Un nouveau nul, aux allures de victoire, contre le PSG, c'est bien. Une victoire, quelle que soit son allure, et les 3 points qui vont avec, c'est encore mieux. Dernier adversaire pas encore découvert cette année, Reims est assez proche des Verts et doit donc tout à la fois inspirer méfiance et ambition.
1- Le parcours
Après un début de saison cataclysmique, Reims va (un peu) mieux. Pas une victoire en 7 matchs, on a connu ça, ça pique. Et c'est ce qu'ont connu dès l'entame de la saison les Champenois. Deux victoires cassaient cette dynamique catastrophique mais de nouveau un match nul mouvementé contre Lens les renvoyaient vers une série négative de 2 points en 5 matchs, encore une fois l'avant-dernier bilan de la période. Autant dire que la série en cours de 4 matchs sans défaite, la plus longue de la saison pour les Rémois leur fait du bien, et en fait la 4ème équipe de ces 4 dernières journées.
Notons que cette bonne période est pour eux celle d'un rebond offensif puisque avec 7 buts en 4 matchs, c'est la 3ème attaque sur cette courte période, ce qui permet aux hommes de Guion de remonter au 12ème rang de ce classement sur l'ensemble de la saison, 5 unités au-dessus des Verts. Si c'est également l'occasion de soigner les statistiques défensives (4ème défense, toujours sur cette même période), celles-ci restent toutefois plus en berne sur l'ensemble de cette première moitié de saison puisque les Champenois ne sont que 14èmes, à 2 unités des Verts, cette fois.
Si la tendance est donc plutôt bonne, les Rémois ne peuvent toutefois se targuer que d'une seule victoire lors de leur 4 dernières réceptions, pour deux nuls vierges et une défaite 1-0, soit trois rencontres sur quatre sans marquer. Et ce contre des équipes pas vraiment redoutables comme Dijon, Nice ou Nîmes. C'est d'ailleurs l'équipe qui réalise le moins de tirs par match. Ce qui signifie toutefois une chose, c'est que, par contre, les Rémois sont bien plus dangereux en position de frappe puisque 13,5% d'entre elles ont été au fond des filets contre 9,4% côté stéphanois, ce qui place les locaux du jour dans le top 5 et les Verts dans le flop 5...
2- L’effectif
L'équipe a pourtant peu changé, mais les résultats n'ont pourtant pas suivi la même trajectoire. La faute, peut-être, à un banc, en revanche, beaucoup porté sur la jeunesse.
Dans les buts, Rajkovic est toujours là mais sort moins du lot que l'année dernière malgré un nombre d'arrêts par match similaire. Diouf est toujours sa doublure. Dans l'axe de la défense, la recette est presque la même, le vieux briscard Abdelhamid accompagné par un jeune, le Belge Faes ayant remplacé Disasi. Sur les côtés, pas de changement puisque Foket est toujours aussi indiscutable et que Konan, légèrement devant Kamara dans la hiérarchie la saison dernière est plus tranquille en termes de concurrence. En effet, De Smet n'est définitivement pas venu pour le mettre en difficulté. De même que Maresic dans l'axe, arrivé d'Autriche l'hiver dernier mais qui n'a pas su se faire sa place. A droite, faute de joueur pro confirmé à ce poste, c'est le jeune Doucouré qui a fait ses débuts quand Foket a dû laisser sa place exceptionnellement. Notons que ce banc, composé seulement de 3 joueurs n'a pas 21 ans de moyenne en plus de venir de l'étranger pour deux d'entre eux.
Au milieu, moins de stabilité. Romao parti, il fallait un remplaçant. Mais en plus du remplaçant arrivé cet été dans un profil un peu différent en la personne de Berisha, Chavalerin n'est plus indiscutable. Ou plutôt, il n'enchaîne plus aussi bien car il est bien aligné quand il est disponible, ce qui est plus rare cette saison. Ce qui fait que, pour le plus souvent 2 postes, 4 joueurs se partagent le gâteau à parts presque égales, le premier cité ayant été titularisé 12 fois contre 10 titularisations pour le second mais aussi les deux remplaçants de la saison passée, Munetsi et Cassama. Amenés à jouer parfois à 3 dans ce secteur, deux jeunes ont par ailleurs eu l'occasion de faire leurs premières apparitions en pro, Drammeh et Sakava.
Devant, là encore, peu de changements, si ce n'est un étoffement de l'effectif, pour deux raisons. D'une part deux retours de blessures importants, mais qui visiblement ne parviennent pas à retrouver leur niveau d'avant, Cafaro et Zeneli, qui se disputent le côté gauche de l'attaque, même si le premier est aussi la première doublure à droite. Un côté droit où le jeune Mbuku en retrait la saison dernière s'est taillé la part du lion. En pointe, Dia reste titulaire et occupe la deuxième place au classement des buteurs de L1 (10e pion). Quand les Rémois jouent à deux pointes, ce qui est le cas la majeure partie du temps, ce sont le tout jeune Touré, venu directement du Mali l'hiver dernier et Sierhuis, à peine plus vieux et arrivé à peu près en même temps des Pays-Bas qui se disputent le poste avec un avantage au premier. Ce qui leur donne beaucoup plus de temps que les n°4 et 5 sur les côtés, Kutesa mais aussi, plus étonnant, Doumbia, titulaire et plutôt performant lors de sa première demi-saison mais de plus en plus en retrait depuis deux ans. Enfin, cet effectif étoffé tient en une deuxième raison pas encore évoquées, le recrutement de deux éléments malgré le nombre de joueurs déjà présents dans ce secteur. Pour Donis, plutôt prometteur lors de son passage à Nice en 2016-17, c'est un transfert définitif, peu probant pour le moment puisqu'il ne s'assoit que sur le banc, pour une seule titularisation, sur le côté, lui qui est plutôt axial. Pour Hornby, c'est une première expérience en France après déjà une tentative en Belgique. Et c'est encore plus dur pour lui, n°4 ou 5 dans l'axe et qui ne compte que 3 entrées en jeu. Plus dur même que pour le tout jeune ailier sorti du centre de formation Ekitike et qui compte déjà plus de temps de jeu malgré une entrée en moins...
La compo probable : Équipe au complet, ou presque, le principal absent étant Donis, pour Guion qui va devoir faire des choix, notamment au milieu de terrain :
Rajkovic – Foket, Faes, Abdelhamid, Konan – Chavalerin, Cassama, Berisha – Mbuku, Dia, Zeneli
3– Souviens-toi la dernière fois
Oui, même contre Reims on trouve un mauvais souvenir. Enfin, un mauvais souvenir... Un point après 4 défaites, et même 3 points lors des 9 journées précédentes, on prend, bien sûr. Mais un peu moins au regard du scenario. Soit un but de Bouanga à l'entame des 20 dernières minutes. Et un but sur un pénalty lors de la 4ème minute du temps additionnel. Penalty qui serait presque comique s'il ne faisait pas perdre 2 points, Dia subissant un croc-en-jambe de la part de... Dia.
Pas mieux pour le dernier déplacement à Auguste-Delaune. Pire, en fait. Avec une défaite 3-1, en étant menés pendant 72', l'espoir ne revenant que vers l'heure de jeu pour seulement 8' après l'égalisation d'Hamouma. Mais à part ça, si, si, Reims ne nous va pas si mal. Depuis la remontée rémoise de 2012, il s'agissait seulement de la première défaite pour 3 nuls et 6 victoires dont 9 points sur 15 possibles à Delaune. Et généralement des succès par au moins deux buts d'écart (5 sur 6).
4- Les joueurs à suivre
Si vous êtes également des lecteurs du forum, vous aurez remarqué un certain ForeverGreen tannant tout le monde avec un certain Valon Berisha. Pas question de changer d'avis malgré un début de saison pas tout à fait à la hauteur. Mais l'on peut sentir, peut-être trop occasionnellement, que ce joueur a un petit truc en plus par rapport à ses équipiers. Box to box plus technique que juste puissant, capable aussi d'évoluer également ailier, il évolue presque comme un ailier dans le cœur du jeu (peut-être que les défenses resserrées de L1 ne conviennent que peu à ce style de jeu, ce sera le principal mea culpa de l'auteur de ses lignes). Peut-être aussi qu'une première saison à la Lazio pourrie par les blessures aura laissé des traces sur l'organisme. Mais même un peu en difficulté, le talent ne disparaît pas comme ça à 27 ans. Avec un milieu de terrain capable de planter 31 buts et de distiller 51 passes décisives en 167 matchs de D1 autrichienne avec Salzburg, méfiance, donc.
Pour autant, ce n'est pas le seul poison potentiel, Moreto Cassama et son petit gabarit, très technique, est également un élément surprenant, capable d'une bonne conservation mais aussi de casser les lignes. A l'inverse, il peut aussi casser des jambes ou péter un plomb : c'est le joueur le plus sanctionné par les arbitres depuis le début de saison. Cassama tout l'air d'être le joueur à cibler en position offensive.