Ne passons pas pour des saucisses à Montbéliard

Dans un moment plutôt positif en L1, il apparaît presque dommage de devoir se disperser en Coupe de France. Il s'agira donc d'être sérieux pour poursuivre la bonne série entamée depuis le naufrage du derby. Et ce face à une équipe de L2 ni vraiment en forme, ni vraiment au complet.

1- Le parcours

Bon, contrairement à la coutume en Coupe de France, pas besoin de rentrer dans beaucoup de détails historiques pour présenter ce club, si ce n'est rappeler que les Francs-Comtois en sont désormais à leur 7ème saison en L2 depuis la descente. Des saisons souvent compliquées puisque le meilleur classement sochalien depuis lors est une 10ème place glanée en 2015 puis en 2018. Avec même une inquiétante 16ème place en 2019. Cette saison est pour le moment bien mieux partie avec une 8ème place.

Et déjà plus de buts inscrits qu'il y a deux saisons, avec 31 pions. Soit seulement la 7ème attaque, toutefois, derrière les 6 premiers du classement général, qui semblent intouchables, 5 à 16 points devant. Mais la force de Sochaux se situe surtout derrière, avec la 5ème défense et 24 buts encaissés. Et surtout, si les Doubiens peinent à gagner, il est difficile de leur prendre le match puisque avec seulement 6 défaites, seules 3 équipes ont fait mieux en L2 cette saison. Sur ces 6 défaites, seulement 2 l'ont été contre les gros de la L2.

En revanche, point positif, 4 de ces défaites l'ont été à Bonal. Et 3, soit la moitié, sur le seul début 2021. En effet, depuis une victoire contre Dunkerque dès la reprise, ce début d'année est compliqué pour les Lionceaux. Ils ne sont ainsi, sur les 6 dernières journées, que la 18ème équipe de L2. Seules 2 équipes ont moins marqué et ce même si la défense reste correcte, en 9ème position, avec tout de même plus d'un but concédé par match. Surtout, s'ils ont gagné nettement contre une équipe de Chambly affaiblie par le covid et qui lutte pour le maintien, les Sochaliens sont restés muets à 3 reprises sur cette période contre une seul clean-sheet. Plus un deuxième, en Coupe de France, lors de la courte victoire, salvatrice en cette période difficile, contre Nancy.

 

2- L’effectif

Pas moins de 29 joueurs ont été utilisés par Omar Daf, même si le nombre se réduit, d'un coup, à 20 lorsqu'il s'agit de dénombrer les éléments à plusieurs titularisations. Malgré 8 joueurs sur les 20 plus utilisés de 23 ans ou moins, c'est un effectif qui allie jeunesse et expérience.

Dans les buts, on retrouve généralement Prévôt, l'enfant du club qui en est déjà à sa 5ème saison pleine malgré ses 23 ans, plutôt que Jeannin, l'ancienne éternelle doublure à Clermont (8 saisons passées là-bas, 3 à plus de 10 matchs). Dans la défense, en revanche, le patron est un ancien, celui qui, avec 66 matchs de L1, en compte le plus dans l'effectif. Et qui compte également le plus de rencontres de Coupe d'Europe (25 matchs). Oui, oui, c'est bien Pogba. Il compose la charnière avec Diedhiou, joueur expérimenté (33 ans) mais pas toujours assurance tout risque malgré sa bonne saison actuelle. Sur les côtés, la situation est moins claire. Paye est le plus utilisé, mais il est devancé à droite par le jeune M'Bakata, du fait de dépannages à gauche où c'est généralement l'ancien strasbourgeois N'Dour (15 matchs en 3 saisons de L1, à cause de blessure après 32 matchs en L2 la saison de la montée) qui officie. Dans l'axe de la défense, on retrouve comme solutions le jeune Moltenis (21 ans) et le plus expérimenté Martial (il a fait ses débuts, en L2, en 2009), même si Lopy a également dépanné. Sur les côtés, derrière les 3 derniers cités, peu de temps de jeu pour les jeunes Sans et Camélé.

Au milieu, on retrouve une paire d'internationaux sénégalais, Lopy et Thioune. Le premier, qui avait fait ses débuts en L1 avec Sochaux a depuis bien bourlingué en L2. Le second a un parcours moins simple, commencé au Sénégal, à Diambars, avant de rejoindre le Maroc, la D2 espagnole puis, la saison dernière, Sochaux. Un cran plus haut, on retrouve Weissbeck, sorti de nul part (enfin, plus précisément, d'Haguenau, en N2) la saison dernière à 22 ans. Pour finalement enchaîner les buts cette saison. Lorsque ce trio perd un membre, ils sont 4 à postuler. Ndiaye, rarement titulaire mais déjà 17 matchs au compteur cette saison, Kaabouni, l'ancien bordelais, dans le même cas, Daham, non utilisé pendant 17 matchs consécutifs mais relancé récemment, après pourtant 3 saisons plutôt pleines chez les Doubiens et, dans un rôle plus offensif, Soumare, qui se partage avec le côté droit de l'attaque, mais qui occupe désormais surtout ce poste. Enfin, citons tout de même les jeunes Faraj et Viltard, auteurs respectivement de 3' et 1' avec l'équipe première sochalienne.

Devant, les postes sont largement doublés et la hiérarchie n'est pas si claire. Ainsi, à droite, par exemple, si Lasme commence à s'imposer dans son club formateur et a plus joué que Soumaré, arrivé cet été de Dijon après avoir fait le grand saut depuis la N2, c'est aussi parce que ce dernier a souvent compensé, récemment, les absences au milieu de terrain, même si la réussite du premier n'est pas étrangère à son installation dans l'équipe type non plus. Dans l'axe, des deux transfuges de Charleroi, il semble un peu plus clair que c'est Bedia, ancien tourangeau aussi passé par Troyes la saison dernière, qui a pris le dessus sur Niane, ancien meilleur buteur de L2 avec Troyes, pourtant, avant un passage moyen en L1 (malgré 8 buts) avec le même club et une régression de sa carrière. A gauche, enfin, c'est encore plus serré entre Ambri, arrivé de son club formateur, Valenciennes, cet été, et Ourega, joueur au parcours atypique, passé pro de façon éphémère à 22 ans en D2 belge puis finalement plus durablement à 25 ans, au PFC, qui comptent 11 titularisations chacun. Ce duo est tellement difficile à départager que c'est Lasme qui, récemment, s'est incrusté sur ce côté à leur place. Le seul joueur a avoir quelque peu troublé ces binômes offensifs est le très jeune Virgnius, apparu il y a peu, mais titularisé à une seule reprise. Pour Kitala, vendu cet été par les vilains, cela aurait dû être beaucoup plus, lui sur qui beaucoup d'espoir reposaient, mais il s'est fait une double fracture du tibia-péroné dès son premier match. Pour ce qui est de Jarmouni, Semedo et Ntolla, leurs rares présences dans le groupe sont pour le moment plus anecdotiques.

 

La compo probable : Prévôt, Pogba, Diedhiou, Martial, Weissbeck, Kitala et Virginius, voici la liste, non exhaustive, des absents sochaliens ce jeudi. Autant dire qu'en plus d'une équipe de L2 ce sera une équipe remaniée qui se présentera sur la pelouse de Bonal :

Jeannin – Paye, Moltenis, Lopy, N'Dour – Ndiaye, Thioune – Lasme, Soumare, Ourega – Bedia

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Si le club doubiste a été un adversaire récurrent des Verts, la dernière fois remonte un peu. C'était en 2014 et les Verts s'étaient imposés à domicile, 3-1, grâce à un doublé d'Erding et un but de Tabanou et ce malgré une réduction du score à 2-1 de Butin, avec un troisième but marqué peu après le rouge de Bakambu. A l'aller, c'est un 0-0 qui avait marqué la dernière apparition des Verts à Bonal avant le match de ce jeudi. Un match nul marqué toutefois par deux rouges, décidément. Un à un quart d'heure de la fin, pour Boumal mais surtout celle de Zouma après son tacle ayant causé la grave blessure de Thomas Guerbert. Le seul joueur en commun avec ces matchs sera Lopy, alors dans son premier passage à Sochaux.

Les Verts étaient alors plutôt en réussite à Bonal puisque ce nul suivait 2 victoires, dont une en Coupe. En revanche, cette série était plutôt récente puisque, jusque là, c'était une série de 15 matchs ponctués par une seule victoire qui prévalait dans l'antre des Lionceaux, pour 13 défaites, depuis 1990.

 

4- Le joueur à suivre

Avouons-le, notre suivi de la L2 est plus lâche que celui de la L1. Alors, avec en plus une équipe largement retouchée, difficile de ressortir un joueur de façon détaillée. Mais en l'absence de Weissbeck, signalons que l'arme offensive n°1 de Sochaux pourrait bien être non pas Bédia, auteur de 5 buts et 2 passes décisives mais Bryan Lasme, qui compte 2 buts de plus que son avant-centre, même s'il s'est un peu calmé en ce début 2021 (décisif 3 fois en 7 matchs) après des mois de novembre et décembre particulièrement réussis (décisif 6 fois en 8 matchs)

Notons aussi, dans le contexte d'une équipe qui brille surtout par sa solidité, le duo inédit Lopy-Moltenis qui devra faire aussi bien que ceux alignés précédemment. Ce sera même un trident tout nouveau avec la présence de Jeannin dans les buts.