les absences de deux milieux titulaires, Savanier et Ferri, et de 3 défenseurs, Hilton, Pedro Mendes et Souquet, en plus, bien sûr, d'Oyongo :

Omlin – Sambia, Congré, Cozza, Ristic – Le Tallec, Chotard – Laborde, Mollet, Mavididi - Delort

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Le match aller était typique de la période traversée à l'époque : un début de match pénible, marqué par un but adverse, de Mavididi, dès le quart d'heure de jeu, puis une nette (59% de possession, près de 2 fois plus de passes dans le dernier tiers adverse, près de 3 fois plus de centres) mais relativement inoffensive (7 frappes à 6, aucune ne sollicitant Omlin) et donc vaine domination.

Quant à la dernière à la Mosson, c'est un peu la même chose avec un but rapide de Delort puis l'impossibilité de revenir malgré une deuxième période en supériorité numérique et, cette fois-ci, un Rulli un peu plus sollicité. Mais toujours une domination globalement stérile et une défaite avec l'impression de ne pas avoir perdu contre plus fort mais en même temps de ne pas mériter mieux. Le bilan à plus longue vue est toutefois un peu meilleur avec pas moins de 4 victoires sur les 8 derniers déplacements en terre pailladine, pour une seule défaite avant celle de 2020. L'analyse sur l'ensemble des matchs est en revanche moins positive puisque après avoir été la bête noire de Montpellier avec 8 succès consécutifs entre 2013 et 2016, il n'y a plus eu qu'une victoire verte en 8 rencontres, dont 5 défaites. Mais une victoire à la Mosson, avec à la baguette un certain Romain Hamouma.

 

4- Les joueurs à suivre

Bien sûr, on pourrait citer Mollet, mais l'auteur de ces lignes en a probablement déjà beaucoup trop fait avec l'ancien cristolien, dont il admire le talent et la patte, et ce depuis même son passage en Ligue 2. Bien sûr, il pourrait en faire des tonnes sur le duo magique Delort-Laborde, mangeant, pour le coup son chapeau quant au premier cité, excellent tant de par son poids sur le jeu de son équipe que dans sa capacité à être décisif et ce sans avoir besoin d'être forcément mis dans un fauteuil.

Dans un autre sens, il est évident qu'il faudra surveiller la probable paire Le Tallec-Chotard, alignée une seule fois cette saison d'entrée, il y a plus de 6 mois, et ce pour même pas une mi-temps du fait de l'exclusion de Le Tallec à la 42'.

Enfin, nous avons également envie de mettre en avant un joueur qui ne devrait pas être titulaire mais qui a su se faire remarquer cette saison en étant le Montpelliérain le plus efficace rapporté à son temps de jeu ! C'est bien sûr anecdotique, mais avec ses 3 buts en seulement 435', le tout jeune Elye Wahi réussit de façon intéressante son début de carrière et sera une arme à ne pas négliger en fin de match pour une équipe qui n'a marqué qu'un seul de ses 15 derniers buts dans les 10 dernières minutes d'un match (contre 7 dans la première demi-heure).