A quoi, ça tient le foot. L'immanquable manqué, deux contres parfaits, le but de l'année, et on se prend à rêver.


La première période est une valse.


Au premier temps de la valse, les deux blocs s'entremêlent déjà. Nantes est là, pour enflammer la Beaujoire dans un 4-1-4-1 défensif explosant en véritable 4-1-5 pour attaquer. En face, le 4-2-3-1 stéphanois joue sur ses points forts : pressing haut et jeu direct. Voilà qui annonce un match rythmé entre deux équipes qui vont tenter de faire la différence par l'impact mis dans les duels et la rapidité d'exécution. Personne ne prend vraiment l'ascendant jusqu'au tournant du match : à la 8', Nantes créé le décalage, touche du bois et dans la foulée rate l'immanquable sur la ligne. Dans l'action qui suit, Gradel réceptionne une banane venue de l'arrière, provoque, obtient un coup-franc, le tire.
Et Erding, qui bat la mesure, et Riou de la tête : 1-0.


Au deuxième temps de la valse, les stéphanois subissent la furia. Les ligériens de l'embouchure contraignent les ligériens tout court à jouer à l'attaque défense. Passes redoublées, exploitation de la largeur du terrain, mouvement permanent... Ruffier est décisif trois fois, les corners se multiplient, ça plie, ça tremble, ça sue, on n'avait plus vu les hommes de Galtier aussi mal depuis longtemps, contraints de dégager comme ils le peuvent sans jamais trouver un point de fixation - même Perrin en devient fébrile et est à la limite de commettre l'irréparable (17').
Mais Erding, re-bat la mesure : remontée de balle de 60 mètres pour obtenir un pénalty inespéré au départ de l'action, MAG transforme sans trembler (22'). 2-0.


Au troisième temps de la valse, les nantais baissent un peu les bras. Assommés, ils ne parviennent plus à étouffer les stéphanois qui font valoir leur facilité technique à la relance. Le match devient atone, sans occase de part et d'autre, entre une équipe qui gère et l'autre impuissante. Arrive alors l'éclair.
Première phase : Lemoine, Sall, Ruffier, Perrin et Clément combinent en une touche ou presque dans la surface pour sortir du pressing et servir Brison qui a un peu de temps devant lui. Deuxième phase, passer la ligne médiane : Erding demande la balle en soutien, s'appuie sur Clément qui lui remet, puis trouve Lemoine qui peut relancer de l'autre côté sur Zouma, qui a un boulevard devant lui. Troisième phase : Zouma porte la balle jusqu'à la surface de réparation, ça bouge autour de lui ; il voit son avant-centre dans l'axe seul et lui rend la balle.
Et Erding bat encore la mesure : frappe sans contrôle, Riou lobé, but de l'année, 3-0, mi-temps.

 

Gestion, frissons, pompon (à décrocher)


Quant à la deuxième période, point n'est besoin de s'y attarder longuement. Sainté gère, et impose un faux-rythme à base de passes entre joueurs défensifs, histoire de faire sortir le bloc nantais pour le prendre dans le dos. De temps à autres, Nantes a une poussée de fièvre qui rappelle qu'un but est vite pris, comme à la 50', mais Ruffier est encore parfait face à Shechter. Lequel Shechter, d'ailleurs, posera d'énormes problèmes à Sall et Perrin, bien contents de le voir sortir à la 68'. On notera aussi un poteau à la 53' et une frappe lointaine cadrée de Gakpé (58') dans le registre des frissons.


Mais c'est une impression de maîtrise qui se dégage de la prestation stéphanoise. Sans se forcer, les Verts baladent les nantais qui parviennent cependant à sauver l'honneur sur un sursaut sans suite immédiate (81'). Un peu de folie de part et d'autre dans les arrêts de jeu pour saluer le stade, qui n'aura pas été avare d'encouragements malgré le scénario, et on boucle sur un espoir qui paraissait envolé : celui du podium.