Pour la quatrième année consécutive, le Stade Rennais vient d'être sacré meilleur club formateur de France. Une sacrée performance dont le mérite revient en partie àLaurent Huard, qui attaque sa troisième saison àla tête de l'équipe réserve des Rouge et Noir après avoir dirigé pendant trois ans les 16 ans.
Laurent, comment expliques-tu le leadership du Stade Rennais en matière de formation ?
"On dispose de moyens financiers et humains conséquents. La formation est une des priorités du club depuis longtemps. La Pivardière est un très bel outil de travail, on a d’excellentes infrastructures. On a une cellule de recrutement efficace et des éducateurs passionnés et compétents. On bénéficie également des bonnes performances de l'équipe première depuis plusieurs saisons. Depuis quatre ans, le Stade Rennais finit dans les sept ou huit premiers en L1. L'équipe première a grandi, elle a gagné en régularité. Quand on repère des joueurs prometteurs, leurs parents ont davantage confiance en nous qu'en des clubs plus irréguliers. La qualité de notre politique de formation est un gage de sécurité. Ici, pas mal de joueurs arrivent à signer pro.
Dans le groupe pro qui a repris l'entraînement aujourd'hui, une bonne quinzaine de joueurs ont été formés au club. Attention, ça ne veut pas dire qu'ils feront tous une grande carrière - certains seront prêtés, d'autres transférés - mais ça montre quand même que nos jeunes ont un bon niveau ! Je crois que ça explique en bonne partie le fait qu'on ait une marge d'avance sur les autres équipes dans le classement des centres de formation qui vient d'être rendu public. On a aussi pas mal de joueurs appelés en sélection, ça rapporte des points. Mais je n'attache pas trop d'importance aux sélections. Je préfère voir un joueur non sélectionné qui arrive à percer avec les pros chez nous plutôt que de voir un joueur sélectionné en équipe de jeunes quitter le club.
19ème l'an dernier, l'ASSE occupe désormais une très honorable 6ème place au classement des clubs formateurs. T’en penses quoi ?
"Il n'y a pas de mystère, Saint-Etienne progresse car les Verts récoltent les fruits de leur travail et de leur régularité. Jean-Philippe Primard fait du très bon boulot. J'aurai d'ailleurs plaisir à le revoir prochainement lors du tournoi de pré-saison de Ploufragan. Alain Blachon est revenu au club, c'est un formateur reconnu. Il connaît bien la maison verte et a une grosse expérience. Les éducateurs ont l'air de faire également du bon boulot à l'Etrat. J'ai le sentiment qu'il y a un réel potentiel à Sainté. Dans la région stéphanoise, il y a de très bons jeunes, c'est naturel que les meilleurs d'entre eux rejoignent le centre de formation de l'ASSE.
Formé au Stade Rennais, Axel Farès vient de rejoindre l’ASSE et jouera avec les 18 ans. Peux-tu nous dire quelques mots de ce joueur ?
On ne l’a pas conservé car d’une certaine façon on est devenu un peu impatient. Il y a beaucoup de joueurs de qualité au centre, on ne peut pas tous les conserver. On se doit de faire des choix. Axel a connu une première année un peu difficile avec les 15 ans. Il a mis un peu de temps à digérer son départ des Antilles et à s’acclimater. Ensuite il a eu la malchance de se blesser à l’épaule, du coup ça a entravé sa progression. On ne l’a pas gardé mais ce gardien a quand même de grosses qualités athlétiques. C’est un garçon éduqué, posé. C’est quelqu’un de cool, parfois un peu trop. Il devra travailler un peu plus et se faire violence pour exprimer tout son potentiel.
Laurent, content d’avoir retrouvé Anto ?
Bien sûr ! J’avais déjà du plaisir à le recroiser au bord du terrain et à le saluer quand Rennes affrontait Nice. Désormais, on se croise tous les jours. Née à Saint-Etienne, notre relation dépasse la relation classique entre un joueur et son entraîneur. J’ai eu l’occasion d’apprécier ses qualités de coach mais aussi ses qualités humaines lorsque j’ai eu mon problème au cœur. Désormais j’ai la chance de pouvoir échanger avec lui et son staff (Nicolas Dyon et Jean-Marie de Zerbi) tous les jours car on travaille sur le même site. Cette proximité est importante. Je pense qu’il apprécie le cadre de travail et les structures dont il dispose au Stade Rennais. Même si le contexte est différent, il retrouve un peu ce qu’il a connu à Saint-Etienne. A l’époque on ne lui a pas laissé l’opportunité de poursuivre l’aventure, mais il a su donner donner sa chance aux meilleurs jeunes. Je pense qu’il continuera de le faire ici. En tout cas nos échanges sont déjà très constructifs.